Selon un rapport de la Banque Mondiale rendu public ce mois de juillet, le Burkina détient la palme d’or de la bonne gouvernance au sein de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Au plan africain, il est classé 7e sur 52 Etats concernés par ce rapport. Il y a de quoi dire que le label de « Pays des Hommes intègres » n’est pas usurpé.
Ce rapport de la Banque Mondial est le résultat d’enquêtes et de consultations menées de novembre 2006 à janvier 2007 dans 52 pays africains. Six critères de base ont été pris en compte dans cette classification : l’efficacité des pouvoirs publics, la stabilité politique, la qualité de la réglementation, la maîtrise de la corruption,l’Etat de droit, le respect des droits politiques.
Suivant ces critères, les auteurs du rapport placent le Botswana en tête (1er) et la Guinée Equatoriale à la dernière place (52e) sur le plan continental.
Dans la zone de la CEDEAO qui englobe également celle de l’UEMOA, le Burkina est classé au premier rang soit à la 7e place au plan africain devant le Sénégal (12e),la Mauritanie (13e), le Mali (14e), le Ghana (16e), la Gambie (22e), le Togo (23e),le Niger (29e), la Guinée (30e),la Sierra Leone (36e), le Bénin ( 37e),la guinée Bissau (40e), le Libéria (42e), le Nigeria (46e) et la Côte d’Ivoire (47e)
Outre les six critères cités plus haut, Chaque pays a été également évalué sur « les droits de l’homme, la probabilité des menaces violentes contre son gouvernement ou de changement violents à sa tête, la compétence de la bureaucratie et la qualité de la prestation du service public. » Les experts de la Banque Mondiale ont aussi pris en compte dans l’évaluation de la bonne gouvernance dans les 52 pays africains, « l’incidence des politiques non favorables au marché, la qualité de la mise en application des contrats, la performance de la police et des tribunaux, l’indépendance de la justice, la criminalité… »
On retiendra également de ce rapport l’idée selon laquelle l’amélioration des conditions de vie des populations est le résultat d’une meilleure gouvernance et non pas l’inverse. Tout comme la bonne gouvernance, toujours selon le rapport, participe grandement à la lutte contre la pauvreté.
Ce classement des pays africains suivant les critères de la bonne gouvernance nous parait plus pertinent que celui suivant l’indice de développement humain durable du PNUD. Et cela pour deux raisons fondamentales : premièrement, il met en « compétition » des pays qui ont sensiblement les mêmes réalités socioéconomiques et politiques. Cela donne un classement plus objectif.
Deuxièmement, il photographie au temps présent les efforts ou les défaillances des autorités dans la gestion de l’Etat. Tout le contraire de l’indice de développement humain durable qui fait comme un cumule du passif et de l’actif historique dans le développement des pays du monde – mis sur le même pied d’égalité- et dont les résultats actuels sont comme relevant de la seule responsabilité des gouvernants du moment.
Djibril Touré
L’Hebdo (Burkina Faso) via lefaso.net, 28 juillet 2007
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