Aménagement de Taoussa : Une chimère ?

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Ce vieux rêve, le barrage de Taoussa tarde à devenir une réalité. Et pourtant, depuis le 5 février 2010, la première pierre de l’ouvrage a été posée. A quand Taoussa ?

Pour la zone sahélienne en général et pour la boucle du Niger en particulier, la détérioration des conditions climatiques des dernières décennies a entraîné des sécheresses récurrentes avec la dégradation du couvert végétal, la modification des conditions de ruissellement et d’infiltration.

A celles-ci s’ajoutent l’ensablement du fleuve Niger chevaux, la chute des niveaux de crue l’assèchement des lacs situés sur les deux rives.

Sur le plan écologique, les espèces végétales et animales ont été affectées au point où certaines sont menacées de disparition et sur le plan socio-économique par un déficit céréalier important et par un niveau de pauvreté plus élevé.

 

 

En raison de cette évolution alarmante de la vie dans cette zone et face aux perspectives limitées de développement des actions, le gouvernement du Mali, dans la recherche constante de l’atteinte des objectifs du PDES, s’est impliqué pour la concrétisation du projet d’aménagement de Taoussa.

 

 

Ce projet qui s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal prioritaire du programme d’investissement pour le développement durable du bassin du Niger consiste essentiellement à ériger un barrage hydroélectrique sur le fleuve à droite de Taoussa dans la région de Gao.

 

 

L’aménagement de Taoussa devra permettre de réguler le cours moyen du fleuve afin de minimiser les aléas climatiques en vue d’une reprise de la production agro-sylvo-pastorale et une restauration de l’écosystème tout en garantissant un débit d’étiage minimum de 75 m3/seconde à la sortie du Mali.

 

 

Le projet vise aussi l’aménagement de 139 000 ha de périmètres agricoles pour augmenter les revenus, l’autosuffisance et la sécurité alimentaire ; l’accroissement de la disponibilité énergétique avec la production annuelle de 188 GWH d’hydroélectricité pour alimenter  Bamba en amont et Gao via Bourem en aval, soit 87% des 135 GWH de la demande totale d’énergie dans la zone. A ceux-ci, il faut ajouter la création de conditions pour une meilleure recharge des aquifères adjacents et la garantie de continuité du transport en faisant la jonction entre le tronçon routier Taoussa-Gao et le transport fluvial Tombouctou-Taoussa.

 

 

La description de l’ouvrage

Le barrage et ses ouvrages annexes comprennent une digue en enrochement à noyau étanche de 800 m de long fermant le bras principal de la rive gauche ; un quai de 100 m x 30 m avec cale de déchargement pour pinasses ; une écluse de 12 m de large ; une centrale hydroélectrique de 5MW x 5 pour une production annuelle de 118 GWH ; deux lignes Haute Tension (90 KV) de longueur respectives de 90 et 120 km qui partiront de la centrale hydroélectrique pour alimenter Bamba en amont et Bourem et Gao en aval avec des postes de transformation dans chacune des trois villes.

 

 

Cet ouvrage électrique comprend également un évacuateur de crue de 10 passes ayant une capacité totale de 3300 m3/seconde ; un remblai d’enrochement à noyau étanche comme ouvrage de raccordement à l’appui à la rive droite ; une retenue d’eau dont le volume est de 3,15 x 109 m3 et une route en crête du barrage avec pont mobile au-dessus de l’écluse. Cette route devra relier le site du barrage à la ville de Gao en passant par Bourem. Avec une largeur de 10 m dont 1,5 m x 2 d’accotements et une longueur totale d’environ 130 km, elle compte 125 ouvrages de franchissement et de drainage.

 

 

Retombées du barrage

En outre, il ressort qu’après l’étude d’impact que ce projet devra contribuer à un meilleur approvisionnement en intrants et l’écoulement des produits agricoles, d’élevage, de la pêche qui verra une augmentation de son rendement…

 

 

Au nombre d’impacts négatifs, on peut retenir entre autres, le déplacement involontaire des personnes affectées par le projet ; le risque de diminution de la qualité de vie des populations déplacées ; les pertes de ressources végétales sur des terres de production céréalière ou de bourgoutières occupées par la retenue, l’accroissement de la pression foncière.

 

 

D’un coût total de 130 milliards de FCFA, le financement du barrage de Taoussa est assuré en plus de l’Etat du Mali, par la Banque Islamique de Développement, le fond Saoudien de Développement, la BOAD, le fond Koweitien pour le Développement Economique Arabe, le fond de l’OPEP, la banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, la banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique et d’autres partenaires.

Hélas, à ce jour encore, le Mali est loin de voir Taoussa devenir une réalité.

 

Malick Camara

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7 COMMENTAIRES

  1. Envoyer le PM Modibo SIDIBE pour qu’il négocie encore ce qu’il a commencé avec les fonds Arabe . Donner lui la gestion de ce barrage de la construction à la mise en marche , Maliens vous ne serez pas déçu .
    VIVEMENT TOUS LES FILS DU MALI AU TRAVAIL

  2. ATT était un grand patriote et un bâtisseur. Il a réalisé plus de choses au Mali que tous les chefs d’état du Mali depuis l’indépendance. L’histoire jugera!!!

  3. merci ATT, avec toi nous avions perdu 2 projet de développement du nord mali le barrage et la route Goma courra Tombouctou mais hélas les malien n’on rien compris un jours nous dirons merci et grand merci mon générale

  4. le barrage sera belle et bien construit et sans tardé aussi n’écouté pas certaines personnes attardés qui ne comprennent rien de tous

  5. Ceux, chez qui en premier, Taoussa devrait servir n’ont trouvé autre chose que nous amener des terroristes pour raser même ce qui existait à plus forte raison construire autre chose. Quand les terroristes comprendront que la terreur est d’abord à leur détriment le barrage de Taoussa pourra reprendre. Qu’est-ce qu’ils n’ont pas dit? que le nord est délaissé, or la plus grande discrimination est faite au profit de ces gens là et ils crient encore pour boire le sang qui reste dans nos veines.

    • mr il faut faire attention a certains propos la construction du barrage n est pas pour une population definie c est comme si vous me dites que l office du niger est fait uniquement pour segou,le barrage de taoussa est necessaire pour mettre en valeur de vastes etendues qui peuvent nourrir outre le nord mais tout le mali,le barrage est financé en grande partie par l exterieur pour le reste c est le budget national et un dernier point, que certains illuminés aient detruit ce qui a ete difficillement bati ne vous autorise pas a vampiriser les gens du nord qui sont les principales victimes de ce qui est arrivé mais que cela vous deplaise ou pas le barrage sera construit

      • Excusez moi si mon post vous a donné ce sentiment, jamais je ne saurais être contre cette brave population du nord, je parle en fait du MNLA et des terroristes qu’il nous a amené et le coup d’arrêt que cela a donné à la construction de Taoussa. Je parle de ces renégats qui n’ont à la bouche que la victimisation et qui ne font rien eux même pour développer leur terroir. Merci

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