Régime ATT : Qui sont les nouveaux milliardaires ?

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De mémoire des Maliens, le détournement de l’argent public, la délinquance financière n’étaient entrés dans nos mœurs que sous la troisième République. Il y a seize ans que le régime de GMT  était renversé par la révolte populaire. Mais je pense que beaucoup d’entre nous ont oublié les raisons pour lesquelles cette insurrection a eu lieu, et tant d’autres violences : saccage des maisons des dignitaires du régime, pillage de vergers, casses des services et institutions de la République.

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La transition gouvernementale n’a duré que quatorze mois. Mais voilà ce qui s’est passé. La quasi-totalité des ministres de la Transition ont quitté le statut de Diplômé- chômeurs pour devenir ministres.

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Acte I

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L’affaire du trésor qui a défrayé la chronique pendant la période de transition démocratique fut le point de départ d’une délinquance financière qui freine aujourd’hui toute politique de développement dans notre pays. Pendant quatorze petits mois toute une corporation de l’administration publique se trouva impliquée, les opérateurs économiques et hauts cadres indexés au moment des faits sont militants de partis politiques proches de la mouvance présidentielle. Beaucoup de Maliens épris de justice se disent frustrés par ce scandale qu’on a abusivement circoncis (6 milliards) partis dans les poches des commis de l’Etat et opérateurs économiques.

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Acte II

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L’affaire de la PNG sous Mahamar Maïga, ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, où plus de 2 milliards sont partis encore dans les poches des cadres. Interrogé a cet effet au cours d’une conférence de presse le ministre Mahamar Maïga répond sans ambages ‘’Il n’y a pas détournement, il y a des évasions’’. Dans ces conditions de surchauffe des esprits qui ont suivi l’affaire du Trésor, l’ADEMA- PASJ fait un communiqué pour féliciter le gouvernement de Soumana Sacko d’avoir pris des mesures etc.  La IIIe  République sera une succession de scandales financiers.

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Acte III :

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En 1999 une mission de la Banque Mondiale séjourne au Mali. Un expert de ladite Banque Jacke Tistwork dresse un rapport à la fin de sa mission.

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Le rapport intitulé ‘’les lignes de travail dans la lutte contre la corruption’’, a décelé 21 milliardaires de la démocratie au Mali.

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Le régime ATT et ses nouveaux milliardaires

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L’institution du vérificateur Général répond à un souci d’innovation dans le dispositif institutionnel de contrôle au Mali, à savoir la mise en place d’une autorité indépendante chargée de  la vérification générale. Les missions doivent contribuer à une meilleure gestion des ressources publiques.

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L’Assemblée Nationale a adopté la loi N° 03-030 du 25 Août 2003 instituant le Végal par 126 voix pour, 6 voix contre et 7 abstentions sur un total de 147 députés. Le premier rapport du Vérificateur Général fut remis  à la presse le 14 juin 2006. Il couvre la période d’Avril 2004 à Décembre 2005. Le Bureau du Végal a enregistré pendant cette période 60 dossiers de plaintes et de dénonciations dont 20 dossiers en 2004 contre 40 en 2005. Les structures visées par les dénonciations sont entre autres : des Départements ministériels, des structures administratives, judiciaires ou communales, des ambassades, des sociétés.

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A l’examen, lesdites dénonciations visaient essentiellement des pratiques attentatoires aux deniers publics. Il y a 18 cas de malversations et détournements de deniers publics, 5 régularisations de situations administratives, 27 dénonciations de faits divers, 5 violations des règles des marchés publics et 5 problèmes fonciers. Ainsi parmi les structures contrôlées, les vérifications ont mis en évidence un manque à gagner pour l’Etat de 15.587.896.837F CFA. Le second rapport 2006 a concerné 47 plaintes et saisines à travers 27 missions.

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Entre 2002 et 2006, l’Etat malien a perdu près de 103 milliards de F CFA. Ces pertes représentent l’équivalent de 69% de la masse salariale annuelle de la Fonction publique du Mali ou encore deux fois le budget annuel pour l’équivalent de notre administration publique.

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L’ampleur des manques à gagner de près de 118 milliards en quatre ans (2002-2006) dont 103 milliards pour la seule année 2006 prouve à suffisance que le Mali a basculé dans la voyoucratie. Paradoxalement et de façon fort inquiétante.

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Cette délinquance financière affecte notre économie ou le déficit budgétaire est devenu un phénomène structurel, où l’aide internationale représente 15 à 20% du PIB depuis au moins deux décennies, et ou près de 64% de la population vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

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Enfin, les Etats qui ont le plus de mal à rembourser leur dette, particulièrement le Mali avec une ardoise évaluée à 1719,9 milliards.  Les dons- projets se stabilisent autour de 69 milliards. Ces chiffres suscitent plusieurs interrogations. A quoi bon verser des  aides, des dons considérables aux pays démunis si une grande partie de ces sommes repartent s’investir sous le manteau dans les pays riches dans l’achat d’immeubles ou d’ouvertures de sociétés ou l’achat d’actions ? L’on peut se demander également combien, pendant cette période, a coûté le détournement de deniers publics.

