En recevant le rapport du Vérificateur général, le président de la République a engagé la Justice à prendre le relais afin que chacun assume ses responsabilités et répondre de ses actes. L’opinion nationale est divisée par rapport à la suite que pourrait réserver ATT au rapport du Vérificateur. Il y a ceux qui pensent que n’ayant plus rien à perdre parce qu’étant à son dernier mandat, ATT pourrait faire comme son prédécesseur.
On se rappelle que c’est sous son second mandat que Alpha avait intensifié la lutte contre la corruption passant de la pédagogie à la répression. Ministres, directeurs généraux et nationaux, maires, etc. ont été frappés dès lors qu’il existait des éléments à poursuivre. ATT, en appelant la Justice à la rescousse serait donc dans la voie de Alpha qui avait frappé les esprits et terrorisé ceux qui n’avaient peur de rien.
A côté de ce lot, il y a ceux qui estiment que ATT est un velléitaire. Pour eux, ATT n’avait pas besoin du rapport du Vérificateur parce qu’il connaît tous les prédateurs et les soutiens dont ils disposent y compris jusque dans son entourage. Ce qui le handicaperait dans la mesure où il a laissé faire et a permis à l’impunité de mieux s’installer. S’estimant au-dessus des lois et des normes, ils s’en sont mis plein les poches en arrosant à volonté tous ceux qui pourraient leur garantir quelque impunité.rn
Maintenant, il est clair que le rapport du Vérificateur n’est pas à l’avantage de ceux qui déclaraient qu’ils étaient des modèles de bonne gestion et qui ont passé cinq dans de l’autosatisfaction et l’autocongratulation. 102 milliards détournés en quatre ans, moins les 13 milliards du précédent rapport et les milliards des autres institutions de contrôle et d’inspection, cela fait beaucoup pour un pays comme le Mali qui vit de sa pauvreté et de l’aide extérieure.
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Et quand on sait que ce sont des services comme les Impôts (38 milliards) et la Douane (15 milliards) qui tiennent le haut du pavé, il y a de quoi désespérer dans la mesure où les bailleurs de fonds ne comprendraient pas qu’après tous les efforts on en soit encore à ce niveau. A côté, il y a des directions nationales mais surtout des départements importants comme l’Education et la Santé qui ont dilapidé les fonds de l’Etat.
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Le président de la République a déclaré, que connaître le mal est déjà un début de remède ; mais encore faudrait-il avoir les moyens pour conduire la guérison à son terme. C’est en cela qu’il devra garder de vue les propos du Vérificateur qui estime qu’il n’y aura pas de monde sans corruption mais il faudrait que tous les corrompus soient punis. Vaste challenge quand on sait les ramifications des corrupteurs. Grand débat quand on connaît la nature de notre Justice et ses faillites qui ne sont pas du seul domaine des compétences.
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Quand on voit l’ampleur des chiffres, on peut comprendre pourquoi le Vérificateur n’a pas voulu publier son rapport avant les élections.
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Bassaro Touré
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