Evaluation de l’action Gouvernementale : Va-t-on continuer avec une méthode à effet controversé ?

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On a assisté, tout au long de son séjour à la Primature, à des évaluations de l’action gouvernementale, mais sans jamais voir les mauvais élèves frappés de sanction. Cette autoévaluation du gouvernement, qui avait fini par irriter plus d’un au Mali, sera-t-elle reprise par le nouveau locataire de laPrimature, ou tout simplement le cirque de Pinochet ira-t-il  tout droit à la poubelle ?rn

Ousmane Issoufi Maiga alias Pinochet, Premier Ministre sortant, celui-là même qui a payé beaucoup de mercenaires de la plume, en vue de l’aider à escalader les échelons de notre administration jusqu’à son avant dernière étape, se voyant propulsé PM par le président de la République, Amadou Toumani Touré, en prenant la tête du gouvernement, avait sorti de son escarcelle une trouvaille qui s’appelait évaluation de l’action gouvernementale. En son temps, lorsque Pinochet avait sorti de son escarcelle la fameuse formule d’évaluation de l’action gouvernementale, comme seul moyen pour lui et son équipe de relever le défi des attentes du peuple malien, ils étaient nombreux les observateurs avertis de la vie démocratique qui avaient émis des réserves par rapport à une telle évaluation, qui, avec son caractère d’autoévaluation, lui dénaturait son sens  pédagogique, puisque l’apprenant ne peut pas se contenter d’une simple autoévaluation. Pourtant, Pinochet, qui croyait dur comme fer à sa trouvaille, ne s’est jamais lassé de la mettre en œuvre avec parfois des appréciations qui frisaient le ridicule.

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La preuve, c’est que la première évaluation trimestrielle de l’homme, intervenue en juillet 2004, s’est faite dans un climat de tension sociale où le Malien était confronté au prix des denrées de  première nécessité, alors que le PM et sa suite se tapaient des notes de 74 sur 100. Pas mal de gens, qui nourrissaient encore de l’espoir vis-à-vis de ladite méthode, avaient trouvé insultante cette manière de gouverner consistant à s’auto- satisfaire, au moment où les gouvernés croupissent dans un dénuement total. Pourtant Pinochet n’en avait cure, persistant à appliquer une méthode à laquelle tout le peuple était devenu indifférent, puisque n’ayant pas d’impact visible et mesurable sur le mieux-vivre des populations. Mais, le hic dans tout cela, est que jamais Pinochet n’a même daigné contredire ses détracteurs, qui pensaient que l’auto-évaluateur ne pouvait pas mal se noter.

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Pendant toute la campagne du cirque, l’on a assisté à des moyennes d’un gouvernement performant, sans que le bien -être social du Malien ne soit performant. L’un des critères, qui était la bonne gouvernance, après avoir connu sa campagne d’encensement pendant tout le règne de Pinochet, où on n’a jamais cessé de chanter que le Mali reste un modèle de bonne gouvernance, a connu des lendemains malheureux,, quand le rapport du Vérificateur général est tombé comme un couperet sur la tête d’un gouvernement rattrapé par le passé. Plus de 100 milliards de nos francs passés à la trappe par un essaim de prédateurs solidement enfouis dans les sérails de notre administration ! Des ministres pourtant bien notés par Pinochet comme Seydou Traoré de l’Agriculture sont accusés par les éperviers de Sidi Sosso Diarra, d’être les plus grands « bouffecrates » du pays, avec des détournements à la pelle.

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Un autre aspect pédagogiquement mitigé est le fait que lorsqu’un élève n’a pas une bonne moyenne, il redouble, ou il est exclu de l’école. Mais dans la méthode d’évaluation de l’action gouvernementale de Pinochet, il n’y avait pas de sanction pour mauvais travail accompli, ni de récompense du mérite. Pendant tout le cirque d’évaluation, on n’a jamais vu Pinochet sanctionner un mauvais ministre en le limogeant, quand bien même lui-même était convaincu que dans son gouvernement il y en avait assez. Et si Pinochet était convaincu que son évaluation n’aurait pas d’impact sur l’action de son gouvernement, puisque n’étant pas en mesure de sanctionner, alors pourquoi a-t-il persisté dans sa mise en oeuvre ? 

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Mais, là où le cirque a fait l’objet d’une risée populaire, c’est quand, à la constitution du nouveau gouvernement de Modibo Sidibé, des super-ministres de Pinochet, comme Djibril Tangara et autres Ousmane Thiam, pour certainement des raisons d’incompétence, n’ont même pas été sollicités pour la mise en œuvre du Programme de Développement Economique et Social (PDES) du président de la république, avec lequel il a conquis la confiance du peuple malien lors de la présidentielle du 29 avril dernier. Pourtant, le gouvernement Modibo Sidibé est réputé être un gouvernement de compétence et de combat et on a même reconduit certains ministre sortants comme Moctar Ouane, Natié Pléa, Sadio Gassama, et autres Ahmed Diane Séméga, bien que n’ayant jamais été premiers dans l’examen de Pinochet.

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Alors, la question que l’on se pose c’est de savoir si, à travers cela, ce n’est pas un regard méprisant que le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré et son Premier Ministre, Modibo Sidibé, ont manifesté à l’endroit de ce système que Pinochet croyait pourtant excellent.

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Aussi, les Maliens sont-ils curieux de savoir quelle va être la nouvelle méthode d’évaluation de l’équipe de Modibo Sidibé pour mettre au charbon tous ces ministres. Maintenant que l’auteur de l’œuvre s’en est allé, la question que bon nombre de Maliens se posent est de savoir si  la méthode Pinochet se poursuivra ou si elle sera jetée à la poubelle.

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En attendant la Déclaration de politique générale et la Lettre de cadrage du chef de l’Etat, le Premier Ministre Modibo Sidibé doit commencer à cogiter à propos de la voie à suivre afin d’éviter lui aussi de devenir l’objet de la risée populaire, comme son prédécesseur.

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Abdoulaye Diakité – 26 oct 2007

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