La qualité de l’accueil, le respect, la politesse, l’écoute, la disponibilité, l’assiduité, la probité morale sont des sujets de discorde, entre le citoyen couvert de poussière, suant abondamment et faisant son entrée dans un bureau climatisé de l’Administration d’Etat, et les agents chargés de lui offrir un service public.
Ce n’est un secret pour personne que l’administration malienne est caractérisée par la mauvaise qualité du service. Les citoyens pointent un doigt accusateur sur des comportements comme : la lenteur administrative, la corruption, l’absentéisme et tant d’autres maux.
Le renouveau de l’Action Publique tant prônée par les plus hautes autorités du pays mérite un sévère coup de fouet, du moins de dynamisme. Dans un pays comme le nôtre, la centralisation excessive, l’hypertrophie administrative héritée du système du parti unique, et surtout, la sclérose des mentalités ont décuplé la capacité de nuisance de la bureaucratie, avec son corollaire de corruption ambiante et d’arrogance.
La transparence est capitale dans le bon fonctionnement des services administratifs. L’usager dispose, en effet, d’un droit à l’information sur l’action des services publics qui ont, eux, l’obligation d’informer les usagers de manière systématique par des moyens appropriés. L’usager, hormis les restrictions réglementaires, doit obtenir des communications des documents administratifs et réponses à ses requêtes. Or aujourd’hui, la règle serait plutôt liée à l’absence d’information ou de réponse, au silence prolongé de l’administration et au refus inexpliqué de communiquer des documents administratifs.
Certes, les réformes introduites dans le sillage de la mise en place de l’Etat de droit et des pratiques démocratiques ont sensiblement circonscrit le pouvoir tentaculaire de l’hydre, mais les dégâts provoqués restent considérables. Les effets pervers du mal bureaucratique sont particulièrement dangereux dans le domaine économique, et plus précisément celui des investissements, tant nationaux qu’étrangers.
Dans n’importe quelle administration, de l’Etat-civil à la Poste en passant par les Assurances ou les Banques, les Caisses de sécurité sociale (…), c’est un véritable calvaire que vivent les Maliens. La délivrance de pièces administratives, la constitution d’un dossier virent ainsi au cauchemar. La Police, les Maries les Etablissements sanitaires et tant d’autres services publics sont des exemples vivant du «terrorisme administratifs» au Mali.
Certes, les réformes engagées commencent très timidement à porter leurs fruits. Mais, ce qu’il y a lieu de savoir, c’est que toute réforme doit d’abord être celle des esprits, du comportement et de la culture de la citoyenneté. L’administration malienne doit donc intégrer dans ses actions, la culture de l’efficacité, de la stabilité, de la continuité et la culture de l’éthique pour faire du Renouveau de l’Action Publique, très chère à ATT, une réalité au Mali.
Nouhoum DICKO