Amadou Toumani TOURE : Un début de mandat très difficile

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Un début de mandat très difficile tout comme en 2002. Ce n’est un secret pour personne, le bateau Mali tangue sérieusement de nos jours. Les feux, à tous les niveaux ou presque, sont en rouge. Si rien n’est fait d’ici peu, le pire, est à craindre. Que Dieu nous en garde !rn

Tout comme en 2002, le général-président Amadou Toumani Touré connaît un début de second mandat plein d’obstacles. La situation générale du pays est loin d’être reluisante, au contraire, elle inquiète plus qu’en 2002.

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Si la conjoncture en 2002 était fondamentalement due à des facteurs exogènes (crise ivoirienne, mauvaise pluviométrie, criquets pèlerins etc..), ce second mandat  n’est autre que la conséquence d’une gestion artisanale des affaires de la nation. Cette stratégie qui a consisté à déplacer les problèmes, sans jamais chercher à les résoudre véritablement montre ses limites. C’est pourquoi et comme par enchantement tous les secteurs vitaux du pays se mettent en branle en même temps. Comme pour dire à ATT : "Nous vous attendions au tournant".

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Si nous prenons le secteur de l’éducation, nous nous rendons compte qui contrairement à ce qu’on s’efforce de faire croire, ce front est loin de connaître la serenité qu’on lui attribue. Déjà, depuis octobre 2006 jusqu’à ce jour, les professeurs contractuels de l’Etat servant dans  les établissements d’enseignement secondaire général  (lycées) refusent de déposer auprès de leurs administrations respectives les notes d’évaluation des élèves, parce que se défendent. lls "le gouvernement met de la mauvaise foi dans le règlement de leurs problèmes de reclassement ainsi que l’attribution de certaines primes s’y rattachant".

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C’est-à-dire que d’octobre à aujourd”hui , les élèves de ces écoles ne savent toujours pas à quelle sauce, ils seront mangés, parce que ne sachant pas quelles moyennes ils ont obtenu après neuf (9) mois d”études. Une situation qui les déboussole complètement et qui du coup leur donne le dégoût de l’école. "L’école sert -elle à quelque chose finalement ? se demandent-ils. Contrairement  aux autres années, les élèves candidats au baccalauréat viennent de finir leur examen sans savoir avec quelles moyennes annuelles ils s’y sont présentés.

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Puisque ces moyennes annuelles jouent un grand rôle dans l’admission des candidats. Que se passe t-il si les professeurs contractuels qui sont les plus nombreux d’ailleurs, maintenaient jusqu’au bout leur position actuelle , à savoir refuser de déposer les notes d’évaluation ? Une seule alternative : proclamer les résultats du Bac avec seulement les moyennes obtenues à l’examen. C’est dire que les candidats sont menés tout droit à la boucherie.

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Toujours, dans  le volet éducation, il est à noter que les établissements privés recevant des élèves de l’Etat courent toujours après leurs frais scolaires ainsi que les demi-bourses que l’Etat leur doit. Si habituellement ces frais tombent au plus tard en mars, force est de reconnaître que cette année, et à presque fin juin, très peu sont les établissements qui ont pu toucher un seul kopeck au titre de ces frais.

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Sur le front social, le pouvoir d’achat des populations baisse de façon drastique. Le prix des denrées de premières nécessités prennent l’ascenseur. Ce qui accentue la misère d’une population qui, à peine mangeait à sa faim. C’est justement à cause de cette situation qui frappe près de 80% de la population active que l’UNTM, la Centrale syndicale des travailleurs, décide d’observer  une grève de 48 heures à compter du mardi 26 juin 2007 pour exprimer son ras-le-bol au gouvernement qui ne semble plus capable d’apporter les solutions adéquates aux  maliennes et Maliens.

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La crise énergétique qui se fait de plus en plus sentir dans tout le pays constitue un autre goulot d’étranglement pour  ATT en ce début de second et dernier mandat à la tête du pays.

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Le délestage préconisé par l’EDM, ne  semble pas avoir l’adhésion des populations qui ont toujours décrié la qualité de ses services (coupures intempestives d’électricité et d’eau dans certaines zones, hausse des factures etc..)

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Comme si tout cela ne suffisait pas, nous assistons depuis quelques  jours à des scènes d’emprisonnement de journalistes pour avoir osé parler des frasques d’un président de la République. Les magistrats qui s’adonnent à ce jeu rendent ils réellement service à ATT ?. Certainement pas. Surtout en ce moment où  le pays se trouve dans une véritable zone de turbulence  au regard des diverses crises déjà en gestation.

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Si en 2002, les difficultés ont pu être aplanies sans trop ébranler le pouvoir, c’est parce que certainement, la gestion consensuelle du pouvoir proposée par le général-président avait pignon sur rue. Tous, comme un seul homme ont pris ces problèmes à bras le corps et ensemble, des solutions plus ou moins acceptables ont pu être obtenues.

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En 2007, les données changent. Le consensus tout flatté est mise à rude épreuve. Toute chose qui fait que les marges de manoeuvre dont disposait le général-président se rétrécissent considérablement pour ne laisser place qu’aux supputations. Ce deuxième et dernier mandat du  président Amadou Toumani Touré est celui de la vérité. Il doit s’en convaincre pour opérer les choix nécessaires à la bonne marche du pays s’il  veut rester dans l’histoire et avoir une sortie honorable.

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Tous ceux qui rodent autour ne sont pas forcément sincères, encore moins dignes de confiance. L’un des aspects ultimes de ce second mandat sera, sans contexte, le choix des hommes et des femmes chargés de la mise en oeuvre du programme présidentiel.

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Votre réussite et la réussite des votre gouvernement est à ce prix.

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Monsieur le président. Alors prudence et vigilance

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C O SIDIBE

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