Des pratiques malsaines au sein de certaines directions des finances et matériels :Cissé Mariam Kaïdama Sidibé déjà Cissé déjà interpellée sur interpellée sur la gestion des dossiers des ex-DAF

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L’opinion attend que les autorités puissent aller au-delà des coups d’éclat. Car certains ex-DAF s’étaient illustrés dans l’art de passation de marchés fictifs. Un exemple, vous apportez 40 millions FCFA en espèces sonnantes et trébuchantes et vous recevez, contre cette somme, un marché fictif de 100 millions F CFA que vous allez paisiblement retirer, après un ou deux mois d’attente, au Trésor public. Si des gens coupables d’une telle escroquerie devaient revenir occuper leur bureau comme si de rien n’était, le Mali ne s’en sortira jamais.

‘il y aujourd’hui des gens qui font saigner l’Etat, c’est bien évidemment la mafia qui s’est illustrée dans le faux ou, disons mieux, du vrai-faux au détriment du Trésor public. C’est désormais un secret de Polichinelle les pratiques malsaines qui se déroulent au sein de plusieurs Directions des Finances et Matériels (DFM). Dans le but bien évidemment de se sucrer sur le dos de l’Etat, donc du contribuable malien. Compte tenu de tout cela, l’opinion attend de voir si la volonté des autorités de lutter contre la corruption et la gabegie est bien réelle. Ou bien s’il s’agit d’endormir le peuple en affichant une mine de sévérité, de rigueur dans la gestion des deniers publics alors qu’il n’en est rien.

Sinon comment peut-on parler de retour des ex-DAF limogés sans qu’un audit transparent ne les disculpe au préalable? Cela ressemblerait fort à vouloir faire du neuf avec de l’ancien. Ce qui serait aberrant dans le contexte actuel où l’injustice est à la base de tous les remous sociaux. Ici aussi bien qu’ailleurs.

Est-ce pour rien si le PRED, le logiciel de traitement des dépenses du Budget national et des fonds d’origine extérieure, a été bloqué par les autorités aussitôt après le limogeage du gouvernement de Modibo Sidibé ? Le nouveau gouvernement dirigé par une dame qu’on dit de rigueur se doit d’imposer son autorité dans ce Mali où l’impunité est reine.

Ce qui est prévu dans le PDES d’ATT, c’est le recrutement par voie de concours des responsables à certaines hautes fonctions avec un temps d’exercice limité. Dans le PDES, il est écrit, noir sur blanc, qu’au " niveau de l’Administration centrale et des Entreprises publiques, l’analyse institutionnelle montre qu’au Mali, nous avons une trentaine de directions stratégiques. Ces postes seront pourvus sur la base d’appels à candidatures, ouverts aux Maliens de l’intérieur et de l’extérieur ". Les DFM ne font-elles pas partie de ces administrations centrales ? Sinon, il va falloir les y inclure et cela compte tenu de la masse d’argent qu’elles gèrent. Le retour des anciens DFM, sans une évaluation de leur gestion antérieure serait un pied-de-nez à la bonne gouvernance que le PDES n’a de cesse prôné.

De la même manière qu’une réelle volonté du président de la République à mettre notre pays à l’abri des sangsues suscitera une plus grande adhésion de l’opinion à sa vision pour un Mali de bonne gouvernance. Même s’il n’a, apparemment, plus besoin du suffrage de cette opinion, il fera œuvre utile en terminant son mandat étant apprécié par le peuple. Car, avec les images qui parviennent du monde entier, et cela dans un pays où l’information mondiale est en train de déclasser les nouvelles nationales, il est utile voire indispensable que les pouvoirs publics puissent agir à minimiser cette tendance.

En attendant de pouvoir décortiquer la lettre de mission que le président de la République adressera à Madame le Premier ministre, les Maliens attendent, perplexes, comment Cissé Mariam Kaïdama Sidibé fera face à tous les défis qui se dressent sur son chemin déjà très rocailleux. Des défis qui ont pour noms : restauration de l’autorité de l’Etat, crise scolaire et universitaire, lutte contre la pauvreté et la misère, organisations d’élections libres et transparentes, lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, gabegie (des DFM qui ne gagnent pas 200 000F CFA par mois se baladent dans des bolides achetés à 50 millions F CFA), gaspillage des biens et ressources de l’Etat (un ministre se fait un virement à l’étranger de plus de 20 millions F CFA pour de prétendus soins médicaux alors que le citoyen lambda peine à s’abonner à l’AMO), impunité (un ministre incriminé est en liberté alors que 15 autres personnes sont incarcérées dans la même affaire du Fonds mondial), égalité de tous devant la justice (où es-tu ?)…

La liste des défis à relever n’est pas exhaustive. Alors que le temps presse et les Maliens ont hâte de voir si les dossiers des ex-DFM prendront le chemin du tribunal ou, au contraire, classer pour " manque de preuves ". Alors que s’ils étaient blancs comme neige, les ex-DFM n’allaient pas être tous renvoyés le même jour. Mais, encore une fois, nous sommes au Mali. Evitons les jugements hâtifs, car, dans tout ça, c’est le peuple qui trinque.

Mamadou FOFANA

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