Réalisations gouvernementales : Pierre par Pierre …

0

… et au bout du compte, un beau bilan qui couvre le développement rural, l”investissement dans les ressources humaines, le logement, la rénovation du cadre politique et la gouvernance.

Le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a animé vendredi au Centre international de conférences, une conférence de presse pour présenter les réalisations du gouvernement de 2002 à 2007. A cet exercice inédit ont assisté des membres du gouvernement, des présidents d”institutions de la République, des représentants des partis politiques et des organisations internationales, ainsi que des diplomates accrédités dans notre pays.

Le chef du gouvernement a expliqué que cette conférence de presse constituait la manifestation d”une volonté de se soumettre à la critique objective afin de corriger les lacunes et améliorer le travail gouvernemental. Les avancées effectuées par notre pays sont le fruit du travail de tous les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays. "Pierre après pierre, chacun des gouvernements a contribué à l”édification de notre chère maison qu”est le Mali", a souligné Ousmane Issoufi Maïga.

Le document qu”il a exposé explique que du 8 juin 2002 au 31 mars 2007, l”action du gouvernement s”est inscrite dans la vision que le président de la République a soumise à nos compatriotes lors de l”élection présidentielle de 2002. Celle-ci consistait fondamentalement à assurer le bien-être de toutes les Maliennes et de tous les Maliens et faire du Mali un modèle de bonne gouvernance. A cet effet le développement rural, l”investissement dans les ressources humaines, le logement, la rénovation du cadre politique ainsi que la gouvernance ont été retenus comme axes stratégiques majeurs. Les deux Premiers ministres qui ont dirigé l”action gouvernementale, d”abord de juin 2002 à avril 2004 (Ahmed Mohamed Ag Hamani) ensuite de mai 2004 à ce jour (Ousmane Issoufi Maïga), se sont chacun attelés à cette tâche avec la même détermination.

Le gouvernement actuel a préparé en 2004, un programme d”actions s”étendant sur la période de 2004-2007. Celui-ci comporte diverses mesures macro-économiques qui, conjuguées aux politiques d”investissements publics et privés, ont permis à notre pays d”enregistrer de bonnes performances économiques.

UNE MASSE SALARIALE DE 158,2 MILLIARDS EN 2006.

Ainsi les efforts d”investissements publics ont été particulièrement soutenus comme en atteste l”évolution du montant du Budget spécial d”investissement qui est passé de 187,2 milliards en 2002 à 328,6 milliards en 2006 soit un taux d”augmentation de 75,5 %. Les initiatives privées en matière d”investissement ont été également remarquables (construction de mines d”or, développement de la téléphonie mobile, grands chantiers immobiliers) avec un investissement de 351,7 milliards en 2006 contre 267 milliards en 2002. La croissance moyenne de l”économie a été de 5,1 % entre 2002 et 2006 soit un taux supérieur à la croissance de 2,2 % de la population résidente. L”inflation a été contenue à 1,7 %.

Durant la période 2002-2006, les recettes (dons compris) mobilisées se sont élevées à 705 milliards de Fcfa en 2006, en progression de 48,7 % par rapport en 2002.

Le détail des dépenses publiques fait ressortir que la masse salariale de la Fonction publique est passée de 97,4 milliards en 2002 à 158,2 milliards en 2006. Les pensions générées par la Caisse de retraite du Mali ont été majorée dans les mêmes conditions que les augmentations de traitements indiciaires des fonctionnaires en activité pour près de 7,3 milliards de Fcfa sur la période de 2002-2007. Au même moment, le niveau de pauvreté monétaire est passé de 68,3 % en 2001 à 59,2 % en 2005.

Les réalisations du gouvernement dans le secteur de l”agriculture ont porté sur l”aménagement de 56 153 ha dont 28 028 ha en maîtrise totale de l”eau et 28 125 ha en matière partielle de l”eau, l”augmentation du niveau d”équipement des productions, la distribution aux producteurs des 8 régions et du District de Bamako d”équipements divers ainsi que l”équipement de 40 exploitants agricoles en tracteurs, la construction de 2 usines de montage de tracteurs et accessoires à Sikasso et Samanko.

Le secteur de l”élevage a vu la mise en œuvre de différents projets de développement de l”élevage, la construction de marchés de volailles, de bétail, de puits pastoraux ainsi que la réalisation d”un laboratoire de toxicologie et de contrôle de la qualité de vaccin. Le projet pilote de Sélingué, l”appui à la valorisation de la pêche artisanale et la construction de débarcadères ont contribué à l”essor de la pêche.

Le stock national de sécurité a été reconstitué à hauteur de 20 000 à 26 000 tonnes en moyenne par an de 2002 à 2006. Un stock d”intervention de 9 000 tonnes de mil/sorgho et de 25 000 tonnes de riz a été institué. Une loi d”orientation agricole a été adoptée, la réforme du secteur du coton se poursuit.
Les réalisations du gouvernement en matière de transports ont porté sur la construction de 827 km de pistes rurales, 336 km de routes en terres modernes, la construction et la réhabilitation de 1 440 km de routes bitumées, la construction de 7 ponts, la création de la Compagnie aérienne du Mali, l”acquisition de 6 locomotives et 38 wagons dans le cadre de la relance du trafic ferroviaire.

