ATT, lors de la présentation du Rapport 2006 du Végal à Koulouba : Que chacun assume désormais ses responsabilités !

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Le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, a présenté, lundi dernier au président de la République au palais de Koulouba, son Rapport annuel 2006. Révélation ahurissante : le manque à gagner pour le trésor public malien est de l’ordre de 103 milliards de nos francs. De quoi mettre le chef de l’Etat hors de lui.

Comme le prévoit la loi, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, a présenté son Rapport annuel au président de la République. C’était lundi dernier au palais de Koulouba. Ce rapport de plus de 700 pages concerne principalement la vérification de la gestion de certaines structures comme les Directions générale des impôts et des douanes, les Directions administratives et financières, des Etablissements publics à caractère administratif. Sidi Sosso Diarra et ses vérificateurs ont également enquêté sur la Vérification financière dans les secteurs de l’Education, la Santé, l’Energie, l’Eau et l’Agriculture.

Dans son discours, le vérificateur général a déclaré qu’il ressort de ses investigations que l’Etat a été privé de plus de 102 milliards de francs CFA de recettes entre 2002 et 2006. Les raisons invoquées par Sidi Sosso Diarra sont diverses : le non recouvrement, la minoration d’impôts et droits de douanes, le détournement et la dilapidation des fonds publics, les surfacturations, les commandes fictives, etc.

À en croire le Vérificateur général, le manque à gagner pour l’Etat est d’autant plus préoccupant qu’il représente le double du budget d’équipement et d’investissement de toute l’administration publique. ‘’Il représente également plus de 70% de la masse salariale annuelle de la fonction publique nationale. Il représente enfin 176 lycées, 3026 blocs de 3 salles de classes entièrement équipées, 312 nouveaux centres de santé de référence convenablement équipés et staffés’’, a ajouté le Végal.

Des signes encourageants ont été notés par les enquêteurs avec le début d’application de leurs recommandations et la régularisation en cours de mission de plus de 19 milliards de nos francs par des structures mises en cause.

Mais ces résultats, selon lui, ne sont nullement réjouissants. Les problèmes que soulève le Rapport annuel requièrent une solution urgente et adéquate, a affirmé M Diarra avant d’ajouter que la bataille contre la corruption est une guerre de longue haleine, que la meilleure réponse réside dans la prévention.

Quant au président de la République, il a rappelé les actions engagées par le gouvernement dans la lutte contre la corruption. A titre d’exemple, il a cité la mise en place d’un Comité ad hoc chargé d’examiner le rapport de la Banque mondiale sur la corruption au Mali, l’installation des Pôles économiques et financiers, la création du bureau du vérificateur général, le renforcement des moyens humains et financiers de la plupart des structures de contrôle de l’administration.

Malgré ces efforts, la corruption persiste, a-t-il dit. Elle a un impact négatif sur les ressources publiques et les politiques de développement. Selon ATT, la corruption ruine la confiance entre les citoyens et les différents organes ayant en charge la gestion des biens publics. C’est pourquoi, le chef de l’Etat dira que ‘’le temps est venu pour chacun d’assumer ses responsabilités’’. Il a aussi annoncé l’organisation dans les prochaines semaines des états généraux de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Depuis son arrivée au pouvoir, a déclaré ATT, il lui a été transmis 669 rapports de contrôle et d’inspection, sur lesquels 123 Rapports ont été transmis aux autorités judiciaires, 601 correspondances adressées au Premier ministre, relatives aux recommandations des rapports de contrôle.

Chiaka Doumbia

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