A partir de demain, 8 juin 2010, le président ATT fêtera son huitième anniversaire à Koulouba. Au cours de cette gestion laborieuse des affaires publiques, le chef de l’Etat a posé des actes salutaires pour le confort de la démocratie et le bien-être des populations. Il a aussi montré des faiblesses dans la gestion de la sécurité, de la corruption et de l’école.
En effet, le régime d’ATT est incontestablement celui, qui a le plus investi dans le domaine des infrastructures de base : logements sociaux, construction de ponts, de routes, de centres de santé, de puits, d’écoles (sur ce dernier point Alpha a mieux fait que lui). S’y ajoutent, les grands chantiers en cours dans la zone de l’Office du Niger avec le MCA, Malybia pour assurer aux maliennes et maliens l’autosuffisance alimentaire. Et pourquoi ne pas faire de notre pays le grenier de l’Afrique ?
Parallèlement à ces réalisations, qui continuent toujours, le régime ATT a conforté la démocratie à travers l’organisation d’élections libres et transparentes en 2007 (présidentielle et législatives) et en avril 2009 (les communales), malgré quelques imperfections inhérentes aux différents documents électoraux, notamment la carte d’électeurs et le fichier électoral. Avec le Recensement administratif à vocation d’Etat civil (Ravec), ces anomalies, on l’espère, seront corrigées.
Les libertés individuelles et collectives sont loin d’être remises en causes. La liberté d’expression est une réalité qui crève les yeux, nonobstant la très fameuse affaire de la "maîtresse du président", qui a conduit des journalistes en prison, durant six longs jours, en juillet 2007.
Hormis cet "incident", aucun journaliste ni opposant politique n’ont jamais été inquiétés pour leurs idées et autres critiques. Bien que des excès soient enregistrés ça et là.
En face de ce tableau reluisant, il existe de sérieuses faiblesses.
D’abord, dans le domaine sécuritaire : depuis 2006, l’insécurité règne dans la région de Kidal avec les conséquences collatérales relatives aux questions d’otages, de drogues et à la présence d’Aqmi sur notre territoire.
Ensuite, on note l’accentuation de la corruption due à l’absence de toutes punitions et sanctions administratives exemplaires. Ceux qui ont été arrêtés par le régime Konaré, dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, ont été tous réhabilités par le régime ATT via la justice. Le cas de Drissa Traoré de la CMDT, celui-là même, le premier à ruiner le fleuron de notre économie, en est une parfaite illustration. Que dire alors, des cascades de non lieu enregistré au niveau du Pôle économique de Bamako, les deux dernières années. Aujourd’hui, ATT semble oublier les gros poissons et indexe les menus fretins (les policiers, les gendarmes et les agents subalternes de l’Administration). La corruption est égale à la corruption. A cet effet, elle doit être combattue à tous les niveaux par des moyens énergiques et non par des constats.
Enfin, l’école demeure le talon d’Achille du régime comme ce fut le cas avec le président Konaré. Mais ATT aurait pu mieux faire que son prédécesseur, qui avait géré cette question dans une situation politique et sociale, très tendues. C’est tout le contraire aujourd’hui. Malheureusement, ce que vit l’école présentement est affligeant : l’année scolaire est presque terminée mais étudiants et professeurs désertent les amphithéâtres depuis mars dernier.
Quelle honte pour un système éducatif qui se veut performant !
Chahana TAKIOU