Rétrospection :Pourquoi un haut fonctionnaire de défense ?

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A quoi sert un haut fonctionnaire de défense auprès d’un Département ministériel ? Cette question taraude les esprits des Maliens depuis des années, depuis que le général Amadou Toumani Touré a eu cette idée «géniale» de marquer à la culotte les Ministres par un officier supérieur d’une armée «dirigée» elle-même par un civil. Les nouveaux Départements ministériels créés récemment par le Chef de l’Etat viennent également, au cours du dernier Conseil des Ministres, de se voir doter de ces hauts fonctionnaires de défense aux fonctions imprécises et indéfinies aux yeux du pauvre citoyen lambda.

Ce dernier, principal contribuable, ne comprend pas que des militaires, fussent-ils hauts gradés, soient installés dans des bureaux climatisés, roulent dans de grosses cylindrées climatisées, dorment dans des résidences climatisées, et tout cela à ses frais et aux dépens des caisses publiques qu’il a déjà du mal à alimenter.

Il ne comprend pas également que ces hauts gradés soient à demeure perpétuelle ici à Bamako pendant que le nord du pays vit dans la plus totale insécurité. Avec quelques membres de certaines communautés arabes et touaregs qui sont en train de se réorganiser, de se réarmer grâce aux déserteurs de la légion étrangère de Mouammar Kadhafi. Avec des trafiquants et contrebandiers qui se sentent de plus en plus dans un sanctuaire où ils agissent tranquillement, au nez et à la barbe de la troupe. Avec des terroristes qui se sentent de plus en plus en terrain conquis, comme s’ils avaient signé «un pacte de non-agression» avec l’armée. N’est-ce pas d’ailleurs le cas ? On est tenté de le dire, puisque les officiers supérieurs boudent le front septentrional pour le confort des Ministères.

A quoi pourrait servir un haut fonctionnaire de défense auprès d’un ministre ?
A quoi pourrait servir un haut fonctionnaire de défense auprès d’un ministre ? A maintenir l’ordre en ville, du moment qu’il refuse de traquer du bandit armé et du terroriste surarmé. En effet, ces hauts gradés, même étant dans leur bureau au confort douillet, peuvent coordonner les actions de maintien d’ordre dans la ville. La police ne parvient plus à remplir cette mission qui lui est particulièrement dévolue. Les «poulets» battent de l’aile à la moindre occasion, se distinguant par différentes bavures notamment des violences physiques et verbales sur d’honnêtes, braves et paisibles citoyens dont le seul tort est de célébrer la fête du travail. Leurs Chefs qui les ont longtemps couvés sont de plus en plus excédés par des pratiques qui n’honorent aucun corps, surtout la police dont la mission première est de défendre les citoyens au lieu de les agresser. Les Chefs sont d’autant plus excédés que c’est sous leurs yeux que les «poulets» se sont adonnés à ces actes pour lesquels ils doivent être sanctionnés avec la plus grande rigueur. Du reste, selon certaines indiscrétions, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile a décidé de sévir en mettant aux arrêts de rigueur les présumés responsables de la bavure du 1er mai. Mais, indiscipline d’une part et manque d’autorité de l’autre, les militants du Syndicat de la police nationale n’entend pas subir de sanctions. Et ils ont raison ! Il y a quelques temps déjà, ils ont eu en découdre avec leur Chef hiérarchique, Niamé Kéïta, Directeur de la police. Il n’y a jamais eu les sanctions appropriées. Aujourd’hui, fort de l’impunité que leur offre d’habitude un Etat faible, ils ne vont certainement pas se laisser faire. Quitteront-ils pour autant la basse-cour ? Rien n’est moins sûr, car depuis que le Chef du gouvernement n’est plus un flic, ces gens n’ont peur de rien, ni de personne. Pas même du Premier magistrat, Amadou Toumani Touré, et surtout pas du nouveau Premier Ministre, Mariama Kaïdama Sidibé.


Mariama Kaïdama Sidibé «vadrouille»

Alors que le Chef de l’Etat compte sur elle pour mener à bon port son PDES (le programme), la bonne Dame ne parvient pas à choisir la Primature comme port d’attache.

Elle «vadrouille» de structures en Départements, de notabilités en familles fondatrices, soi-disant en quête de bénédictions. Madame, si ce cher ATT vous a choisie, c’est parce qu’il suppose que vous avez reçu des bénédictions à foison et que vous êtes auréolée de la grâce divine. Il ne vous reste que quelques petits mois. Vous n’allez pas passer tout ce temps à prier ? Ce n’est pas ce que veut le maître. Alors au travail. Et faites si bien que tout le monde, surtout «le Bêlant blanc» sache que votre gouvernement s’attelle proprement à la préparation des prochaines élections, à la conduite des futures réformes, à la passation de services entre ATT et son successeur. Mais surtout, faites vite, au lieu de traînasser et de finasser. Il n’y a pas de diplômé en Premier Ministre : on connaît et on travaille ou on ne connaît rien et on rend le tablier.
Cheick TANDINA

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