Gestion du pouvoir : L’homme malien au centre des préoccupations

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            La démocratie est une ère nouvelle dont les forces vives de la nation ont travaillé au prix, parfois, de sacrifices ultimes pour l’avènement au Mali. Mais, après plus d’un quart de siècle de la pratique démocratique dans notre pays, force est de constater que les lacunes et insuffisances demeurent nombreuses dans le processus démocratique. Dans une certaines mesures et concernant certains aspects de la vie quotidienne, les attentes sont encore loin d’être comblées.

 

            En effet, si on ne peut affirmer que la démocratie n’a servi à rien, il ne demeure pas moins que la demande sociale est toujours forte dans plusieurs domaines. N’est-ce pas pourquoi les autorités successives du pays ne ménagent aucun effort pour initier des réformes de profondeur à même de mieux orienter le processus démocratique au Mali. Malgré ces efforts, les résultats obtenus sont mitigés. Cela n’est pas un fait du hasard.

 

LA RECONVERSION DE MENTALITES

            Après les événements de Janvier à Mars 1991, ce fut l’éclosion des libertés individuelles et collectives au Mali. Cette manière pour les différentes composantes de la société de lutter contre les abus de pouvoir est devenue le creuset de l’anarchie dans le quotidien du Malien. Ironie du sort !

 

             Les gens sont beaucoup plus fixés sur la revendication de leurs droits que sur l’accomplissement de leurs devoirs. A cela s’ajoute cette tendance effrénée à l’enrichissement illicite avec abus de biens sociaux. Ainsi, à côté de l’effritement de l’autorité de l’Etat, on assiste à la généralisation de l’indiscipline au sein de la population générale.

 

PLUSIEURS DOMAINES CONCERNES

            Elle affecte pratiquement tous les domaines. Or, cette tendance représente une menace pour la bonne gouvernance démocratique, compromettant les efforts déployés par le gouvernement et les autorités politiques. La conjugaison de tous ces aspects semble être en train de bloquer l’amorce effective du développement socio-économique tel que souhaité par les populations.

 

            Que faire dans ces conditions? Les autorités du pays ne sont pas restées indifférentes à cette crise profonde qui est en train d’affecter négativement le développement économique, le bien-être des populations et la consolidation du processus démocratique.

 

            Il se pose ainsi, un problème crucial de mentalités qui s’adaptent mal à l’évolution d’un modèle de société orienté vers une meilleure gouvernance, plus de justice sociale, une meilleure répartition des fruits de la croissance économique. Bref, la construction d’une société où il fait bon vivre en sécurité et où les droits, libertés et intérêts sont promus.

 

            L’insécurité actuelle de la circulation routière est essentiellement le fait de l’indiscipline notoire des usagers des routes. On a beau informé et sensibilisé es usagers, le mal (accidents graves et fréquents de la circulation routière) persiste. Ils s’expliquent moins par le fait que les uns et les autres soient pressés que par l’indiscipline, l’irresponsabilité et l’insouciance des usagers de la circulation routière.

 

LES MESURES PRISES PAR LES AUTORITES

            Le moment n’est-il pas venu de contraindre les usagers des routes au respect du code de la route? Les autorités de tutelle sont en train d’envisager des mesures, mais il n’est pas évident que celles préconisées s’adaptent bien aux réalités. En effet, il semble que l’avènement de la démocratie ait été très mal perçu par nombrre de Maliens. Le laisser-aller est ainsi devenu un mode de vie.

           

L’irrespect des textes en vigueur, l’inefficacité du contrôle de la gestion des deniers publics sont des attitudes comportementales qui remettent en cause les efforts déployés pour créer les meilleures conditions de vie et de travail des populations.

           

On se rappelle qu’en cette fin d’année, à l’occasion de la présentation des voeux, le président de la République n’a pas manqué de souligner les problèmes liés à l’homme lui même en terme d’handicape au progrès socio-économique.

 

            C’est pourquoi il dire qu’il est nécessaire de faire un forum sur l’homme malien après l’organisation de plusieurs foras: sur les problèmes de l’école malienne, la corruption et la délinquance financière, sur le foncier entre autres.

L’ESSENTIEL DES PROBLEMES LIES A L’HOMME

 

            L’homme malien est en effet, à l’origine de l’essentiel des problèmes auxquels la démocratie malienne est confrontée depuis quelques années. Cela nous renvoie à la nécessité de faire ressusciter l’enseignement de l’éducation civique et morale à l’école.

            Mais, pour le président Amadou Toumani Touré, il faudra aller plus loin, en revoyant l’éducation au niveau des familles. Ainsi, le président ATT en appelle à des efforts de reconversion des mentalités pour consolider les bases de notre processus démocratique.

 

            Le président de la République a-t-il été compris? Son appel aura-t-il des échos favorables dans la population générale? C’est le temps qui nous en dira. Mais ce qui est sûr, c’est que les uns et les autres ont intérêt à prendre en compte cette idée qui a tout son sens de l’ouverture démocratique à ce jour au Mali.

Moussa SOW

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