Prise de contact d’Agatham Ag Alhassane avec les structures de son département : «Tout comme des cités historiques ont disparu sous le sable, Bamako risque de disparaître sous les ordures»

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Ce lundi 15 octobre 20087, le nouveau ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Aghatam Ag Alhassane, a, dans le cadre de ses visites aux structures relevant de son département, fait escale à la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN), sise, ce serait risible si ce n’était honteux, dans les bas-fonds de Bolibana, en face de l’ex-IMACY.

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Le ministre, accompagné de cadres de son département, dont son Secrétaire général, est arrivé à dix heures tapantes dans la cour de la DNACPN, comme annoncé. Après avoir salué les agents de la Direction, qui avaient formé une haie d’honneur pour l’accueillir, il a effectué une brève visite des locaux, malheureusement trop exigus, peu présentables et situés dans un environnement des plus inadaptés, les bas-fonds d’un quartier populeux, pour une si importante direction.

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Car la DNACPN est un élément-clé, une structure primordiale pour «relever les défis majeurs de l’environnement sain, de la pollution et des nuisances», comme le soulignera le ministre Ag Alhassane. En effet, ses missions, comme exposées par le Directeur national de l’Assainissement et du Contrôle de la Pollution et des Nuisances, Cheickné Sidibé, sont principalement l’élaboration des éléments de la Politique nationale d’assainissement et de contrôle des pollutions et des nuisances et leur mise en oeuvre.

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Ce qui implique le suivi et la prise en compte des questions environnementales; la supervision et le contrôle technique des procédures d’études d’impact sur l’environnement (EIE); l’élaboration et le respect des normes nationales en matière d’assainissement, de pollutions et de nuisances; le contrôle du respect de la législation et des normes citées ci-dessus; la formation, l’information et la sensibilisation des citoyens sur les problèmes d’insalubrité, de pollutions et de nuisances, en relation avec avec les autres structures concernées, les collectivités territoriales et la société civile et le suivi de la situation environnementale du pays.

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Mais ces missions, pour être menées à bien, supposent qu’un certain nombre de critères soient réunis, ce qui, aujourd’hui, est loin d’être le cas. Tout d’abord parce que, déplorera Cheicné Sidibé, les locaux dévolus à sa direction sont inadaptés, «trop exigus et en état de délabrement avancé», ce qui fera dire au ministre de l’Environnement et de l’Assainissement que, sans vouloir jeter la pierre à ses prédécesseurs, «cette direction n’est pas du tout à sa place, semblant elle-même jetée à la poubelle». Ce qui, il faut le dire, est plus que vrai. Sise au bout d’un chemin cahoteux, entourée de garages informels, subissant de plein fouet toutes les pollutions et nuisances qu’elle est censée combattre, la DNACPN est loin de prêcher le bon exemple en matière de localisation.

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Autres contraintes relevées par le Directeur Sidibé, la faiblesse des ressources financières, l’insufissance notoire d’infrastructures de gestion des déchets liquides, solides et spéciaux (biomédicaux, industriels, emballages de pesticides, produits et denrées avariés, etc…), l’incivisme et l’ignorance des populations et les tetards dans la mise en oeuvre de nombreuses lois et stratégies vitales.

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Car il y a beaucoup de dossiers en instance, que ce soit des projets de lois, de décrets ou d’arrêtés qui attendent depuis trop longtemps d’être finalisés, ne pouvant donc pas être mis en application et hypothéquant une issue heureuse et un impact bénéfique aux différents contrats de marché, programmes, projets et plans en préparation ou déjà en exécution, sur budget national ou financements extérieurs.

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Parmi ceux-ci, le Projet d’assainissement de la Zone industrielle de Sotuba, le Programme sectoriel eau et Assainissement, l’Enquête nationale sur l’état des lieux en matière d’assainissement ou le projet sous-régional de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA)  sur la surveillance de la qualité de l’air.

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Constat qui fera dire au ministre Ag Alhassane que la DNACPN est «la cheville ouvrière du système étatique en matière d’assainissement et de lutte contre les pollutions et les nuisances» et que, nonobstant les petits problèmes de conflit de compétence, la mise en oeuvre de ses actions, de nature transversale, oblige ses agents à un dialogue et à un partenariat constants avec les autres structures impliquées. Pour y arriver, martélera le ministre «jamais de combats, mais toujours des débats». Avant d’exhorter tout un chaciun à plus d’efforts, de vigilance, de conscience professionnelle et de sensibilisation sinon, conclura-t-il «tout comme des cités historiques ont disparu sous le sable, Bamako risque de disparaître sous les ordures».

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Signalons que, en dépit des nombreuses difficultés auxquelles elle est confrontée, la DNACPN est le point focal au Mali des Conventions de Vienne, Rotterdam et Bâle et des Traités, Protocoles et  autres Accords internationaux relatifs à la protection de la couche d’ozone, aux polluants organiques persistants, à la sécurité chimique et à la gestion des déchets, produits chimiques et pesticides dangereux et au suivi environnemental de la qualité des ressources naturelles.

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Ramata DIAOURE

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