Pour justifier le limogeage du PDG de l’OPAM, Youssouf Touré, la Cellule de communication de la Primature, dirigée par Daouda Ndiaye, poursuit sa campagne d’intoxication par médias interposés. Alors que son Chef, Modibo Sidibé, n’a pas besoin de cette méthode, digne d’une autre époque, pour chasser de son poste, Youssouf Touré au profit de son beau-frère, Bakary Diallo (cousin de sa femme).
Le seul argument, apparemment pertinent, avancé par la Primature sur l’achat du riz, ne tient pas la route. Dans notre précédent numéro, nous vous avons décortiqué le mécanisme par lequel l’OPAM achète les céréales pour constituer les différents stocks mis en place par le Mali (Stock d’intervention de l’Etat, Stock national de sécurité) et pour procéder aux ventes par interventions.
Voilà : puisque la thèse de la Primature, tantôt évoquée, n’a plus droit de cité, ses services passent par la désinformation, à travers des plats réchauffés, servis il y a deux ans aux lecteurs. Tout ce que les hommes du PM distillent est du déjà entendu. C’est ainsi que ces derniers jours, on revoit des dossiers datant de plus de deux ans qui font les choux gras de la presse. Parmi lesquels la gestion des 170 tonnes et celle des 320 tonnes de céréales.
Pour ceux qui ne la savent pas ou qui ne veulent pas le savoir, voici comment les deux stocks ont été gérés.
Primo, les 170 tonnes. Matérialisés par des ventes à terme, ils se décomposent en ventes au comptant de 160 tonnes de riz KR 04, effectuées au niveau de la Direction Générale. Les enlèvements de ces stocks s’opèrent à Tombouctou, la région bénéficiaire. Les pièces qui attestent cette opération sont la quittance N°14213 du 02 Mai 2006 et le chèque N°9331278 du 14 Mai 2006. En plus, on notera la dotation de 10 tonnes, en mil sorghos du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), à des couches vulnérables dans les localités de Diré et Niafunké, représentées par Bouba Thiam et Oumar Nasser Ag. Cette quote-part, il faut le souligner, a été autorisée par message Rac N°213/OPAM/PDG/DSA du 16 Août 2006 et la décision N°0035/CSA du 09 Août 2006.
Secundo, les 320 tonnes. Comme dans toutes les opérations de l’OPAM, elles sont également matérialisées sur des bons de ventes à terme et ont constitué les premières dotations des banques de céréales sur un prêt de 1000 tonnes de céréales, accordées par le PMRC au CSA. Une copie de la lettre de prêt du PRMC N°030/05/2628/CSA/25 du 23 Août 2005 en fait foi.
Les quantités par cercle, autorisées par la décision N°0063/CSA du 31 Octobre 2005 se décomposent ainsi : Goundam 105 tonnes ; Tombouctou 30 tonnes ; Diré 80 tonnes ; Niafunké 45 tonnes ; Rharous 50 tonnes. Cela fait donc un total de 310 tonnes. En plus des localités citées, 10 tonnes ont été attribuées aux personnes âgées de Diré, dans le cadre de la mise en place de leur banque de céréales.
Toutes ces informations ont été transmises à qui de droit. Et, en premier lieu, à la Primature, au Bureau du Vérificateur Général et à la CASCA. C’est pour cette raison que cette dernière structure n’a pas demandé la transmission de ce dossier aux autorités judiciaires compétentes. Tout est transparent, avec des décisions administratives à l’appui.
Voilà la vraie information, différente de celle distillée par la Primature pour justifier ses coups bas. Cela déshonore le Mali. Cela porte un grand frein à la bonne marche de l’Etat. Cette nouvelle méthode de dénigrement d’un cadre honnête, relevé de son poste pour faire de la place à un beau frère est maladroite voire malsaine. Le PM peut nommer qui il veut et où il veut, sans justification. Mais de grâce que ses services ne colportent pas des informations peu fondées pour humilier ou toucher la victime dans son honneur et sa dignité. Des cadres intègres ont toujours été relevés sans grand bruit. Alors pourquoi dans le cas du désormais ancien PDG de l’OPAM, on prépare d’abord l’opinion publique à travers des fausses accusations et ensuite, on tente de l’abattre par le même procédé, tout cela pour innocenter la venue du beau frère de Modibo Sidibé. A suivre.
Paul Mben
