L’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) traverse de nos jours l’une des crises les plus graves de son histoire. La tension est vive, et même très vive dans cette structure. Où depuis deux ans (Août 2008), date de nomination du Directeur Général actuel M. Hamidou Diakité, rien ne semble aller. Une grave crise s’est installée. Les causes sont nombreuses et profondes. La dernière en date est le bras de fer entre la direction et le syndicat lors de la tenue de la 7ème session du Conseil d’Administration.
Sauf miracle, la guerre est inévitable entre le syndicat et le Directeur Général. Car, il y a quelques semaines (22 avril 2010), le comité syndical de l’ABFN dénonçait, lors de la 7ème session du Conseil d’Administration du service, une attitude anormale du Directeur Général, qui a plongé cet important service du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement dans une situation chaotique. Cette dénonciation du syndicat pourrait mettre le feu aux poudres. Il y ressort que le service est totalement paralysé, les cadres sont découragés, démotivés, les ressources sont dilapidées. Pire, le service est très mal géré, le travail est mal organisé, les antennes régionales (Boucle du Niger, Delta Intérieur, Haut Niger et Bani) créées ne fonctionnent plus. Aucun fonctionnement n’est envoyé dans ces antennes, dont certaines sont fermées. Aussi, la plupart des véhicules ne sont pas dédouanés notamment ceux payés à partir de 2008. Ces véhicules de service circulent sans plaque d’immatriculation, sans assurance, sans vignette. Le Directeur et son adjoint ne s’entendent pas et sont à couteaux tirés tous les jours, les cadres sont en chômage. Les textes sont violés, l’administration gérerait le service à sa tête sans se référer aux textes et sans même se référer parfois au Ministère. Le directeur fait à sa tête et n’a aucun respect pour ses supérieurs. Pourquoi tout cela ?
Parce qu’il serait un protégé du Président de la République et que sa femme, une dame de compagnie de la Première Dame de la République. D’ailleurs, il semble se plaire dans cette camisole. Serons-nous dans un Etat sans loi ni foi où des proches ou supposés proches du Président de la République se permettent tout ? Personne n’ose lever le petit doigt afin de ne pas perdre sa place ou d’être la rusée de la Sécurité d’Etat.
Dans cette dénonciation, il ressort que le Directeur effectue le plus souvent des missions sans informer son ministre et signe lui-même ses ordres de mission. Egalement, il dépenserait les fonds de l’agence comme sa propriété privée. Pire, une crise profonde aurait éclaté entre l’ABFN et la GTZ à travers le projet PAPE (Projet d’Appui à la Protection de l’Environnement) logé au ministère de l’Environnement et de l’Assainissement. C’était en 2009 où l’ABFN aurait été la seule structure de ce ministère à être incapable de dépenser un franc de la subvention accordée par la GTZ à travers le projet PAPE/GTZ.
Des soupçons de révélations graves sur des détournements de fonds, de véhicules circulent. Le Directeur semble ne travaillé qu’après la descente tous les jours, rarement il arrive au service le matin. Les bureaux sont presque toujours vides.
Le budget alloué en 2010 par l’Etat serait de l’ordre de plus d’un milliard sur lesquels 25 millions de nos francs seraient prévus pour seulement l’électricité, l’eau et le téléphone par an. Malgré tout, chaque jour ou presque le compteur jugé faible par l’EDM SA brûle provoquant de l’incendie. Le manque d’eau potable dans les toilettes, n’en parlons pas.
Dans tous les cas, tout porte à croire que la guerre est déclarée dans cette structure, chargée de sauvegarder le plus grand bien économique du Mali, qu’est le fleuve Niger. Quelle sera la réaction du syndicat dans les semaines à venir ?
B. DABO