La mise en place de l’ANAM (Agence nationale d’assistance médicale) procédait de la volonté des plus hautes autorités de résorber la faiblesse de la couverture des risques sociaux, car l’ANAM est chargée de la mise en place du RAMED (Régime d’assistance médicale) pour les Maliens indigents ou insolvables.
Mais, depuis sa création, par le Décret n° 09-554/P-RM du 12 octobre 2009, l’ANAM, Etablissement public national à caractère administratif (EPA), doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, se heurte à un problème récurrent, celui de la mobilisation des fonds des Collectivités Territoriales.
C’est ce qui ressort des discours d’ouverture de la 5ème session ordinaire de son Conseil d’Administration, qui a eu lieu dans l’après-midi du 22 novembre 2013 au Centre Aoua Kéita.
Devant les Administrateurs, la Directrice Générale de l’ANAM, Mme Zouré Fatimata Maiga, a relevé qu’une erreur sur le Décret de création de l’ANAM était désormais corrigée, ce qui a fait passer le nombre d’Administrateurs à 12. Elle a présenté ceux-ci au ministre du Travail et des Affaires Sociales et Humanitaires, Hamadoun Konaté, ce qui a permis à celui-ci, Président du Conseil d’Administration de la structure, de vérifier que le quorum était atteint et que le Conseil pouvait délibérer valablement.
Sacrifiant, comme il le dira, au rituel de l’ouverture officielle des travaux, le ministre Konaté situera l’évènement dans son contexte, hélas lourd de nuages. En effet, malgré la qualité des travaux et des recommandations de la 4ème session du CA de l’ANAM, qui met tout en œuvre pour mener à bien ses missions, le climat sociopolitique et l’absence de dévolution des fonds dus par les Collectivités Territoriales hypothèquent le développement du RAMED.
Le RAMED, instauré par la loi n° 09-031/AN-RM, est le dispositif qui permet la prise en charge médicale des personnes à faibles revenus ou totalement insolvables au Mali. Il couvre les fais relatifs aux hospitalisations (avec ou sans intervention chirurgicale) et aux soins ambulatoires (examens de laboratoire, imagerie médicale, soins médicaux, soins maternels et infantiles, médicaments en DCI), dans les établissements conventionnés par l’ANAM.
Une importance réunion s’est tenue le 19 octobre dernier pour défaire ce nœud gordien, après un Conseil d’Administration extraordinaire en mai 2013, puis un courrier, jusqu’à là sans réponse, adressé au ministère des Finances, pour prélever ces montants à la source, mais rien n’y a fait: les fonds des Collectivités Territoriales manquent toujours à l’appel dans les comptes de l’ANAM, fortement handicapée dans son travail par cet état de fait indépendant de sa volonté.
C’est pourquoi, dira Hamadoun Konaté, mener un plaidoyer pour la mise en œuvre effective du RAMED, pan des plus importants en matière de solidarité nationale, est plus que jamais à l’ordre du jour. C’était juste avant d’appeler les Administrateurs à démarrer leurs travaux, qui ont porté sur l’adoption du rapport de la 4ème session du CA de l’ANAM, le rapport d’activités de la structure pour le 1er semestre 2013 et l’examen de l’exécution de son budget annuel à mi-parcours.
Ramata Diaouré