Après le limogeage collectif des Directeurs des Finances et Matériel de l’ensemble des départements ministériels à l’issue du Conseil des ministres du 13 avril dernier, suivi, une semaine plus tard, de celui des responsables des mêmes postes au niveau de la Primature et de la présidence de la République, des poursuites judiciaires ne seraient pas à écarter pour certains de ces infortunés hauts fonctionnaires. C’est du moins ce que croient savoir certaines sources proches du dossier.
Le Malien lambda est surpris de voir le président ATT qui dit ne pas “souhaiter humilier un chef de famille” prendre la décision historique de limoger, d’un trait de plume comme ce fut le cas concernant le Gouvernement de Modibo Sidibé, l’ensemble des Directeurs des Finances et du Matériel (DFM) des départements ministériels.
Rappelons, toutefois, que celui du ministère de la Santé, Ousmane Diarra, avait été conduit, sous la pression du Fonds mondial, en prison en août 2010, à la suite des détournements opérés au niveau de ce Fonds logé au ministère de la Santé.
Depuis l’incarcération de son premier responsable, la Direction des Finances et du Matériel de cet important département ministériel est restée sans DFM titulaire.
Aucune nomination n’ayant été faite à ce niveau, c’est toujours l’adjoint, Souleymane Traoré, qui officie cette grosse boîte, aujourd’hui objet de toutes les convoitises. Tant y est forte l’odeur de l’argent…sale, acquis sur le dos du contribuable et cela au détriment de sa santé des Maliens.
Dans un passé récent, d’énormes sommes d’argent de ce département avaient servi à construire des villas et des châteaux pour différents ministres ayant occupé le portefeuille de la Santé. Un fait connu tant de l’opinion publique que des autorités, elles-mêmes, pourtant chargées de veiller sur les fonds publics et sur leur utilisation transparente. Quel gâchis!
Tout récemment, un ministre aurait même fait virer une importante somme d’argent du Trésor public dans un compte à l’étranger pour, dit-on, des soins médicaux.
Si cette information est avérée, cela supposerait qu’ATT a, au moins un grand malade qui ne peut être soigné, ici, au Mali parmi l’équipe de Madame le Premier ministre, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Quelle équité dans ce Mali démocratique !
Certainement que le Gouvernement éclairera la lanterne du citoyen lambda obligé, lui, de se soigner dans des hôpitaux dont le personnel se débrouille tant bien que mal pour satisfaire des patients de plus en plus nombreux.
Un personnel à féliciter réellement car il arrive à réaliser des prouesses avec des moyens de bord. plutôt symboliques.
L’Etat est à ce niveau interpellé. Car, les discours officiels ne reflètent pas toujours la réalité. Par exemple, cette idée farfelue d’éradiquer le paludisme en quatre ans.
Quel gros mensonge et quel rêve puéril ! Au moment où nos hôpitaux manquent de lits pour accueillir tous ces enfants souffrant de paludisme, parfois grave donc très mortel.
La suite logique de ces limogeages collectifs des ex-DAF serait alors que le président de la République commandite un audit de l’ensemble des DFM afin de renvoyer devant la justice tous ceux qui auraient détourné et géré l’argent public comme s’il s’agissait de leur propre portefeuille.
Mamadou FOFANA