La condition sine que non du redémarrage national, est, assurément, la ré- mobilisation de l’administration publique. Et, très rapidement.
Dans la première partie de notre analyse, nous précisions que la gouvernance Mali maîtrisée, ne saurait passer, uniquement, par une gestion intelligente et définitive de la problématique de Kidal en particulier et de la crise du nord et du Sahel, en général. Nous avons décrit la situation de pane économique vécue par le citoyen lambda qui fait face à une raréfaction monétaire dont l’origine doit prêter à réflexion. Lorsque l’on sait qu’il n’y a jamais eu retard de salaires.
En solution, nous avons préconisé entre autres, la mise en place d’un exécutif neuf, conforme à la configuration politique dessinée par le résultat des législatives. Un gouvernement consacrant la volonté présidentielle de restaurer la démocratie par une majorité évidente et une opposition comprenant, obligatoirement, tous les partis adversaires de IBK, au second tour et du RPM et alliés aux législatives. Nous avons insisté sur le caractère concret que doit revêtir la lutte contre la corruption et l’impérieuse nécessité de se pencher, de manière opérationnelle, sur l’école malienne, par la formalisation d’un pacte national sur l’éducation. Mais, le socle et la locomotive de ces initiatives volontaristes, reposent sur un séquent incontournable : l’administration publique.
Cette administration, le Général Président Moussa Traoré, reconnaissait que sa plus grande déception résidait dans son incompréhension. Démobilisée par l’ancrage de la mauvaise gouvernance, politisée à outrance, traumatisée par les coups d’Etats de mars 1991 et 2012, humiliée par des officiers d’opérette qui maintiendront au soleil de longues heures durant son élite comprenant des secrétaires généraux des Ministères, réduite au clientélisme à Kati, l’administration publique est, à présent, sclérosée, gangrenée par des pratiques antagoniques au développement et à la refondation de notre pays. D’où la nécessité pour le président de lui insuffler des thérapies de grande intensité, un ultra choc puissant à l’image de la gravité des maux. Cet ultra choc passera parce que l’administration sait mieux le faire : des powpow, des ateliers d’évaluation, des états généraux, bref, tout le dispositif de conception et validation de politiques et procédures.
A ceci près que, cette fois, au regard de l’urgence, ces concertations doivent aboutir à des plans d’actions à court terme, le biennum 2014-2015 étant judicieux pour une maîtrise efficiente. Par ailleurs, ces réflexions devront revêtir un caractère éminemment participatif, déconcentré et itératif, passant par les niveaux local, régional et enfin national.
Des départements et groupes de départements, devront piloter l’exercice sur les préoccupations développementalistes de l’heure, à savoir, le secteur privé commercial, industriel et des services, le monde rural et la loi d’orientation agricole, l’emploi des jeunes, surtout en milieu rural, l’hydraulique villageoise dans l’atteinte de l’objectif : un village un puits amélioré ou un forage, la carte sanitaire dans la perspective d’une couverture définitive en CSCOM et initiative de Bamako couvrant l’intégralité du territoire. Les réflexions sur ces fondamentaux du développement, partiront de l’évaluation des acquis et des extrants des précédents forums et tribunes ; identifieront de manière analytique les points de manque ou de faiblesse, et proposeront un plan d’actions en fonction de l’urgence prioritaire.
Ces éléments adoptés consensuellement et participativement, permettront au gouvernement de valider un plan d’intervention prioritaire 2014-2015, chaque Ministère étant comptable dans son domaine de prérogatives qui seront, une fois de plus, précisés dans un document fiable et transparent, véritable bréviaire pour un suivi- évaluation permanent et à temps réel.
Ce schéma que nous soumettons aux plus hautes autorités peut être, certainement, amélioré. Mais, il n’en demeure pas moins que sans une ré- mobilisation, ré motivation et reprise en main, l’administration publique, à l’état actuel, peut, difficilement, impacter positivement pour l’atteinte des objectifs du millénaire, et, plus prosaïquement, la réalisation du projet de société de IBK et sur lequel, exclusivement, il sera jugé, reconduit ou sanctionné, éventuellement. Donc pour IBK, l’équation est simple : rigueur, suivi strict et l’homme qu’il faut à la place qu’il faut !
La Rédaction