Gouvernance : Ces maux contre lesquels Modibo Sidibé doit sévir

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Nombreux sont des lauriers dressés sur la tête de Modibo Sidibé, le nouveau Premier ministre : gros travailleur, homme de dossiers, grande expérience des structures administratives, juste, droit, au dessus de toute mêlée politique, économique…Avec un tel préjugé favorable, le frère de Mandé Sidibé peut-il mettre notre pays sur les rails ? En tous les cas, les embûches à surmonter sont très nombreuses pour lui.
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Il serait d’ailleurs très fastidieux d’égrener le long chapelet de maux perceptibles au Mali : népotisme, clientélisme, affairisme, corruption, pauvreté, gestion souvent familiale et patrimoniale du pouvoir, clanisme… Jamais les dirigeants de notre pays ne se sont montrés capables de lutter efficacement contre toutes ces dérives. Aucun pan de la société malienne n’est épargné par la gangrène, due à un pilotage à vue, à une gestion laxiste des affaires de l’Etat.
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Du responsable douanier, qui continue de s’enrichir insolemment, au juge, qui circule dans une bagnole de 50 millions de FCFA, en passant par le « petit » policier du coin, qui rançonne quotidiennement les usagers de la route, tout le monde pioche à volonté dans les caisses de l’Etat, de surcroît avec les deux mains. Cela au vu et au su de tout le monde. Ne parlons pas des cadres de l’Etat, ces hauts fonctionnaires dont les salaires ne dépassent guère les 200 000 FCFA ; mais qui dorment dans des villas cossues de 100 millions de FCFA.
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Des bandes de voleurs qui pillent impunément les ressources de l’Etat. Une grosse pierre jetée dans le Bureau du Vérificateur, une structure que d’aucuns qualifient de budgétivore, aux ordres.
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Et ce népotisme rampant qui fait du dernier de la classe, le premier de la promotion. C’est sous l’ère prétendument démocratique qu’on a vu des Ministres de la République qui peinent même à s’exprimer en Français. Lors d’un séminaire, un confrère s’est amusé à faire le décompte des fautes commises par un ministre ATT. Une catastrophe ! « Bon courage à vos travaux », avait-il dit en quittant la salle.
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Et cette pauvreté qui se généralise, tandis qu’une minorité d’individus savoure dans des voitures et maisons de luxe les privilèges du pouvoir en place. Pour ces gens tout est rose. Quand on vit dans cette classe-là, en hiver comme en été la température ne varie point; à la maison, dans la voiture comme au bureau ça neige de partout. Les poubelles de ces gens sont pleines de victuailles.
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A l’inverse, la majorité trime, en quête de pitance pour la survie au quotidien. Ceux-là, contrairement aux autres, ont à peine un repas par jour. Dans cette même classe, il y a les femmes et les jeunes filles, qui, pour la survie sont obligées de vendre leur corps à des hommes qui vivent de corruption.
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La corruption, on le sait, nuit à l’efficacité économique et à l’équité sociale, car elle détourne les ressources des objectifs de développement économique et social, et prive les citoyens de services, en particulier les pauvres, qui ne peuvent pas payer les pots-de-vin obligatoires. Ne parlons même pas de son coût économique pour l’État : le vol, le gaspillage des ressources publiques, la perte de recettes fiscales par suite de l’évasion fiscale, souvent couverte par les fonctionnaires corrompus. Et Modibo Sidibé doit peser de tout son poids pour trouver des solutions à ces maux. Y mettre fin est une pire utopie.
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 Sous tous les cieux, ces pratiques demeurent, mais à des degrés plus ou moins criardes.

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Le Président Amadou Toumani Touré a bien fait de vouloir convoquer, au cours de son dernier mandat, les états généraux de la corruption. Son forum aura cependant le mérite de mettre sur la place publique le débat.
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Sory Ibrahim Guindo

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