Imposture et Incompétence : Ce qui se passe au Mali d’ATT est ahurissant

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« Le pouvoir apparaît comme un vaste réseau de complicités, de vénalités et de trafics, dans lequel coexistent des cellules sociales les plus variées : financiers et hommes de mains ; fonctionnaires et proxénètes ; parlementaires et policiers. Quand une nation permet ces osmoses, elle est en danger de mort », ainsi parlait de Gaulle à André Malraux. Le Mali est déjà sur répondeur. Ne le portez pas à la morgue !

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Entre imposture et incompétence de l’administration, la frontière est devenue si ténue que le peuple, avec dédain, regarde ses dirigeants.

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Quinze ans à peine après avoir scandé haut et fort son mépris pour l”aliénante pensée unique du parti unique, voici les ténors de cette saga qui devait conduire aux folles journées de janvier et mars 1991 qui verront le dictateur tomber, sans que personne ne le leur ait demandé, se lever et se livrer entièrement et totalement, avec armes et bagages, à un homme sans parti, sans programme et sans perspective de gouvernement.

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Un homme qui se complait à dire « je ne force personne à me suivre ». Si ce n”est pas le parjure, on n”en est pas loin. Et comme le ridicule ne tue plus, cocus et cocufiés s”invitent. Que personne ne jette la poudre aux yeux des Maliens : la science politique, nous apprend qu”il existe bien des coalitions. Certains doctrinaires pensent même qu”elles procèdent à l”appauvrissement du débat politique.

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L”homme ATT tant courtisé n’est issu de rien, objectivement. Il est de l”armée, qui, par essence, est apolitique. Le grossier mensonge de Dioncounda, affirmant que le général ATT est un militant de première heure de l”Adéma chose que l”intéressé ne dément pas pose des questions. Est-il celui qui a donné l”ordre de tirer ? Au regard du pamphlet de bas étage de Yèrèdon accusant Soumeylou Boubeye Maïga, ATT avait les moyens de doter le mouvement démocratique de moyens opérationnels durant les journées chaudes de mars 1991.

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Serait-il celui qui a donné l”ordre de tirer pour ensuite hâter la chute du général dictateur ? On se souvient qu”au beau milieu du procès crime de sang, Drissa Traoré du BEC a déclaré un soir, je sais qui a donné l”ordre de tirer, car ATT me l”a dit. Le président de la Cour ne lui a pas donné le temps de décliner l”identité du donneur d”ordre.

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Les propos de Dioncounda 15 ans plus tard (affirmant que ATT est un militant de première heure de l’Adéma) ne sont-ils pas un aveu, surtout que GMT a toujours parlé d’officiers félons ? C’est dire, qu’on est en pleine manipulation de l’opinion. Le mouvement démocratique n’a jamais tiré, ATT à la réalité n’a jamais fait partie du mouvement démocratique. Il est ce qu’il a toujours été, un pion de la réaction. Je me fais fort de le leur rappeler.

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Un parti politique est une organisation qui a fondamentalement pour but de promouvoir et de mettre en œuvre un projet politique. Un parti se destine forcément à la conquête du pouvoir. Les partis se différencient donc des mouvements politiques, comme les syndicats, les groupes de pression ou d”autres mouvements par leur vocation à gouverner ou à mettre en œuvre directement leur projet.

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Une autre différence réside dans le fait qu”un parti politique représente un projet global de société. Au contraire, les mouvements politiques sont destinés à résoudre une problématique ciblée. Les mouvements politiques, en général, exercent une fonction d”influence et d”expertise auprès des partis politiques.

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C”est dire que l”effacement des partis devant un mouvement, la prétendue association apolitique politique qu”est le « Mouvement citoyen » où se côtoient les « alimentaires » de tous bords, est une grave dérive politique et accentue la certitude que la démocratie a encore du chemin à faire au Mali.

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En effet, dans les démocraties modernes, les partis politiques ont un rôle politique très important. Le principe est de permettre à des individus partageant des objectifs similaires de s”allier pour promouvoir un programme commun. Dans certains systèmes de votes proportionnels, les partis (et parfois des coalitions de partis) peuvent également jouer un rôle fonctionnel. Ils tendent aussi à appauvrir le débat démocratique en le polarisant par la création de vastes coalitions. Ces coalitions entraînent le regroupement en bloc artificiel de problématiques diverses. Par exemple un même parti défendra une doctrine en politique internationale et une autre en matière d”éducation, ce qui conduira à associer artificiellement les deux doctrines alors qu”il pouvait s”agir de problématiques suffisamment indépendantes pour permettre d”étudier toutes les alternatives.

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Il faut bien apprécier cette réflexion, qui fait l”apologie de regroupements de partis et non de coalition hétéroclite d”opportunistes de tout acabit, plus aptes à marchander des ralliements pour le ventre que pour la raison.  Sinon, quel lien entre le Miria, l”Adéma et l”URD ; entre Le MPR, le Cnid, l”US-RDA et les autres, surtout quand on sait que Choguel revendique l”héritage de l”UDPM, bourreau de Modibo Kéita, de Cabral, de Tiocary ?