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A quoi pouvaient servir les 118 milliards ?

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Cent dix huit milliards représentent un tiers (1/3) du budget d’Etat. Cet argent détourné pouvait servir selon un économiste à faire :

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1300 Kms de routes bitumées ou 44.500 Kms de routes en terres modernes

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260 lycées ou 2 universités

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10.000 puits modernes

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2000 dispensaires ou 2000 maternités ou 1500 CSCOM.

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100 centres de Santé de référence.

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Le ministre de l’Economie et des Finances

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Les coûts d’entretien des installations électriques et de climatisation dépassent leur coût d’acquisition. En 2004, la fourniture des pièces de rechange des climatiseurs à l’Hôtel des Finances s’élevait à 116.474.260F CFA pour une valeur d’acquisition de ces mêmes climatiseurs de 93.215.895F CFA.

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Toujours en 2004, les réparations électriques se sont chiffrées à 138.296.590F CFA. Pour la même année, le coût des pièces de rechange électriques et de climatisation de la résidence du ministre Abou-Bakari s’est chiffré à 22.290.200F CFA.

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Le ministère de l”Agriculture

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Des achats sont effectués auprès de certains fournisseurs qui ne figurent pas sur le fichier fournisseur ou dont l”objet social est sans rapport avec les prestations demandées. Par ailleurs, il apparaît des cas où les trois factures pro- format demandées pour l”achat d”un même produit émanent du même fournisseur. Les prix pratiqués sont surévalués par rapport à ceux relevés sur le marché.

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Au niveau de la DAF (Direction Administrative et Financière), on note la présence de pièces falsifiées de fausses attestations et de faux en écriture.

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Aussi, la Direction générale des marchés publics ne joue pas correctement son rôle pour passer les marchés. Cela se fait par entente directe en dehors du cadre fixé par le code des Marchés Publics. Le marché n° 0856/DGMP/2004 relatif à la réalisation de trois abris moulins et l”extension du périmètre maraîcher de Manantali, les abris moulin ont été remplacés par huit vannes.

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Le marché n°0676/ DGMP/2003 relatif à la fourniture de 8 motos Yamaha 100 au Projet mouches tsé-Tsé pour 14.960.000f CFA, quatre motos seulement ont été retrouvées, les autres auront pris une destination inconnue.

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La Direction de la douane

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La vérification des droits de douane et taxes rattachées a été ordonnée dans un contexte où l”amélioration des recettes douanières sur les hydrocarbures est une préoccupation pour l”Etat. La mission a examiné 256 déclarations de produits pétroliers avec simulation de perte de quantité : les dossiers physiques ont été retrouvés pour 163 déclarations, 93 déclarations sont demeurées introuvables les droits et taxes éludés par ce procédé s”élèvent à 2.479.849.201F CFA.

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L”office du Niger : Cette structure a toujours été mal gérée. Les acquisitions et autres dépenses se passent en violation des règles de bonne gestion. Les superficies mises en valeur ne sont pas intégralement facturées. Elles sont à la discrétion des chefs; Ce qui constitue un manque à gagner de 7.453.918.817F CFA.

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L”INPS : Cet institut est la manne financière des activités du pouvoir en place. Sur la base de vérification des transferts des organismes de sécurité sociale français au profit de l”Institut National de Prévoyance Sociale du Mali, on constate un manque à gagner de 4.633.579.184F CFA.

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EMASE, EMATO : sont au cœur de la fraude douanière.

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La vérification des opérations de ravitaillement du Mali en hydrocarbures des Entrepôts Maliens au Sénégal et au Togo pendant les périodes 2003, 2004 et 2006 a fait ressortir un manque à gagner de 15.053.185.829F CFA pour raison de fraude.

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Direction Générale des Impôts (DGI)

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La vérification des accords transactionnels et des remises ou modérations portant sur les impôts et taxes sur les périodes 2003, 2004 et 2005 fait ressortir une perte de 37.088.357.730F CFA pour l”Etat. La DGI s”apprêterait à porter plainte contre le Végal devant le tribunal…

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.Ministère de la Santé : les fonds du PRODESS des périodes  2003,2004 et 2005 d”un montant de 1.958.718.168F CFA auront servi à des fins personnelles.

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.Le Ministère de l”Education : Le programme PISE

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Le Système éducatif est dans le creux de la vague à cause de sous détournés à d”autres fins par la DAF : 3.245.609.209 F CFA.

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Ministère des Mines de l”Energie et de l”Eau

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La vérification Financière du secteur de l”Energie sur les périodes 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006 fait ressortir un manque à gagner de 1.171.465.781F CFA.

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La vie économique du 175è pays (le moins avancé selon un classement du PNUD en 2005) est ponctuée de gigantesques détournements de fonds publics. Sur lesquels la lumière est rarement faite. Chaque fois que les limiers remontent les filières conduisant aux vrais coupables des ordres ou des pressions retiennent leur curiosité.

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La corruption, l”enrichissement illicite, le détournement de la chose publique ont fait chuter le régime du Général Moussa Traoré.

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Cӎtait le 26 Mars 1991.

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Safounè Koumba

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