Epinglé dans le livre ’’ATT-cratie: la promotion d’un homme et de son clan’’, le ministre Mamadou Lamine Traoré se terre depuis. Même son chargé de communication, Hamdiatta Ouattara, qui l’avait déclaré absent, est devenu muet comme carpe, la seule boîte vocale se chargeant du reste.
Difficile d’admettre qu’un Mamadou Lamine, réputé être parmi les grands débatteurs de la république, refuse de porter la moindre contradiction lorsqu’il est si bien accablé par Le Sphinx : la transparence de sa gestion de l’école sujette, semble-t-il, à caution, ses supposées affaires…L’intérêt de ce livre est sans doute de permettre au moins à ATT de se faire une religion sur les hommes qui travaillent à ses côtés. Le Sphinx nous en dit plus.
Depuis son arrivée au pouvoir, certains responsables de l’Aeem émargent au ministère de l’Éducation nationale. Selon des sources bien informées, la signature à la Présidence de la République du Partenariat pour une École Performante et Apaisée, a été obtenue contre paiement de fortes sommes d’argent à certains responsables de l’Aeem par le régime. C’est fort de la confiance que le Président ATT a placée en lui que M. Mamadou L. Traoré, sans se préoccuper de la qualité et du rayonnement de l’enseignement, s’est adonné à la politisation de l’espace scolaire sur fond de règlements de compte et de nominations à géométrie variable des Directeurs de Cap et des proviseurs, et aux mutations arbitraires sur fond de corruption en faisant fi des compétences.
C’est sous M. Mamadou L. Traoré que les années scolaires sont tronquées au niveau du supérieur. Par exemple, l’année scolaire ne fait que trois ou quatre mois à la Faculté des Sciences Juridiques et Économiques (Fsje, ex-Ena). Aussi, c’est dans cette faculté que l’étudiant Mamadou Traoré dit Papou a été battu à mort suite au climat de violence qui y avait pris corps suite à l’immixtion de certains proches collaborateurs du ministre de l’Éducation, dont Moussa Touré, le Chef de cabinet, dans les conflits de leadership entre les différentes tendances de l’Aeem. M. Touré, qui est un cadre responsable du Miria, le parti de Mamadou L. Traoré, est le principal financier des actes de corruption au niveau de l’Aeem.C’est sous le Pr. Mamadou L. Traoré que l’école malienne a perdu sa valeur et que le Mali figure parmi les pays les moins avancés dans la réalisation de l’Enseignement Pour Tous (EPT).
Et c’est sous le Pr. Mamadou L. Traoré et le régime d’ATT qu’un garçon sur trois et une fille sur deux n’ont aucune chance d’aller à l’école, selon le rapport mondial de suivi sur l’Éducation Pour Tous en 2005.
Un jeune Burkinabé n’a-t-il pas déclaré sur les antennes de l’Office de Radio et Télévision du Mali (Ortm) qu’il est venu passer son baccalauréat au Mali, parce que plus facile que chez lui ? Une trentaine d’élèves à Sikasso (3ème région administrative du Mali) n’ont-ils pas réussi avec mention au bac avec des moyennes inférieures à 6/20 ?
Et cela sans que les autorités en charge de l’Éducation ne situent les responsabilités afin de sanctionner les coupables ! C’est sous le Pr. Mamadou L. Traoré que la rentrée scolaire est effective avant même l’orientation des élèves ayant réussi aux examens d’entrée au Lycée et à l’Université. C’est sous le Pr. Mamadou L. Traoré que les notes sexuellement transmissibles sont devenues une pratique courante. C’est sous le Pr. Mamadou L. Traoré que les heures de cours normales sont négligées par les professeurs qui créent de par leur comportement des conditions favorables aux heures supplémentaires. C’est ainsi que l’État a payé en 2003-2004 neuf cent millions de FCFA (900.000.000) en heures supplémentaires. Et le ministre est prompt à payer cet argent parce qu’il dit ne pas vouloir d’histoire avec les professeurs.
Aussi le ministère de l’Education, qui est le ministère le plus important en termes de dotation budgétaire, n’a pu justifier la somme de plus de trois milliards de FCFA entre 2003-2004.
C’est dans ce désordre que le Mali se place parmi les rares pays ou sinon le seul où l’État ne reconnaît pas les diplômes délivrés par des écoles professionnelles privées. Le paradoxe est que c’est l’État qui accorde l’autorisation à un promoteur d’ouvrir une école où il envoie très souvent des élèves. Combien de jeunes maliens fréquentent aujourd’hui les écoles privées ? Nombreux sont les parents d’élèves qui sont concernés par cette situation.
A l’éclatement de la guerre civile en Côte d’Ivoire, plus de 3000 élèves de ce pays ont choisi d’aller étudier au Burkina et au Sénégal, au détriment du Mali, car ayant compris que les diplômes des écoles privées maliennes n’ont pas de valeur aux yeux de notre Gouvernement.
C’est sous le Pr. Mamadou L. Traoré que des affaires ahurissantes ont fait leur apparition au niveau du ministère de l’Éducation qui reçoit beaucoup de dons (matériel didactique, ordinateurs, mobiliers de bureau, engins roulants etc.) de la part de ses partenaires étrangers (Canada, Pays-Bas, Allemagne, Union Européenne, France, Usa etc.). Malgré ces dons, des magasiniers, des chefs de département, des Daf passent des commandes pour les mêmes matériaux qui ne seront jamais livrés car déjà présents dans les magasins. L’argent débloqué sur le budget du ministère est partagé entre eux et les fournisseurs avec bien sûr des faux documents de livraison. Le Pr. Mamadou L. Traoré connaît le système mais il laisse faire. Car lui-même est impliqué dans des affaires qu’il traite à seulement deux niveaux :
1 – la connexion avec Aliou Tomota de Graphic Industrie: Mamadou L. Traoré a connu Aliou Tomota par l’intermédiaire de son défunt beau-père qui travaillait aux Éditions Imprimeries du Mali (Edim), une entreprise d’État rachetée par le groupe Tomota.
Cette position privilégiée de M. Tomota lui permet d’avoir un accès direct à Mamadou L.Traoré et sa femme qui reçoivent leur part du butin.
2 – Son homme de confiance M. Kéïta, qui a fait l’Urss avec lui, gère au département de l’Éducation la structure qui finance la construction d’écoles sur toute l’étendue du territoire national. Certains proches de M. Kéïta servent d’intermédiaire dans la passation de marchés entre le Ministère et les entreprises de construction moyennant de considérables dessous de table. C’est ainsi qu’une entreprise a même construit une villa cossue pour le couple KEITA après avoir eu un gros marché de construction d’une école.
Mais le hic est que ladite école a été mal construite. C’est donc grâce à Aliou Tomota et le couple Kéïta que le Ministre Mamadou L. Traoré paye les vacances de sa famille dans les grands hôtels aux États-Unis où il a rejoint sa famille en 2005 en passant par Dakar pour ainsi brouiller les pistes. C’est compte tenu de ces actes de corruption, des agitations et des soubresauts de l’école malienne que l’ex¬ parti au pouvoir,l’Adema-Pasj, a proposé l’organisation d’un débat national dans le meilleur délai «afin de mettre fin à la déliquescence du système éducatif malien».
Comme si tout cela ne suffisait pas, le pouvoir ATT vient une fois de plus de jeter le discrédit sur le corps enseignant en 94 encourageant la violence et la délinquance au sein des établissements…. »
A suivre avec les differents mis en cause qui refusent de réagir pour defendre leur honneur. Le président ATT sait désormais à quoi s’en tenir
SORY HAIDARA
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