Déclaration de Politique Générale : Pourquoi l’opposition a voté non ?

0

Les groupes parlementaires de l’opposition RPM et Parena-SADI ont créé la surprise le lundi dernier à l’Assemblée Nationale du Mali en rejetant en bloc la Déclaration de Politique Générale proposée par le Premier Ministre Modibo Sidibé. Une DPG qu’ils qualifient de “catalogue de bonnes intentions”.
rn
rnCe vote sanction contre un Premier Ministre en fonction est d’autant plus significatif que c’est la première fois depuis 2002 que des groupes parlementaires légalement constitués à l’Assemblée Nationale votent contre une Déclaration de politique générale. Les raisons.
rn
rnLes groupes parlementaires de l’opposition RPM et Parena-SADI ont crée la sensation le lundi dernier à l’Assemblée Nationale du Mali en rejetant en bloc la Déclaration de Politique Générale proposée par le Premier Ministre Modibo Sidibé. Une DPG qu’ils qualifient de “catalogue de bonnes intentions”.
rn
rnCe vote sanction contre un Premier Ministre en fonction est d’autant plus historique que c’est la toute première fois depuis 2002 que des groupes parlementaires l’également constitués à l’Assemblée Nationale votent contre une Déclaration de politique générale.
rn
rnLes deux autres premiers ministres précédents, Mohamed Ag Hamani et Ousmane Issoufi Maïga qui ont dirigé les gouvernements successifs de 2002 à 2007 n’ont pas eu la même malchance que Modibo Sidibé car couverts par la fameuse gestion consensuelle du pouvoir qui prévalait au Mali.
rn
rnMais aujourd’hui, force est de constater que la donne politique a changé au Mali. Le consensus tant vanté par les sbires du pouvoir est aujourd’hui mort de sa belle mort. Une opposition composée des partis membres du Front pour la Démocratie et la République existe aujourd’hui. Et cette opposition représentée à l’Assemblée Nationale n’a plus aucun complexe pour faire prévaloir ses points de vue.
rn
rnPour n’avoir pas compris cette mutation politique en cours au Mali, l’ancien Secrétaire Général de la Présidence aujourd’hui Premier Ministre du premier gouvernement du second et dernier mandat du Président ATT, le Général de Police Modibo Sidibé en a fait les frais. Pour sa première prestation devant les élus de la nation, il a été fortement malmené par les députés de l’opposition qui ont d’ailleurs refusé de donner quitus à sa Déclaration de Politique Générale. Pourquoi ce refus malgré le vote favorable des députés, membres de la majorité présidentielle ? Que reprochent les groupes parlementaires de l’opposition RPM et Paréna-SADI à la Déclaration de Politique Générale ?
rnAutant de questions qui trouvent réponses dans “l’explication de vote sur la Déclaration de Politique Générale” des groupes parlementaires de l’opposition RPM et Parena-SADI.
rn
rnLe Porte-parole desdits groupes, Maître  Amidou Diabaté, Président du groupe Parlementaire Paréna-SADI, fera remarquer au Premier Ministre Modibo Sidibé qu’après l’écoute et la discussion de la DPG, ils constatent que “l’hypothèse de base sur laquelle toutes vos projections reposent, à savoir un taux moyen de croissance de 7% manque de réalisme”. Et de lui rappeler que les 10 années qui ont précédé 2003, (c’est-à-dire de 1994 à 2003) le taux moyen de croissance était de 5,7%. Or depuis 2003, le taux moyen de croissance est de 5,3%.
rn
rnN’ayant pas pu maintenir un taux de 5,7% pendant le quinquennat écoulé, dira Me Amidou Diabaté, nous ne croyons guère à la possibilité d’atteindre 7% pour l’actuel quinquennat, étant donné par ailleurs que même l’objectif de réduction de la pauvreté contenu dans le CSLP I n’a pas été atteint.
rn
rnUn Tableau sombre
rn
rnMe Amidou Diabaté, dans la présentation de son explication de vote sur la Déclaration de Politique Générale, dressera un tableau sombre de la situation d’ensemble du Mali.
rn
rnAgriculture et Elevage
rn
rnDans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, fera savoir le Président du groupe parlementaire Paréna-SADI, l’indisponibilité et le coût élevé des intrants agricoles, le manque de sécurité foncière, la dépendance de notre agriculture des eaux pluviales font croire que les objectifs assignés à l’horizon 2012 sont certes sous traitables mais ne sont pas réalistes.
rn
rnQuant à l’élevage, dira-t-il, l’objectif doit être de produire de la viande, du lait et des oeufs en quantité et qualité, avec des cuirs et peaux. Selon Me Diabaté, pour cela, il faut l’aliment bétail et non du foin, pour que le bétail donne du lait et de la viande en qualité et quantité.
rn
rnSanté et éducation