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Ce qui se passe aujourd”hui me rappelle ces mots que de Gaulle a adressés à André Malraux, son ministre de la Culture : « Le pouvoir apparaît comme un vaste réseau de complicités, de vénalités et de trafics, dans lequel coexistent des cellules sociales les plus variées : financiers et hommes de mains ; fonctionnaires et proxénètes ; parlementaires et policiers. Quand une nation permet ces osmoses, elle est en danger de mort ».

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Unique parti

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Le Mali est déjà sur répondeur. Ne le portez pas à la morgue ! Il est lamentable de voir cette classe politique pétrifiée à l”idée d”aller à l”opposition. Ce mot résonne si mal, que le ministre du Développement social, dont l”incompétence est proverbiale, a eu l”outrecuidance de dire que le RPM est mauvais, parce qu”il est de l”opposition. Ceci est encore symptomatique de la médiocrité qui sévit au sommet de l”Etat. Ce monsieur est un cacique du Mouvement citoyen, la nébuleuse qui gère le régime ATT.

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Qu’ATT constitue un gouvernement de technocrates en excluant ces petits messieurs, et il aura une opposition, non pas d”idée, mais alimentaires.  Du fait de cette impasse de la signature de l”accord des 14 partis, le Mali replonge dans le monopartisme.

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De la définition du monopartisme, on retient que c”est une situation où un seul parti exerce le pouvoir effectif. Il se caractérise par l”absence d”alternative politique. Cet état de fait peut recouvrir des situations très différentes. Dans ce cas, les privilèges indus, les faveurs et pratiques déloyales vont aux seuls partis, ceux du gouvernement. On peut parfois tolérer la présence de partis minoritaires si ceux-ci acceptent la prédominance du parti gouvernant. Il arrive également que les partis d”opposition soient officiellement autorisés, mais que le parti dominant parvienne à se maintenir au pouvoir par la corruption, le clientélisme ou la fraude électorale. Ces pays sont généralement accusés d”utiliser des pratiques qui ne respectent pas les droits de l”Homme, notamment à l”égard des opposants politiques.

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Il arrive qu”un parti défende un programme suffisamment consensuel pour être accepté par une partie de la classe politique. Les porte-drapeaux de ce programme sont en général d”une compétence technique avérée. Ils sont d”une intégrité confirmée. Le peuple se reconnaît en eux. Au Mali, rares sont les ténors du mouvement citoyen qui peuvent se targuer de telles qualités. De toutes les évidences, sous les cinq ans d’ATT, la médiocrité et l’irresponsabilité ont envahi toute l’administration publique.

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Quand tout un cycle universitaire (environ 40 mois) ne dépasse pas 9 mois et qu”on se gonfle la poitrine pour parler d”une école apaisée, il y a ou malhonnêteté intellectuelle ou ignorance. Politiquement, dans les deux cas, c”est une faute. La logique a toujours voulu que ce soit à l”issue d”élection, que les partis après s”être mesurés décident de former des gouvernements. Ils sont alors obligés de passer des accords pour former un gouvernement de coalition.

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L”inféodation des partis à l”Homme fort du Mali étant purement lucrative, le prochain président devra pour sa propre sécurité, prendre les mesures législatives suivantes, quant au financement politique : le contribuable malien ne doit pas servir de porte-monnaie à des hommes sans foi et sans loi ; les manquements aux principes comptables devront être sanctionnés pénalement ; les dons privés sévèrement réglementés afin de limiter l”influence des grandes sociétés sur les élus ; le montant du financement public doit varier en fonction des derniers résultats électoraux ; le financement public se fera en deux étapes :

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1. Il est accordé aux partis ayant présenté des candidats dans au moins 3/4 des circonscriptions et dont le nombre de voix obtenus aux législatives est significatif, pour éviter des candidatures farfelues

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2. Il ne sera accordé qu”aux partis représentés à l”Assemblée nationale, donc en fonction du nombre des élus.

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Le financement privé doit être drastiquement contrôlé :

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• Plafonnement des dons (différent selon que le donateur est une personne physique ou morale)

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• Interdiction des dons des Etats étrangers

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• Recours systématique aux chèques au-delà de 50 000 F CFA

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La débauche d”argent en 2002, où un candidat s”est targué de faire la campagne à l”américaine dans un pays qui figure à l”avant-dernier rang du classement du Pnud, est bien un paradoxe malien. Il faudra plafonner les dépenses et que les sources soient rendues publiques.

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Seront concernées toutes les élections : présidentielle, législatives et municipales

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Juste après les élections, sur l”honneur, les candidats aux élections présidentielle et législatives devront faire une déclaration de situation patrimoniale. Les premiers devant la Cour suprême et les seconds devant les cours d”appel. Un arrêt de conformité sera rendu par la juridiction, qui devra après des enquêtes, confirmer la déclaration, auquel cas, l”élu est digne de confiance, infirmer, auquel cas, pour fausse déclaration, il perdra et son poste et sa liberté. Nul ne doit se moquer impunément du peuple.

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Les membres du gouvernement et les présidents des assemblées régionales, les maires de communes de plus de 5000 habitants devront faire une déclaration de patrimoine adressée pour les premiers à la Cour suprême et les autres devant le tribunal de première instance ou la justice de paix à compétence étendue.

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Les décisions des juridictions seront publiées au journal officiel. Tout cela ne saurait avoir de suite, si les juges maliens ne chaussent les étriers de l”honneur et de la dignité.

rnDocteur Panghalê

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