Dans une correspondance datée du 5 août 2013 signée par son secrétaire général et adressée au Contrôleur général des services publics, le Comité syndical de l’OPAM, section UNTM, accuse le secrétaire général du ministère de l’Economie et de l’action humanitaire, Abdoulaye Touré, ainsi que le Commissaire à la sécurité alimentaire, de détournements. Dans le même document adressé avec ampliation aux plus hautes autorités de la transition, les syndicalistes précisent que ces détournements ont eu lieu avec la complicité du Secrétariat général de la présidence de la République.
Dénonciations pour faits de détournements en cours de l’aide humanitaire d’urgence et de l’aide alimentaire chinoise respectivement par le Ségal du ministère de l’Economie et de l’action alimentaire et le Commissaire à la sécurité alimentaire avec la complicité du Secrétariat général de la présidence
“.
Tel est l’intitulé de la correspondance adressée au Contrôleur général des services publics par le comité syndical de l’Office des produits alimentaires du Mali (OPAM). Cette structure est chargée de la réception et de l’emmagasinage sur ses différents sites à Bamako et à l’intérieur du pays des dons offerts au Mali.
A travers cette action, la section syndicale de l’UNTM entendait ainsi attirer l’attention du Contrôleur général des services publics sur la gestion de ces dons offerts au Mali par des pays amis pour soulager la souffrance des populations affectées par la crise du nord. Dans sa missive, le syndicat dénonce des ” sorties abusives et frauduleuses des stocks d’aides humanitaires alimentaires d’urgence en produits alimentaires par le Secrétaire général du ministère de l’Economie et de l’action humanitaire ” et des “ prélèvements frauduleux sur l’aide alimentaire chinoise par le Commissaire à la sécurité alimentaire avec la complicité du secrétaire général de la présidence de la République “. “Ces sorties massives de stocks de produits des aides alimentaires se font au profit d’associations et autres structures fictives sans aucune ampliation aux bénéficiaires et se déroulent au moment où notre pays connaît un vide institutionnel et juridique résultant de la démission du ” gouvernement de transition ” qui a confié aux Secrétaires généraux des ministères la liquidation des affaires courantes. Nous restons à votre entière disposition pour toute information complémentaire dont vous aurez besoin pour diligenter efficacement ces malversations avérées au détriment des couches vulnérables de notre pays. Espérant que la présente fera auprès de vous la plus grande attention, nous vous prions de croire, Monsieur le Contrôleur général, à nos sentiments de franche collaboration ” peut – on lire dans la lettre adressée avec ampliation à la primature.
Pour le moment au Contrôle général des services publics ont se réserve le droit d’évoquer la suite donnée à cet important document. Il vient conforter la thèse la plus répandue selon laquelle certains cadres ont profité de la transition, une période exceptionnelle dans la gestion des affaires publiques, pour s’enrichir sur le dos du pauvre Mali. On se rappelle des juteux marchés électoraux de plusieurs milliards de FCFA attribués par entente directe en violation de la procédure légale.
Pour les cas des dons alimentaires, qui sortent de l’ordinaire car étant offerts par des pays amis qui ont consenti l’effort d’octroyer une partie de leurs ressources à notre pays pour venir en aide à des populations en situation difficile, il est regrettable que ces dons soient détournés par des cadres véreux.
Le Contrôleur général des services publics doit alors auditer la gestion de ces produits notamment par le ministère de l’Economie et des l’action humanitaire qui était dirigé par Mamadou Namory Traoré mais aussi par le ministère du développement social et de l’action humanitaire qui l’exerçait auparavant ainsi que le Commissariat à la sécurité alimentaire.
Youssouf CAMARA