BAISSE DES TARIFS DU TELEPHONE DE 18 A 80%.

L”habitat et l”urbanisme, ont été marqués par la construction de 4 066 logements sociaux. Dans le cadre du soutien à l”État à la promotion immobilière, les promoteurs privés ont construit 2 461 logements et les coopératives 79 autres.
Le gouvernement a acquis des groupes électrogènes, étendu le réseau d”éclairage public à 14 localités et 3 quartiers périphériques de Bamako, électrifié Bafoulabé et Mahina dans le cadre de l”OMVS. Il a créé l”AMADER pour soutenir l”électrification rurale (40 localités), et augmenté le nombre d”abonnés au courant électrique, de 118 000 en 2002 à 176 549 en 2006. Les tarifs d”électricité ont baissé de l”ordre de 22 %.

1029 nouveaux forages et 687 puits modernes ont été réalisés, 3165 forages réhabilités, 90 adductions d”eau ont été installées ou réhabilitées. Le tarif de l”eau a diminué de 17 % alors que le taux d”accès des populations à cette denrée est passé de 57 % en 2002 à 68 % en 2006.
La couverture TV-FM a été étendue à 11 localités et à la zone de Nioro, la téléphonie mobile s”est développée à une vitesse vertigineuse atteignant plus de 700 localités en dehors des capitales régionales en s”accompagnant d”une baisse des tarifs du téléphone de 18 à 80% en fonction des catégories de clientèle et des types de service.

Le gouvernement a crée des antennes du service des domaines dans chaque commune de Bamako et accéléré les opérations de transformation des titres précaires en titres définitifs de propriété. Dans le domaine des infrastructures les perspectives sont importantes puisque sont envisagés la réalisation de 4 693 km de routes, l”extension de l”aéroport de Bamako Sénou, la construction de 4 823 logements sociaux, la privatisation de la Sotelma et le renforcement des capacités d”EDM-SA.

La promotion des investissements et des petites et moyennes entreprises s”est accrue avec la mise en place du Conseil présidentiel pour l”investissement. 781 entreprises artisanales et 298 entreprises féminines ont été financées.
105 nouvelles entreprises industrielles ont été crées entre 2003 et 2006. L”ITEMA a été restructurée. Et le projet d”appui aux commerçants détaillants a été mis en place pour soutenir le développement du commerce.

L”artisanat a été surtout marqué par la formation dans divers corps de métier et à la fabrication de matériels de production. Dans le domaine du tourisme de nombreux sites touristiques ont été réhabilités et le parc hôtelier s”est accru passant ainsi de 218 en 2002 à 308 établissements en 2006. Plusieurs sites historiques ont été réhabilités. Des manifestations culturelles périodiques ainsi que la construction et l”aménagement d”espaces culturels à travers le pays ont été organisées pour soutenir le développement de la culture.

219 NOUVEAUX CSCOM.

 Il est prévu dans les années à venir l”exécution de plans de construction et de gestion de plusieurs monuments historiques, la création de l”Agence pour la promotion des industries culturelles et du Centre technique national de football de Kayo (Koulikoro).
Une station d”épuration des eaux usées a été construite dans la zone industrielle tandis qu”étaient aménagées les berges du fleuve Niger à Markala, Mopti et Gao.

Dans le domaine de l”éducation 6336 salles de classe, 5 lycées, 7 instituts de formation de maîtres, la Faculté des sciences juridiques et politiques et la Faculté des sciences économiques et de gestion ainsi que 7 académies d”enseignement, ont vu le jour de 2002 à 2007. L”université de Bamako a été dotée de 20 bus tandis qu”étaient recrutés 9 518 enseignants du fondamental, 600 éducateurs, préscolaires, 1 459 éducateurs de CED.
L”Agence pour la promotion des jeunes (APEJ) a été créée dans le domaine de l”emploi et de la formation professionnelle.

En perspective, on peut citer la 2è phase de Programme d”investissement sectoriel de l”éducation 2006-2008 (PISE II), l”achèvement des travaux de construction de l”Institut des hautes études et de recherches islamiques Hamed Baba de Tombouctou et la poursuite de l”exécution du programme emploi jeune.

Dans le domaine de la santé, 219 nouveaux CSCOM ont été construits, le taux de couverture sanitaire s”est élevé, le nombre total de CESCOM passant de 624 (2002) à 776 (2006), la prévention du Sida s”est nettement améliorée avec l”achat d”ARV, la mise en place de 88 sites de prévention de la transmission mère-enfant au VIH/Sida. Sur ce chapitre on doit aussi retenir la baisse moyenne de 31,5% des prix de 107 médicaments essentiels en DCI, la gratuité de la césarienne, la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées, etc.

