En guise de vœux, ils sont nombreux, les dirigeants de différentes institutions et structures du pays à venir débiter, en présence de la crème de la République, un chapelet de doléances. Répondant, hier 28 décembre, à une de ces doléances de la présidente du Conseil Supérieur de la Communication (relative à l’affectation d’un nouveau siège à cette structure), le président de la République a déclaré que "le PDES qui marchait" serait aujourd’hui comparable à un TGV. Tous les retardataires ne pourront le rejoindre qu’à la prochaine gare.
La série de présentation des vœux au président de la République par les différents corps sociopolitiques de la Nation poursuit son cours normal au Palais de la présidence de la République, sur la colline de Koulouba. Ainsi, après les institutions de la République, le tour était arrivé au monde de la communication de sacrifier à cette tradition. Le Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat (CNEALME), le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et la Maison de la Presse sont les organes globalement représentatifs du quatrième pouvoir malien. IIs ont répondu tous présents à ce rendez-vous.
Dans son intervention, la présidente du Conseil Supérieur de la Communication, Mme Togola Marie Jacqueline Nana, dans un calme remarquable, a salué la richesse du paysage médiatique malien. "Notre pays compte plus de 350 radios libres, plus de la cinquantaine de journaux dont dix quotidiens. Cette richesse de notre paysage médiatique appelle un travail intense de régulation, mais aussi d’autorégulation", a-t-elle souligné. Parlant de la nécessité d’harmoniser les missions d’éducation et de sensibilisation au cœur de la régulation des médias, Mme Togola a salué la volonté de fusionner le CNEALME et le CSC, pour un meilleur assainissement des médias dans notre pays. Après avoir mis en exergue la participation active du Conseil Supérieur de la Communication à des organisations faîtières régionales et continentales de régulation des médias, la présidente du CSC n’a pas manqué d’exprimer une doléance. "Je demande humblement au PDES en marche de bien vouloir s’arrêter, pour prendre en autostop le siège du Conseil Supérieur de la Communication et le sortir du marché Dibida", a-t-elle plaidé avec un brin d’humour, avant de terminer son intervention en adressant ses vœux les meilleurs au président de la République et à ses proches.
Auparavant, le président du CNEALME, Abdoulaye Sidibé a aussi souligné dans son intervention, la nécessité d’aller vers la fusion des deux organes de régulation des médias du Mali, comme recommandé par les travaux de réflexion dirigés par le ministre Daba Diawara. Il a salué les efforts de l’ORTM pour atteindre la couverture totale du territoire national. Une couverture qui est effective aujourd’hui dans seulement 77 localités ; soit une couverture de 80 %. Pour M. Sidibé, "la diffusion des images et émissions de l’ORTM sur tout le territoire est le meilleur ciment de l’unité nationale". L’Etat doit faire des efforts dans ce sens. Il a alors proposé l’instauration de la redevance radiotélévision pour soutenir les besoins d’équipements de l’ORTM. Besoins d’équipements qui se posent également à l’AMAP.
Par rapport aux missions du CNEALME, Abdoulaye Sidibé a indiqué que sa structure compte entamer une série d’explications et de sensibilisation sur ses interventions en dehors de la gestion des temps d’antenne en période électorale.
Pour sa part, le président de la Maison de la Presse, Makan Koné, aptès avoit présenté ses voeux au chef de l’Etat, a félicité celui-ci pour tout ce qu’il fait en faveur de la presse malienne. Il a remercié particulièrement ATT pour la nouvelle Maison de la Presse dont l’inauguration sera faite bientôt. Il a insisté sur la professionnalisation de la presse nationale. Ambition qui constitue et demeure le cheval de bataille de l’équipe qu’il dirige. Makan Koné a rappelé les récentes recommandations issues des journées nationales de l’information et de la communication, notamment l’indexation de l’aide à la presse au budget d’Etat, la mise en place d’un fonds d’appui aux médias, etc.
Dans sa réponse, le président de la République a adressé ses voeux les meilleurs aux hommes du monde des médias et de la communication du Mali. Il a salué les actions des organes de régulation des médias maliens, pour tous leurs efforts. Par rapport à la doléance de la présidente du Conseil Supérieur de la Communication, relative, dans le cadre de la marche du PDES, à la construction d’un nouveau siège pour cette structure, le président de la République a déclaré que le PDES serait aujourd’hui comparable à un TGV. "Le PDES ne marche plus, il court, les retardataires devront le prendre à la prochaine gare". Comme pour dire que le Programme de Développement Economique et Social (PDES) a atteint sa vitesse de croisière et que tous les projets ne pouvaient être pris en compte que dans les années à venir. Le président de la République Amadou Toumani Touré a exprimé sa vision sincère d’équiper, à hauteur de souhait, l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP), l’Office de Radio diffusion et Télévision du Mali et de se battre pour que le presse malienne en général soit dans les meilleures conditions de travail. Ceci, dans le cadre des efforts de renforcement de la démocratie malienne.
Rappelons qu’avant l’intervention des communicateurs et journalistes, le Conseil national de la société civile a procédé à la présentation de ses vœux tout en mettant l’accent sur quelques préoccupations de l’heure.
Bruno Djito SEGEBEDJI