La Primature au cœur de deux nouvelles affaires : L’une porte sur 2,2 milliards CFA, l’autre sur 2,5 milliards CFA

1

Les Maliens ont, à peine, fini de digérer le scandale lié au blocage du marché des véhicules commandés au profit de l’armée, que deux autres pointent, déjà, le bout de leur nez.

Le premier concerne la commande par entente directe, de 55 véhicules avec CFA –Motors pour un montant global de 2,2 milliards CFA. Ces véhicules sont destinés à la présidence de la République (12), à la Primature (22) et à la ‘‘Commission Dialogue Réconciliation’’ (21).

Mais auparavant, la Primature a bloqué la commande de 200 véhicules 4×4, 10 ambulances et 10 citernes destinés à l’armée. Au motif, dit –on, que ce marché dont le montant global s’élève à 8,9 milliards CFA, aurait été passé de gré à gré avec le fournisseur.

Cette politique de ‘ ‘deux poids, deux mesures’’ suscite colère et indignation au sein de l’opinion. Partout, la même interrogation : Mr Diango Sissoko réputé, jusque –là, pour son intégrité morale et intellectuelle, a t –il subi des pressions pour faire passer ce marché de 55 véhicules et, de surcroît, par entente avec CFAO-Motors ? Et de la part de qui ? Contrairement aux informations distillées ça et là par la presse, le fournisseur des véhicules de l’armée avait été choisi, pour plusieurs raisons.

D’abord, parce qu’il est le moins disant (un peu plus de 31 millions CFA par véhicule). Ensuite, parce qu’il dispose du délai de livraison le plus court : 20 jours. Ce qui n’est pas le cas des concessionnaires de la place. Non seulement, les prix présentés par eux sont plus élevés ; mais leurs délais de livraison varie entre deux et trois mois.

Autres contre –vérités à relever dans ce dossier : les caractéristiques techniques de ces véhicules ont été définies par l’état –major général des Armées. Et le dossier de ce marché a été monté par les services techniques du ministère de l’Economie et des Finances ; lequel, après deux mois de négociations avec les concessionnaires de la place, a décidé d’attribuer ce marché à ce fournisseur : Mr Babouya Sylla.

S’en suit une campagne médiatique sans précédent. Tantôt, on accuse le directeur général de l’Agence Malienne de Régulation des Télécommunications / Postes et TIC (AMRTP) d’avoir passé ce marché de gré à gré avec le fournisseur ; tantôt, c’est le ministre de l’Economie et des Finances qu’on soupçonne d’être de mêche avec le fournisseur.

« Toute cette campagne médiatique, orchestrée par la Primature, n’est qu’un contre –feu allumé pour masquer l’embarras du chef du gouvernement dans cette affaires », indique une source proche de l’AMRTP.

Pendant ce temps, l’armée s’impatiente sur le terrain. Engagée dans une mission de sécurisation des régions reconquises, ces 200 véhicules 4×4, ces 10 ambulances et ces 10 citernes devraient permettre de renforcer ses capacités opérationnelles sur le terrain.

Pour marquer l’urgence de cette commande, le ministre de la Défense, le général Yamoussa Camara a diffusé, le 22 mars 2013, un communiqué. Rien n’y fait.

Quant à la seconde affaire, elle est liée à la gestion du ‘‘Fonds d’Accès Universel’’. Estimé à, environ, 10 milliards CFA, ce fonds est une ressource publique, payée à l’AMRTP par les opérateurs de téléphonie mobile, sous forme de redevance à l’Etat, conformément à leurs cahiers de charge.

Le ‘‘Fonds d’Accès Universel’’ est destiné à désenclaver, grâce à la téléphonie mobile, les zones d’accès difficile. Il est confié à l’AMRTP.

Mais curieusement, le Premier ministre instruit au ministre des Postes et des Télécommunications, Mr Bréhima Tolo, d’écrire au directeur général de l’AMRTP. Afin que ce dernier prélève 2,5 milliards CFA sur le ‘ ‘Fonds d’Accès Universel’’ au profit de l’opérateur Orange –Mali.

Pour Diango Sissoko, ces 2,5 milliards CFA devraient servir à dédommager Orange –Mali pour les dégâts causés sur ses installations au nord par les groupes terroristes. Refus poli du directeur général de l’AMRTP de s’exécuter. Et le ministre de la Défense de préciser dans son communiqué du 22 mars 2013 : « Ces fonds en question sont utilisés pour acquérir d’autres moyens complémentaires et assurer le renforcement des capacités opérationnelles des troupes ».

Comment le gouvernement de transition, surtout dans le contexte actuel, peut –il se tailler le luxe de dédommager une multinationale, de surcroît, excédentaire ? Pourquoi, les entreprises maliennes surtout celles du privé, qui ont tout perdu au nord, n’ont –elle pas bénéficié de cette générosité ?

Pourquoi le Premier ministre bloque, d’un côté, le marché des véhicules de l’armée parce que, dit –il, il a été passé de gré à gré et, de l’autre, passe commande de 55 véhicules par entente directe avec CFAO –Motors ?

Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre dans les jours à venir.

Affaire à suivre, donc !

Oumar Babi

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. j’ai lu un titre sur ce même forum, paraphrasant: de dioncounda et de diango, il ne faut rien attendre.
    je suis étonné d’entendre mettre l’accent sur le titre, diango, cadre chevronné, et d’oublier que ce mr a été le ministre de la justice sous moussa traoré.
    sur ce même forum, j’avais dit que si la france a pu mettre son docteur qui a découvert le virus du sida à la retraite, il n’a aucune raison que diango, dilpômé dans les sciences sociales, ne puisse écarter du centre des décisions du mali.
    c’est lui qui a suggéré à dr diarra et pr dioncounda de donner un statut d’ancien chef d’état à sanogo.
    on ne doit rien attendre de vlui.

Comments are closed.