Il apparaît, à bien d’égards, comme un favori aux présidentielles à venir. A condition de prendre des initiatives. Avec le risque de prendre des coups. Trop de coups.
C’est le prix à payer. Du moins, si Modibo Sidibé, chef du gouvernement, veut succéder à sa Majesté Amadou II, sur le trône de Koulouba.
Car, après les résultats engrengés par « l’initiative riz » -une production de un million de tonnes de riz avec un excédent commercialisable de 100.000 tonnes -, Modibo Sidibé peut envisager sa carrière avec sérénité.
Initiée, par Sa Majesté Amadou II, et mise en œuvre par le Premier Ministre, « l’initiative riz » est perçue par nos populations, comme le projet le plus audacieux de notre pays, depuis son accession à la souveraineté nationale.
Pressenti, comme le dauphin de sa Majesté, le chef du gouvernement ne manque pas d’atouts pour faire acte de candidature aux présidentielles à venir.
Un favori caché
D’abord les soutiens, dont il bénéficie auprès du locataire de Koulouba : son ami, son homme de confiance et son confident. Mais aussi, auprès de Alpha Oumar Konaré, dont il a été, tour à tour, le Ministre de la Santé et le Ministre des Affaires Etrangères. En passant la main à son successeur en 2002, le Président Konaré l’aurait présenté à sa Majesté, en ces termes : « je te confie Modibo Sidibé. Il te sera très utile, surtout, face aux épreuves qui t’attendent ». La suite, on la connaît. Après son investiture, Modibo Sidibé est bombardé secrétaire général de la Présidence. Aucun candidat, aux présidentielles de 2012, ne peut prétendre au trône de Koulouba, sans le soutien de Konaré et de son successeur.
Ensuite, Modibo Sidibé est l’un des rares cadres de notre pays à ne pas traîner de casseroles.
Contrairement, à la plupart des prétendants au trône. On ne lui connaît aucun détournement de fonds. Du moins, pas à notre connaissance.
Enfin, comme Premier Ministre, Modibo Sidibé occupe une position idéale pour préparer sa candidature. Et, du coup, rentrer dans la peau du dauphin.
Entré dans la active comme Flic, il a poursuivi des études de criminologie à l’université d’Abidjan. Mais aussi, des études de droit en France.
Ex -professeur à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), rebaptisée Faculté des Sciences juridiques et Politiques, Modibo Sidibé a été, aussi, Commissaire de Police. Notamment, à l’Aéroport de Bamako –Sénou. Et ce, après un détour par l’EMIA : l’Ecole Militaire Inter –Armes de Koulikoro. Il a, aujourd’hui, le grade de Général.
Pour les observateurs de la scène politique malienne, la réussite de « l’initiative riz » augure de bonnes perspectives pour la candidature de Modibo Sidibé aux prochaines présidentielles. « C’est un homme qui a beaucoup d’atouts, mais qui doit transcender ses handicaps ».
Les handicaps à surmonter
Mais si le présumé dauphin de Sa Majesté a des atouts à faire valoir en 2012, il traîne, aussi, des handicaps : il est réputé peu sociable, imbu de sa personne, renfermé sur lui –même etc…
Mais si Modibo Sidibé veut conquérir Koulouba dans trois petites années, il doit au risque de prendre des coups, multiplier les initiatives.
Notamment, dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, l’assainissement de la justice, la modernisation de l’administration, le retour de l’école à l’école, la relance de l’économie, la lutte contre le chômage, la pauvreté etc…
C’est, à cette condition seulement, qu’il pourra conquérir, davantage, les cœurs des Maliens. Mais surtout ceux des électeurs.
En dépit de tous ces atouts Modibo Sidibé n’a jamais, manifesté le désir de succéder à sa Majesté. Ni en public, ni en privé.
Mais, « ce n’est pas parce que l’escargot n’a pas de dent, qu’il faut s’amuser à le mettre dans son caleçon », dit un proverbe « y – voit – rien », pardon ivoirien.
Oumar Babi