Le programme d’Appui et Renforcement des Initiatives des Acteurs Non-Etatiques (ARIANE), qui a, pour objectif de renforcer les formes efficaces de gouvernance, permettant aux acteurs non-étatiques une implication effective dans la définition des politiques publiques, d’une part, et d’autre part, de soutenir leurs efforts en matière de lutte contre la pauvreté, a lancé un appel a proposition le 25 octobre 2006 à l’intention des associations et ONG, pour le financement de leurs projet.
Cette subvention, financée par l’Union Européenne à hauteur de 400 millions de F CFA n’est qu’une première des actions de ARIANE en faveur des acteurs non étatiques, qui s’inscrit en droite ligne des objectifs spécifiques du programme qui sont, entre autres, la consolidation de la société civile malienne par le financement des actions de base en faveur de la bonne gouvernance et de la lutte contre la pauvreté, le renforcement des capacités des acteurs non étatiques et l’amélioration de l’information et de la communication en leur sain.
Après l’appel à proposition qui a eu l’assentiment des acteurs non étatiques sur toute l’étendue du territoire national, comme l’atteste le nombre de dossiers reçus, par les responsables du programme, ces derniers ont jugé nécessaire d’informer l’opinion publique nationale, plus particulièrement les acteurs de la société civile, sur l’état d’évolution du traitement accordé aux dossiers reçus. Pour assurer un traitement équitable des dossiers soumis, le processus de sélection (très rigoureux) mis oeuvre par ARIANE comportait 4 étapes comme stipulé dans les lignes directrices du bailleur qu’est l’Union Européenne.
La première avait trait à l’ouverture et à la vérification administration des dossiers, la seconde concernait l’évaluation des notes succinctes de présentation des dossiers (ces deux étapes sont déjà franchies), la troisième, en cours actuellement, porte sur l’évaluation de la proposition complète faite par le demandeur ; le tout sera courronné par la quatrième étape qui se penchera sur l’éligibilité des demandeurs. Pour ce qui concerne les phases une et deux, les résultats sont déjà connus. La première étape qui s’est déroulée du 09 au 19 janvier 2007, a permis au programme ARIANE, en association avec les organismes correspondants Régionaux (OCR) et les comités Techniques Régionaux de Présélection (CTPR), a comptabilisé 338 dossiers éligibles, dont 117 ont été finalement rétenus à Bamako tout comme dans les régions, pour la deuxième étape qui était l’évaluation des notes succintes de présentation.
Et a l’issue de cette deuxième étape démarrée le 7 février dernier, 110 dossiers à Bamako et dans les régions ont été présélectionnés. Contrairement aux attentes du programme, ces 110 dossiers admis à la troisième étape, c’est à dire, celle relative à l’évaluation de la proposition complète, ont totalisé un montant de 2.473.001.184 `F CFA, dépassant de loin le montant de l’appel à candidature qui est de 400 millions F CFA. Ce qui veut dire, en termes clairs, que l’élimination des dossiers continue jusqu’à la quatrième étape qui est la vérification de l’éligibilité des demandeurs. Le constat est que du début du processus à la finalisation des deux premières étapes, beaucoup de dossiers ont été rejetés. Est-ce à dire que ARIANE, a abandonné pour toujours les associations et ONG de la Société Civile émetteurs des dossiers rejetés ?
Non, s’en défendent les responsables du programme pour qui, le fait que les critères de sélection ayant été rudes, relève d’une méthode pédagogique, permettant à ARIANE de se faire une idée sur les faiblesses et les insuffisances des organisations de la Société Civile , et de voir dans quelle mesure possible on peut palier à ces faiblesses et insuffisances. D’où l’utilité même de l’Unité de Renforcement de capacité des acteurs non étatiques mise en place par ARIANE, et qui en constitue un de ses volets essentiels. Cette unité durant toute la durée du programme, va fortement contribuer à renforcer les capacités d’actions des acteurs du secteur.
Un autre point important à signaler est le fait que le travail accompli déjà à l’issue des deux premières étapes du processus de sélection est fait de façon transparente par des évaluateurs privés, indépendants et expérimentés. ARIANE lui même n’est aucunement associé à ce processus pour éviter toute tentative de favoritisme. Les évaluations ont été faites sur la base des critères tels que la vérification administrative, la déclaration du démandeur, son éligibilité ; la définition du partenaire qui doit lui aussi être membre de la société civile…
Les résultats attendus par le programme ARIANE est l’amélioration qualitative et quantitative de l’apport des Acteurs Non Etatiques porteurs d’initiatives à la base pour la gouvernance et la lutte contre la pauvreté, le renforcement de leurs compétences, de leurs capacités et de leur rôle de plaidoyer et d’acteurs complémentaires à l’Etat au niveau de la disponibilité des services, et enfin, garantir l’accès à l’information concernant les thèmes prioritaires du développement du pays, ainsi que les échanges et la concertation entre l’ensemble des parties prenantes. Puisque les lignes directrices stipulent que les dossiers qui doivent être admis à la troisième étape sont ceux qui ont obtenu une note égale ou supérieur à 30 sur 50 et dont le montant total ne doit pas depasser le double du montant de l’appel à propositions, la moyenne d’admission sera revue à la hausse pour respecter les dispositions des lignes directrices.
Avec le programme ARIANE, il ne fait plus aucun doute que les acteurs non étatiques sont désormais sur la rampe de lancement pour l’atteintes des objectifs qui sont les leurs.
Adama S DIALLO
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