Ancien directeur de publication du «Soudanais», professeur de criminologie et actuellement conseiller technique au ministère de la Défense et observateur averti de la scène politique malienne Dr Kissima Gakou donne dans cette importante contribution son point de vue sur le livre «ATT-cratie: la promotion d’un homme et de son clan»
abord, il s’agit d’une première portion médiatique d’un plan plus global de déstabilisation politique et de décrédibilisation du régime actuel en cette avant-veille d’élections générales au Mali. Ensuite, à mon avis, et selon toute vraisemblance, le projet en question a été concocté et mis en route vers la fin mai 2004 avec début 2007 comme date de publication.
Mais à la lecture comme on peut le constater, l’écriture a pris un tour d’accélérateur. C’est comme une pression soudaine, une espèce de précipitation ou une urgence qui survient et modifie l’agenda initial. Le fait s’explique : les auteurs ne voulaient absolument pas se priver du contexte et de l’atmosphère tumultueux des Accords d’Alger avec les épisodes et péripéties alentour.
Ces évènements, qui sont à l’origine de charges émotionnelles vives dans certains milieux, leur semblèrent propices à un retournement des esprits contre le régime. Voyez-vous le calcul? Le Sphinx est un pseudonyme, mais dans le cas d’espèce, un emprunt de groupe composé d’au moins cinq (05) individus. Oui, je précise qu’il s’agit bien de cinq (05) crapules, toutes proprement indignes et lâches. Sous le masque du mensonge de la délation et de la calomnie, ils se sont secrètement ligués dans une entreprise abjecte ayant pour seule cible l’honneur et la considération d’un homme. Bien entendu nous ne parlons pas ici de l’ensemble des comploteurs ni de leurs financiers. Nous restons dans le cadre strict du livre tract. Il y a trois personnages principaux en association avec un (01) écrivaillon et un (01) collectionneur-pointeur de presse.
Le premier personnage principal est un homme frustré, déçu pour ses attentes personnelles non satisfaites sous le régime ATT. L’homme est cependant un "proche" d’ATT ayant déjà travaillé avec lui dans un passé lointain. Ladite personne est très informée par des structures parallèles de la Sécurité d’Etat, s’il n’était pas lui-même de la maison. Sa grande souffrance est de n’avoir pas été appelé aux affaires du nouveau pouvoir. Ce personnage se serait passé du projet s’il avait un poste intéressant.
Le deuxième personnage est une personne plus haineuse et surtout plus vindicative. En intelligence avec la déchéance du Général Moussa Traoré, cette personne appartient à la sphère qui pense comme ceci : "tôt ou tard l’histoire devra réaliser la vengeance de GMT sur ATT… ". L’idée du livre qui se fait à longueur du temps pour l’histoire (contrairement à la presse qui fait l’histoire dans le présent) a pris racine dans cette sphère.
Le troisième personnage, bien que conjoncturellement recruté au projet y a pris activement part. Il partage idéologiquement les finalités recherchées par tous même s’il appartient à un appareil politique distinct.
Il n’est donc pas difficile ni surprenant pour des personnes ayant en commun une haine secrète contre ATT de se retrouver pour coopérer dans un projet de discrédit " historique " contre l’homme et son régime. Voilà pour les auteurs.
C’est précisément à la page 141 du tract, que le masque du récit tombe montrant le vrai but des auteurs et même partiellement leur identité. Je cite "Nous invitons… les exclus, les frustrés, les déçus du système ATT, tous les hommes et femmes compétents patriotes … " fin de citation. Suivez mon regard donc implicitement eux c’est à dire les vertueux, les seuls et qui sont de surcroît "les majoritaires ! " No comment !
Le livre est un ramassis d’accusations légères sans arguments. Le style décousu, davantage proche du roman de la série B, met en exergue le faible niveau intellectuel des auteurs. D’une façon générale l’examen technique des détails de l’écriture indique que les auteurs n’ont pas effectué d’études supérieures et présentent une structure mentale inférieure à la moyenne. Les personnages mis en cause ne le sont qu’en raison de leur appartenance au régime. Rien de plus… La démarche de construction du bouquin est simpliste. Elle commence par un intérêt documentaire régulier autour des parutions de presse parmi lesquelles sont sélectionnés et compilés les articles les plus virulents contre le régime (tous sujets confondus). Cette activité a débuté dès le début de l’année 2003 et se poursuit encore. Ces articles de presse constituent donc la colonne vertébrale du document.
Ce livre repose tout entier sur un projet de dénigrement et de discrédit d’un homme qui est le Président de la République. Sans apporter le moindre élément d’analyse objective, ces ignobles accusateurs lâches et indignes, tentent d’affecter psychologiquement le moral du pouvoir et de ses proches.
Ce faisant ils escomptent aussi un effet amplificateur d’intoxication à grande échelle sur toutes les catégories de la société à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Leur malhonnêteté intellectuelle tragique les empêche de voir, encore moins de trouver, la moindre peccadille positive à l’actif du régime. Tant mieux ! c’est le meilleur discrédit qu’ils puissent s’auto-infliger. Je ne conclue pas car cela ne fait que commencer. Mais en résumé il est clair que ces accusateurs avides de pouvoirs, faux démocrates, inspirés par une haine sans nom, prennent, de fait position pour une alternance forcée et immédiate.
Or c’est cela qu’ils ne disent pas sur les 143 pages de leur ordure. En tout état de cause, lorsque, de manière flagrante, ils ont osé porter violemment atteinte aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la liberté et la dignité de chacun d’entre nous, ils ont suscité la légitime curiosité de la justice pour laquelle le pseudonyme ne fait que jeter une lumière trouble sur les faits.
Enfin il convient qu’ils sachent que leurs accusations seront démontées dans un support imminent, que la vérité sera redressée en rapportant réellement ce qui s’est passé et en dévoilant crûment qui sont-ils, leurs pratiques et leurs méthodes délétères.
Dr Kissima GAKOU
Conseiller technique,ministère de la Défense
“