Nomination des gouverneurs :Les masques tombent

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Le Conseil des ministres du mercredi dernier vient de procéder à des nominations aux postes de gouverneur à Bamako, Sikasso, Mopti. Aussitôt, l’inquiétude s’installa dans les milieux politiques quant à la crédibilité des prochaines élections. Et pour causes ?

            Selon les statistiques, les postes en question sont des maillons stratégiques du processus électoral au Mali pour qui veut s’assurer la victoire, car ils s’agit des régions regroupant dans leur ensemble la majorité des électeurs, avec Sikasso en tête de toutes les régions. Surtout qu’en la matière, d’autres stratégies sont connues pour détourner le vote des électeurs au Nord Mali, notamment le bourrage des urnes et les bureaux parallèles. Au finish, Kayes, Koulikoro et Ségou ne seront là que pour blanchir les fraudeurs. Pour les mêmes sources, les nominations ont une odeur suffocantes pour qui connaît le gouverneur Bréhima dit Féfé Koné, « le plus grand voleur » selon leurs termes. Pour preuve, ils rappellent, parmi tant d’autres, la récente cabale à l’élection du bureau des mines. Une élection que l’actuel président avait remporté sans ambages, le décompte a été fait en présence de la presse dont un journaliste du Zénith-Balé, avec Abdoulaye Pona de UNOMIN grand vainqueur. Mais aussitôt le gouverneur a changé les résultats du vote à travers un communiqué. Un tripatouillage qui fera date ici et ailleurs dans l’annale des élections. Et dire que le même Féfé Koné s’en va pour Sikasso, la région au cœur de l’élection de Att et au centre du PDES avec la couronne de la biennale du cinquantenaire en gage de reconnaissance et de remerciement. Les suspicions des frondeurs font miroiter de bonnes raisons d’y croire.

            Enfin, poursuivent les frondeurs, les nominations querellées s’ajoutent à la livraison de véhicules, le mois dernier, aux préfets. Ces derniers sont considérés comme des chefs de missions dans la tentative de fraude qui se dessinerait à l’horizon 2012. En mission commandée, les gouverneurs (militaires dans la majorité des cas) savent à quoi s’en tenir. Les quelques gouverneurs civils sont-ils des fidèles parmi les fidèles !

            Ces accusations soulèvent des questions. Puisque ce qui se passe actuellement l’est par Att, et qu’il n’est pas candidat à sa propre succession, alors pour qui roule-t-il, sinon qui lui pose ces pièges ? En tout cas il y a des doutes sur son impartialité, lui qui disait qu’il ne soutiendrait aucun candidat. Alors ça c’est quoi Monsieur le Président, ou bien vous ignorez ce que nous savons tous sur notamment Féfé Koné ?

            En tout cas de ce qui précède nous parions sur l’avenir : les plus fortes contestations de résultats des élections de 2012 concerneront les régions de Sikasso, Mopti et Bamako. Qui peut dire le contraire avec déjà les prémisses que l’on sait de part et d’autre : tu veux voler, je te tiens à l’oeil.

 

Mamadou DABO

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