Le samedi dernier, le Comité exécutif national du Syndicat autonome des administrateurs civils (CEN-SYNAC) était en assemblée générale dans la salle de conférence du gouvernorat du district de Bamako. Le présidium était composé du secrétaire général adjoint de la Présidence, Baba Berthé (qui représentait Django Sissoko) ; du secrétaire général du CEN-SYNAC, Gaoussou Coulibaly ; du président d’honneur dudit syndicat, El Hadj Souleymane Dembélé ; du secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique, Abdramane Touré ; de celui de l’Administration territoriale et des Collectivités locales (MATCL), Boubacar Sow.
Le thème de la rencontre, qui s’intitulait « Statut des administrateurs civils ; forces et faiblesses », s’inscrit dans le cadre du rassemblement des administrateurs civils autour de thèmes susceptibles de les mobiliser pour leur intérêt commun. Les débats étaient essentiellement tournés d’une part autour des questions liées au statut des administrateurs civils qui reste à déterminer, et d’autre part autour du rôle joué par les administrateurs civils dans le fonctionnent de l’Etat. Aussi, les administrateurs civils du Mali avaient répondu massivement à l’appel de leur syndicat pour « être à l’écoute des administrateurs civils dont bon nombre se plaignent de l’évolution de leur carrière, notamment par rapport aux grands corps de l’Etat », dira le secrétaire général du CEN-SYNAC lors de son discours d’ouverture.
Au nombre de 909, dont 783 hommes, les administrateurs civils du Mali se trouvent au coeur du développement socio-économique de notre pays. Cependant, malgré les gros efforts qu’ils consentissent au sein des services de l’Etat, ils se trouvent dans un contexte où l’on doit se poser des questions sur leur devenir. En effet, depuis une dizaine d’années, ils se battent pour faire valoir leurs droits à l’obtention d’un statut particulier, comme il en existe pour les enseignants, les policiers et les magistrats.
Rappelons que les premiers jours de ce combat ont été conduits par les travailleurs de l’Administration territoriale qui s’étaient rassemblés en association pour soigner l‘image des administrateurs civils qui étaient méprisés à l’époque. C’est dans le but de poursuivre le combat pour le bien-être social des administrateurs civils que le CEN-SYNAC a vu le jour, et c’est également dans ce contexte que la parole a été donnée ce jour aux administrateurs civils pour s’exprimer à propos de leurs conditions de travail.
Au cours du débat, les intervenants ont fait part de leur inquiétude par rapport à leur avenir au sein des services de l’Etat. Des mesures urgentes doivent donc être prises au niveau des hautes autorités afin de leur octroyer un statut particulier qui les rattacherait à un département ministériel, notamment à la Primature.
D’aucuns pensent qu’au Mali, l’administration n’existe pas, sinon elle est mal structurée dans la mesure où les préfets et sous préfets sont privilégiés par rapport à beaucoup d’administrateurs civils. Ainsi, beaucoup d’administrateurs civils sont privés de certaines de leurs taches au profit des personnes qui n’ont ni la formation ni la compétence pour ce travail. Par ailleurs, ils ne bénéficient pas de primes conséquentes qui les mettraient au même pied d’égalité que bon nombre de travailleurs de l’Etat, pour les mêmes services rendus.
La nouvelle Ecole d’administration (ENA), a également fait l’objet de critiques de la part de certains participants à cette rencontre qui ont dénoncé le statut qu’auront les élèves de ladite école à leur sortie de formation. Ce qui, en terme clair, veut dire qu’après deux ans d’étude, tous les sortants de l’ENA seront dans une situation qui les mettrait devant des administrateurs civils qui ont pourtant plus de dix ans d’expérience professionnelle. C’st pourquoi lors des débats, certains intervenants ont demandé que le gouvernement revienne sur les lois qui régissent la nouvelle ENA.
Le principal conférencier, Abdramane Touré du ministère du Travail et de la Fonction publique, a souligné qu’il ne s’agit pas d’énumérer les forces et faiblesses, car il en existe, mais plutôt de régler les problèmes. Selon lui, l’Etat devra mettre les fonctionnaires dans les conditions de travail pour que des bons services soient rendus aux usagers. En contrepartie, les serviteurs de l’Etat doivent aussi se conformer aux doctrines de l’Etat. En clair, si chacun joue son rôle des solutions appréciables seront trouvées aux différentes préoccupations.
En définitive, l’essentiel des sujets traités lors de ce débat avait trait aux difficultés rencontrées par les administrateurs civils dans l’exercice de leur fonction. Aussi, un groupe de travail sera formé en vue de débattre des questions issues du débat, à savoir les problèmes d’information et d’organisation, dans la mesure où certains disent ne pas se reconnaître dans le CEN-SYNAC. Une affaire à suivre donc
Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »