Climat Socio-Economique : Les errements du gouvernement Ousmane Issoufi Maïga

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La "joie de vivre" des Maliens s’estompe de plus en plus pour faire place à des commentaires aigris, des critiques de plus en plus systématiques, avec, parfois une sorte de violence inouïe dans les propos ou les accusations.

La campagne contre la corruption avec l’installation de la CASCA et du Vérificateur général a essayé d’atténuer le mal et de donner un peu de crédibilité à l’Etat. Mais les quelques exemples montés en épingle se sont avérés être aussi des règlements de compte et non une farouche volonté de redonner au pays plus de confiance en ses gouvernants et son avenir.

Certes, le Mali reste beau, avec des hommes de valeur. Mais le terrain sur lequel ils vivent semblent s’effriter de jour en jour et risque de ressembler à des sables mouvants.

Aux difficultés économiques s’ajoute une réelle dégradation de la vie quotidienne. Les jeunes filles s’habillent de façon plus pudique. qu’il y a 20 ans. Le monde extérieur n’est plus le bon exemple à suivre

Le sentiment général est que le Malien n’a plus d’espoir, plus renfermé sur lui même.

L’argent se fait rare avec des guichets de banques déserts, des commerçants qui se tournent les pouces. Cela grossit de plus en plus les rangs de l’armée des chômeurs, dont les cadres. On compte aujourd’hui des centaines de diplômés qui ne trouvent pas d’emplois.

La débrouillardise s’est installée à tous les niveaux du pays, notamment dans les grandes villes.

La hantise de chacun est de savoir comment gagner un peu plus d’argent car le salaire du fonctionnaire, de l’employé, de l’ouvrier ou du cadre ne répond plus à ses besoins ou à ceux de sa famille.

Les hommes d’affaires, eux, ont placé la barre trop haut. Certains d’entre eux brassent des centaines de millions. En effet, le Mali, depuis des années, n’a cessé de vivre, à tous les niveaux, au dessus de ses moyens, elle est rentrée dans la société de consommation.

Les plus nantis veulent avoir le niveau de vie des pays développés. Les pauvres comptent sur le bakchich. Les classes moyennes essaient de se défendre autrement.

La production, le travail bien fait ?

Rares sont ceux qui y pensent encore. Les Maliens font d’ailleurs preuve en ce domaine de beaucoup d’intelligence et de savoir-faire. D’où l’énorme "stress" qui s’est abattu , ces dernières années, sur de nombreux Maliens pour qui l’argent devient rare, conséquence des nombreux blocages économiques et d’une situation générale qui s’avère bien difficile.

Jusqu’à présent, le Mali a trop vécu sur le "m’as tu vu". Chacun essaie d’exhiber plus de richesses que son collègue ou son voisin. Et l’on ne s’étonne plus de voir des salariés gagnant (75 000 ou 100 000 FCFA) posséder des villas et voitures, avec un train de vie élevé.

Il existe même des fonctionnaires ou cadres qui possèdent des villas de plusieurs centaines de millions. Chacun se débrouille comme il peut. Chacun pour se justifier, vous cite des exemples de malversations et de combines, avec cette terrible accusation que les mauvais exemples viennent "D’EN HAUT". Tout cela a créé dans le pays quelques loups aux dents bien longues.

Mais il reste, pour être juste, une grande majorité de citoyens qui n’ont jamais touché à la drogue de la corruption et des coups tordus. Bien souvent aussi, ce sont les femmes ou familles qui se plaignent de ne plus savoir répondre à l’exhibitionnisme ou à l’arrogance des voisins. Cela crée des rancunes, des rejets et conduit parfois, à l’occasion de quelques mécontentements, à des scènes violentes à chaque fois que l’occasion se présente.

Même les rencontres sportives n’échappent pas parfois à la furie de la destruction, comme ce fut le cas du match Mali-Togo au stade du 26 mars..

Comment faire pour s’éloigner de cette pente savonneuse qui risque de conduire le Mali à sa perte. Chacun y pensent, des projets existent. Mais les Maliens, actuellement, n’écoutent plus même les propos les plus sensés.

Les voisins africains continuent cependant de lorgner vers le Mali, devenu, une belle vitrine au point de s’y ruer par centaines faire du tourisme malgré ce marasme économique.

Mamadou DIARRA

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