Comme pour avoir commis un péché irréparable, le régime actuel du Mali fait l’objet d’un désaveu public incroyable. Le malaise social mis à part, plusieurs raisons expliquent pourquoi de plus en plus de Maliens sont fâchés contre ATT, y compris une partie des organisations de la société civile. Erreurs pardonnables ou pas, en tout cas les gestes du régime dérangent et davantage de citoyens ne veulent plus sentir leur président, d’aucuns jurant de le faire partir du pouvoir.
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Comment expliquer la récente déclaration d’Oumou Tou-ré, patronne de la Coor-dination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO)? En véritables suffragettes, les femmes de la CAFO ont montré leur désaccord avec les choix du gouvernement dans un communiqué rendu public en début de cette semaine. En clair, Oumou Touré a fait savoir que le chef de l’Etat n’a pas totalement appliqué les engagements qu’il a pris en faveur des femmes, comme il aimait le faire savoir au lendemain de sa réélection pour son dernier mandat. L’ire des féministes semble être partie d’un conseil de ministres où moins de femmes ont été nommées.
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Certains sont tombés des nues en tout cas, car ils étaient loin d’imaginer une prise de position aussi critique de la part d’une des voix de la société civile qui a toujours ménagé le pouvoir. Pour l’instant, ce n’est pas la rupture. Mais la CAFO n’est pas sur la même longueur d’onde que les collaborateurs du président de la Républi-que au sujet de la promotion féminine.
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Par contre, une des réactions les plus attendues aux actes du Gouver-nement de Modibo Sidibé ne date que de quelques jours. En effet, le dimanche dernier, 4 novembre 2007, l’interdiction sournoise d’un meeting mit des imams de Bamako sur le dos du régime. Ledit meeting voulait faire le procès de la reforme du nouveau code de la famille et du projet de loi sur l’abolition de la peine de mort et il était organisé par un parti politique, l’UNPR( Union nationale pour la renaissance).
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Officiellement, le meeting ne pouvait pas se tenir au Centre International des Conférences de Bamako (CICB) pour la simple raison qu’une réunion internationale devait s’y tenir. Un prétexte démenti dimanche dernier par la présence des forces de l’ordre qui avaient mission de renvoyer quiconque essayant d’y entrer.
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Pour des imams acquis à la cause anti-abolitionniste, c’était un casus belli. En plus d’avoir fait fi des préceptes coraniques, le pouvoir a osé leur couper la parole. Par conséquence, ils ont décidé de se réunir à la grande mosquée pour débattre de la situation. Mais là aussi la présence des flics a créé un grand ressentiment à l’égard du pouvoir, malgré des excuses publiques professées par le Gouver-neur de District.
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Tous ces bruits conjugués avec les échos venus de la presse donnent une mauvaise image du régime aux Maliens moyens. Mais d’autres raisons moins politiques dégradent la réputation de nos gouvernants. Ainsi, la flambée des prix qui est supposée s’aggraver très prochainement fait beaucoup de mécontents parmi les populations.
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