La solidarité et le développement social ont été marqués par des actions en direction des personnes handicapées démunies, des personnes âgées, les enfants mendiants, la réforme de l”INPS, la mise en œuvre du programme de réadaptation à base communautaire. Dans le même temps, ont été construits 100 centres d”alphabétisation au profit des femmes dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti et Gao. Les associations de femmes ont, entre autres, bénéficié de 15 centres de transformation de produits agricole, 13 centres d”auto-promotion et 168 plates-formes multifonctionnelles.
La gouvernance n”a pas été oubliée et nombre d”actions ont été menées pour consolider la démocratie, lutter contre la corruption, revaloriser la Fonction publique, améliorer l”administration de la justice, doter les Forces armées et de sécurité, renforcer l”administration territoriale, veiller sur nos compatriotes de l”extérieur, rehausser l”image de notre pays à travers le monde.

B. COULIBALY
L”Essor du 2 Avril 2007


UN ÉCHANGE FRANC AVEC LA PRESSE

La présentation du document sur les réalisations du gouvernement a été suivie d”une séance d”échanges avec les journalistes.

Un confrère a pointé le fait que le document du gouvernement ne s”étend pas suffisamment sur la lutte contre la corruption alors qu”estime-t-il, les différents services de contrôle épinglent des personnalités et des services. "Mais personne n”a été inquiétée jusqu”à présent malgré les milliards dilapidés", a-t-il fait remarquer. Le chef du gouvernement a rappelé la création du bureau du Vérificateur et des pôles économiques dans les tribunaux de Bamako, Kayes et Mopti. "Cette spécialisation de la lutte contre la corruption au sein de l”institution judiciaire est une manifestation de la volonté politique de lutter contre le phénomène", peut-on lire dans le document présenté par le Premier ministre qui a révélé que "des dossiers sont au niveau de la justice".

Un autre confrère a souligné qu”en dépit des grandes réalisations mises en avant par le gouvernement, les revenus du Malien moyen n”ont pas évolué. "Le panier de la ménagère n”est pas garni. Tout le monde se plaint en disant qu”il n”y a pas d”argent", a-t-il indiqué. "L”argent se trouve avec ceux qui travaillent", a répondu le chef du gouvernement en donnant l”exemple de l”importante masse d”argent injectée dans l”économie par les grands travaux. Il a également évoqué les efforts consentis par le gouvernement dans le domaine social. L”augmentation des salaires, la mensualisation des pensions, la baisse des tarifs du téléphone, de l”eau et de l”électricité, la gratuité de la césarienne, des antiretroviraux, du traitement de la cataracte, des soins du paludisme pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, sont, à ses yeux, autant de mesures visant à répondre à la demande sociale.

Les journalistes ont relevé aussi que si l”école est apaisée, elle est loin d”être performante. Le Premier ministre a rappelé, à ce propos, que c”est à l”issue des concertations avec les partenaires de l”école sur l”ensemble du territoire que l”accord de partenariat pour une école apaisée et performante a été signé. Il a reconnu aussi qu”aujourd”hui l”école connaît beaucoup de problèmes. "Tout ceci procède de la gestion qui a été faite de l”école par le passé", a fait observer le chef du gouvernement.

A une question assimilant l”APEJ au projet avorté du contrat de première embauche (CPE) en France, Ousmane Issoufi Maïga a réagi en soulignant que de nombreux jeunes sont installés à leur propre compte grâce à l”appui de l”agence.

Quant à l”appui de l”État aux médias, le Premier ministre a reconnu qu”il mérite d”être amélioré afin "que la presse quitte les "grins" pour s”occuper des problèmes réels en se rendant sur le terrain". "Je conviens qu”il faut voir comment faire pour accorder plus d”aide à la presse. Faites des propositions à votre ministre qui viendra me voir ensuite", a indiqué le chef du gouvernement.

Ousmane Issoufi Maïga a également admis qu”il y a beaucoup de problèmes fonciers dans la capitale. Cette situation s”explique par l”absence d”un cadastre à l”échelle du pays. Les travaux sont en cours pour corriger cette lacune. "Tant qu”on n”aura pas de cadastre, il y aura toujours des problèmes dans la gestion foncière", a-t-il indiqué.

Le consensus politique est-il pour quelque chose dans les bons résultats réalisés par le gouvernement ? Oui, a répondu le Premier ministre, le présent bilan du gouvernement est l”oeuvre de l”ensemble de nos compatriotes. "C”est le fruit du travail de tous les Maliens", a-t-il assuré en associant aux réalisations tous les gouvernements qui ont précédé le sien dans la gestion des affaires publiques.

Le chef du gouvernement a également expliqué qu”il est le chef de l”équipe chargée de mener à bon port les prochaines élections. Ce rôle, a-t-il souligné, requiert une stricte neutralité de la part du gouvernement afin de créer les conditions de bonnes élections.

B. TOURÉ


Commentaires via Facebook :