«Votre désignation intervient dans un contexte extrêmement délicat, caractérisé par une conjoncture nationale et internationale difficile». Celui qui parle ainsi est le mieux à même de connaître la situation actuelle de notre pays. Ce discours va bien au-delà de simples propos de circonstance, face à donc à une nouvelle équipe gouvernementale qui prend fonction.rn
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A L’Observateur nous prenons le discours d’ATT pour ce qu’il est. C’est-à-dire un aveu. Un discours tout en chaudes alertes sur le plan social et qui restitue le pays dans ce qu’il de plus handicapant pour son développement économique. Nous avons souvent écouté le président de la République égrener les raisons et les atouts d’un Mali disons «qui gagne». Mais cette fois, il se place dans la logique des perspectives difficiles. Comme si, à l’entame de son second mandat, le président ATT a plutôt choisi le langage de la vérité face «à nos populations (qui) sont pressées et exigeantes». Il ne lui restait plus, en toute franchise avec les Maliens, qu’à décréter au Mali une période dite d’austérité. Il n’en avait pas fallu plus : les constats qu’il dresse ainsi pour qu’en 1994, le gouvernement d’Abdoulaye Sékou Sow qui remplaçait un banquier à la primature prépare les Maliens à une rude période d’austérité.
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En effet, le président ATT parle d’un baril de pétrole qui se négocie autour des 80 dollars contre moins de 30 dollars à l’entame de son premier mandat. Le président ATT en a parfaitement conscience, puisque c’est lui qui affirme que : «La hausse des hydrocarbures s’est installée dans la durée» et que «le renchérissement du pétrole embrase tous les secteurs d’activités, avec une forte incidence sur les coûts de transport… et rend notre économie très fragile». Il parle aussi de la «dépréciation du dollar… qui influe négativement sur nos relations économiques avec l’extérieur» avec pour corollaire «la détérioration des termes de l’échange». Il n’a pas perdu de vue ce qu’il a appelé «les effets pervers de la mondialisation (qui) écrasent nos jeunes économies, les rendant, du coup, plus fragiles de jour en jour».
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Le président ATT et son Premier ministre savent le Mali incapable d’inverser la tendance dans autant de domaines sans lesquels il est démagogique de promettre aux Maliens des lendemains rassurants. En tout cas, toutes les mesures qu’ATT préconise participe de ce qu’on appelle l’austérité. En effet il appelle plus «d’efforts au travail», à «mieux nous organiser», à «être plus persévérant», à une plus grande «maîtrise des charges de l’Etat en canalisant et en diminuant les frais généraux».
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N’est-ce pas une autre manière d’appeler les Maliens à se ceindre la ceinture ? Le président ATT avait dit déjà que «ce n’est pas le chemin qui est difficile. C’est le difficile qui est le chemin». Alors, il ne sert à rien de prendre des chemins détournés pour dire aux Maliens ce qui les attend. Le populisme auquel nous avons été habitués est d’une autre saison. En des situations pareilles, l’archevêque avait pourtant donné la bonne recette : «Parler vrai et agir en vérité». Le président ATT n’est pas loin de dire la même chose en instruisant à son nouveau gouvernement : «Il faut expliquer, justifier, parler très souvent à nos populations, leur parler avec franchise».
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Le président ATT met ainsi la communication au cœur des solutions aux multiples défis qui se posent à la nation.
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