rn
rnSelon Me Amidou Diabaté, dans le domaine de la Santé et de l’éducation, la situation n’est pas satisfaisante malgré le PRODESS, le PDDIS et le PRODEC. Les mesures préconisées, dira-t-il, ne permettent pas de conclure aujourd’hui à une autorisation de l’accès de la population à la Santé, tant l’équipement de nos centres de santé est insuffisant pour le matériel médical (service d’imagerie médicale, laboratoire), la dotation en spécialistes et en médicaments économiquement inaccessibles.
rn
rnL’éducation, quant  elle, met aujourd’hui sur le marché de l’emploi des maîtrisards dont la compétitivité est nulle face aux universités de la sous-région.
rn
rnLe concept de l’école apaisée et performante, selon lui, conduit à démissionner de la gestion de l’école par les pouvoirs publics pour peu que le calme y règne. Malheureusement, dira-t-il, le calme n’y règne pas.
rn
rnDémocratie et bonne gouvernance
rn
rnLe Porte-Parole des groupes parlementaires de l’opposition RPM et Parena-SADI, Me Amidou Diabaté affirme que dans le domaine de la démocratie et de la gouvernance, le peu de considération dans laquelle le fait partisan est tenu, la mise à l’écart des partis de la gestion de problèmes qui les intéressent au premier chef à savoir la reforme du processus électoral, le problème du Nord sont assez révélateurs de cette situation.
rn
rnSelon lui, seule la reconnaissance du fait partisan comme facteur de renforcement de la démocratie permettra d’apporter les réponses notoires aux brûlants problèmes du pays. Quand aux reformes institutionnelles, Me Amidou D
iabaté dira qu’elles sont absentes du programme et sans ces reformes, fera-t-il savoir, il est difficile d’asseoir davantage le confort de la démocratie quand on sait que nous aurions vécu des affrontements violents, n’eut été la maturité de l’opposition L’opposition  bien que n’ayant pas reconnu les résultats de l’élection présidentielle s’est quant même pliée à la décision de la Cour constitutionnelle, cette cour constitutionnelle qui a fait l’aveu que les élections ont été frauduleuses.
rn
rnImmigration
rn
rnSelon Me Amidou Diabaté, la gestion faite hier et projetée demain ne protège pas les immigrés face aux expulsions portant atteinte à leur dignité et à notre dignité nationale.
rn
rnEau
rn
rn
 Me Diabaté fera savoir que sur la question de l’eau, aujourd’hui, il y a 1900 villages sans point d’eau ; sur 2500 points d’eau, 31% sont en panne soit 7750 points d’eau. Plus de 50% de la population à Tombouctou et Mopti n’ont pas accès à l’eau potable.
rn
rnAlors comment peut-on espérer une lutte contre la pauvreté, l’approfondissement du développement, si on ne garantit pas l’accès à l’eau potable à toute la population ? finira-t-il par s’interroger.
rn
rnAvant de conclure en disant : “Monsieur le premier Ministre, votre DPG, nous persistons à le croire, est un catalogue de bonnes intentions”. Et de dire après : “Nous pensons que les raisons qui ont empêché au CSLP I d’atteindre les résultats fixés sont les mêmes qui l’empêcheront le CSLP II d’atteindre les résultats assignés, les mêmes causes produisant les mêmes effets”.
rn
rnS’adressant au Premier Ministre Modibo Sidibé, le Porte-parole des groupes parlementaires de l’opposition RPM et Parena-SADI dira : “votre politique nous maintiendra dans l’immobilisme que nous dénonçons depuis déjà en 2006”. Tout en concluant sur leur intention de vote : “c’est pour dire Non ….. à l’immobilisme ; pour dire Non …… aux difficiles conditions de vie des populations rurales, des travailleurs des villes qui ont du mal à avoir deux repas par jour ; pour dire Non …… à la marginalisation des partis politiques et aux menaces qui portent sur les libertés publiques, que nous votons non à la DPG”.
rn
rnUne position tranchée qui a fait manquer de courtoisie à Modibo Sidibé pourtant réputé comme un homme calme et imperturbable.
rn
rnBirama Fall
rn

Commentaires via Facebook :