Le 3ème Conseil d’Administration de l’Agence pour l’Environnement et le Développement Durable (AEDD) s’est tenu la semaine dernière à son siège au Quartier du Fleuve. L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa.
C’est le Directeur de l’AEDD, Mamadou Gakou, qui a prononcé une courte allocution de bienvenue, après avoir demandé à l’assistance une minute de silence à la mémoire des agents de l’AEDD qui nous ont quittés récemment. Il expliquera aussi, vu le contexte, la décision des responsables de l’Agence de prioriser certains axes d’intervention, dont les activités seront mises en œuvre en cette année 2013.
Créée par la Loi N°10-027 AN/RM du 12 juillet 2010, l’AEDD et un établissement public national à caractère administratif (EPA), qui a pour missions essentielles d’assurer la coordination de la mise en œuvre de la Politique Nationale de Protection de l’Environnement (PNPE) et de veiller à l’intégration de la dimension environnementale dans tous les politiques, programmes et projets de développement au Mali. Objectif: parvenir à un développement durable, à travers une gestion efficace de l’environnement qui met l’accent sur la préservation de la diversité biologique, la lutte contre la désertification et le changement climatique.
Le Conseil d’Administration de l’AEDD est composé de douze (12) membres dont les sièges sont répartis entre les représentants du pouvoir public, des usagers et du personnel. Il a entre autres pour attributions d’examiner et approuver les orientations stratégiques et le programme annuel d’action de l’Agence; d’examiner et d’approuver le projet de budget annuel de l’Agence; d’approuver le rapport annuel d’activités et le rapport financier annuel; de veiller au suivi des projets financés sur les ressources de l’Agence et d’approuver l’organisation interne et les règles particulières relatives à l’administration et au fonctionnement de l’Agence.
L’AEDD compte 53 agents, fonctionnaires de l’Etat ou contractuels, et son budget 2012, tel qu’approuvé par le 2ème CA du 12 février 2012, était de 790 807 082 FCFA. Mais le coup d’Etat et la crise sécuritaire ont entraîné de fâcheuses conséquences pour elle. A la baisse des crédits de fonctionnement s’est ajoutée une suspension de la coopération avec certains PTF, quand ce ne fut pas le départ pur et simple de certains bailleurs de fonds.
Ainsi, au 31 décembre 2012, les ressources obtenues ne s’élevaient qu’à 336 004 669 FCFA, soit un taux d’allocation de 42,48% et donc un gap budgétaire de 454 802 413 FCFA. Les subventions de l’Etat de 218 845 000 FCFA ont été abondées par le PNUD à hauteur de 105 252 475 FCFA et la GIZ allemande pour 11 907 194FCFA. Les dépenses ont été réalisées à 96,31%.
Malgré ce contexte, l’AEDD s’est attelée à mener à bien les activités qu’elle a définies comme prioritaires. Il s’agit de la mise en place du dispositif de suivi – évaluation des indicateurs de l’Environnement; de l’élaboration de la Stratégie Nationale de Développement Durable; de la mise en place d’un dispositif de suivi de la mise en œuvre des accords multilatéraux sur l’Environnement (AME) ratifiés par le Mali; de l’organisation de la Quinzaine de l’environnement; de la rédaction du Rapport sur l’état de l’Environnement au Mali et de l’application des techniques de résilience de l’agriculture au Changement Climatique.
En ce début d’année 2013, les priorités de l’AEDD sont la poursuite de la mise en œuvre des Conventions, Accords et Traités ratifiés par notre pays en matière d’Environnement; la promotion du Développement Durable; la promotion du partenariat et la mobilisation des financements; la promotion et le suivi – évaluation des actions de recherche, la communication et le renforcement des capacités.
Le ministre Ag Rhissa, qui n’a pas manqué de rappeler qu’il y a tout juste un an il était l’un des Administrateurs de l’AEDD, a souligné dans son discours l’obligation de révision du volume des activités, se félicitant de la «pertinence des choix stratégiques opérés par la direction de l’Agence». Il a aussi mis en exergue la mise en place d’outils de gouvernance et la nouvelle organisation de cadre institutionnel de l’AEDD, en relevant «l’importance de la mission de conception et de promotion du Développement Durable qui incombe à l’AEDD».
Enfin, il a souhaité que les Evaluations Environnementales Stratégiques et les Etudes d’Impact Environnemental fassent désormais partie d’un même ensemble, afin d’instaurer ainsi un dispositif institutionnel plus performant. A l’issue de leur session, les Administrateurs ont donné quitus sur tous les plans à la direction de l’AEDD et l’ont invitée à poursuivre sur cette lancée prometteuse, malgré le fort rétrécissement de son budget.
Ramata Diaouré