12 Avril 2012 – 4 Septembre 2013 : Chronique d’une transition chaotique

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Diango, Dincounda, Sanogo et Cheick Modibo les figures emblématiques de la transition malienne
Diango, Dincounda, Sanogo et Cheick Modibo les figures emblématiques de la transition malienne

12 Avril 2012 – 4 septembre 2013, il aura fallu dix sept mois pour voir le bout du tunnel après que des putschistes aient plongé le Mali dans une situation (un coma ?) sans précédent dans son histoire. Dix sept mois au cours desquels plusieurs clichés multicolores auront défilé sous les yeux des Maliens qui ont vu leur territoire occupé par des terroristes islamistes, leur sort décidé hors du pays, leur président agressé et laissé pour mort et l’intégrité de leur territoire et la leur propres sauvées de justesse par la France. Mais, dans un dernier sursaut d’orgueil impulsé par l’énergie du désespoir, ils ont pu réagir pour aider les autorités de la transition à rétablir définitivement l’ordre constitutionnel avec l’élection d’un président de la République. Retour sur les temps forts d’une transition agitée, voire chaotique.

 

 

Ayant connu depuis le 17 janvier 2012 la plus grave crise de son histoire, marquée par des attaques puis l’occupation des 2/3 de son territoire par des groupes terroristes (Aqmi, Mujao, Mnla, Ansardine, Boko Haram, …) et le coup d’Etat militaire du 22 mars de la même année ayant engendré une rupture de l’ordre constitutionnel normal et créé une crise institutionnelle et politique, le Mali est en passe d’avoir cette page sombre de son histoire contemporaine derrière lui.

Pour rappel, une insurrection militaire déclenchée à Kati dans la journée du mercredi 21 mars 2012 a conduit tard dans la nuit au renversement du pouvoir. Suite à la médiation de la Cedeao, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (Cnrdre), regroupant les auteurs du coup d’état, s’est engagé, le 1er avril 2012, à travers une déclaration solennelle, à rétablir l’ordre constitutionnel normal.

 

 

La mise en œuvre de cette déclaration solennelle a fait l’objet de l’Accord-cadre du vendredi 6 avril 2012 qui prévoit, entre autres, la mise en place des organes de la Transition. L’Accord-cadre, validé par la Cedeao, l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, prévoit l’élaboration d’une feuille de route pour la transition.

 

 

Ainsi, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré (alors président de l’Assemblée nationale), et le gouvernement ont notamment été investis de deux missions spécifiques à réaliser au cours de la période transitoire. Il s’agit du rétablissement de l’intégrité du territoire national et l’organisation d’élections libres et transparentes.

 

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux missions ont été atteintes, en témoignent notamment les déclarations du président Dioncounda et celles de la communauté internationale qui a beaucoup aidé le Mali. En effet, aujourd’hui, le pays a recouvré ses territoires jadis occupés par les islamistes terroristes et organisé, sans conteste, les plus belles élections de l’ère démocratique depuis 1992. Mais le chemin a été long, et même très long avant d’en arriver là.

 

Rétablissement de l’ordre constitutionnel

En effet, après la signature de l’Accord-cardre, le président sortant, Amadou Toumani Touré, démissionne de ses fonctions le dimanche 8 avril, ouvrant la voie au départ des putschistes, à la vacance de la présidence. Le président par intérim est investi le 12 avril.

 

 

Dioncounda Traoré nomme Cheick Modibo Diarra, Premier ministre de transition le mardi 17 avril 2012.

Le mercredi 25 avril, l’astrophysicien et non moins président du Rpdm et candidat à la Présidentielle avortée de 2012, forme un gouvernement de 24 ministres, dont trois issus de l’armée et autant de femmes.

 

 

Les partis politiques ayant été exclus de cette équipe, le président Dioncounda été amené à nommer un gouvernement d’union nationale de 32 membres, le 20 août 2012.

 

 

Mais, à la tâche, l’homme de la Nasa oublie l’essentiel, à savoir les deux missions de la transition ; et œuvre plutôt à soigner son image et ses moyens et à renforcer sa popularité en vue de l’élection présidentielle.

 

 

Le lundi 10 décembre, le Premier ministre est arrêté à son domicile par des militaires qui le contraignent à la démission. Cheick Modibo Diarra a annoncé lui-même à la télévision nationale sa démission et celle de son gouvernement, alors même que la nuit il s’apprêtait à aller à Paris, pour y passer un examen de santé.

 

 

Dès le lendemain, le président Dioncounda Traoré nomme Diango Cissoko au poste de Premier ministre.

Le 15 décembre, Diango forme l’actuel gouvernement de 31 membres qui a mené l’ultime feuille de route de la transition, donc qui a rétabli l’intégrité du territoire national et organisé l’élection présidentielle. Et dont le mandat prend fin demain, mardi 3 septembre.

 

 

Entre temps, sous le règne de Cheick Modibo Diarra, un fait inédit s’était produit.

Le lundi 21 mai, le président par intérim Dioncounda Traoré, a été agressé physiquement dans son bureau par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir. La veille, le dimanche 20 mai, la Cedeao et les anciens putschistes avaient conclu un accord fixant à douze mois la période de transition au Mali. Le texte, qui donnait de fait au président par intérim le mandat pour diriger le pays pendant toute cette période, a déclenché la colère des adversaires du pouvoir en place, une grande partie d’entre eux demandant le retour au pouvoir du chef de l’ex junte militaire.

 

 

 

Les résolutions 2056, 2071 et 2085

Après la mise en place des organes de la transition, il fallait œuvrer aussitôt au rétablissement de l’intégrité du territoire national. Ce qui passait forcément par l’implication de la communauté internationale, le Mali ne pouvant pas tout seul faire face à l’envahissement des djihadistes. Dans ce sens, la France a joué un rôle déterminant, avec des repères historiques. Le 5 juillet 2012, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 2056 sur le Mali, à l’initiative de la France.

 

 

La résolution 2056, placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, fixe le cadre d’une solution politique globale au Mali et témoigne de la mobilisation de la communauté internationale.
Le Conseil de sécurité fixe d’abord très clairement ses attentes pour avancer dans la mise en œuvre de la transition : il exige la dissolution de la junte et appelle les autorités civiles à élaborer une feuille de route en concertation avec l’ensemble des partis politiques maliens et la société civile pour consolider la transition au Mali. Il rappelle que l’intégrité territoriale du Mali ne peut pas être remise en cause et exige des groupes rebelles la cessation immédiate des hostilités, ainsi que le renoncement à leurs liens avec les groupes terroristes présents dans la région. Le Conseil de sécurité appelle tous les Etats à coordonner leurs efforts pour lutter contre le terrorisme d’Aqmi, du Mujao et de leurs soutiens et appelle à l’adoption de sanctions.

 

 

La France relaie avec force cet appel : la communauté internationale doit mettre tout en œuvre pour lutter contre le terrorisme au Mali et au Sahel, qui menace de déstabiliser l’ensemble de la région. La France engage aussi tous les Etats de la région, au Nord comme au Sud du Sahara, à intensifier leur coopération pour lutter contre Aqmi.

Le 15 octobre 2012, soit deux semaines après la réunion de haut niveau sur le Sahel lors de laquelle le président Hollande avait souligné l’urgence de la menace terroriste au Nord-Mali, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l’unanimité la résolution 2071, présentée par la France et coparrainée par les trois membres africains du Conseil de sécurité (Afrique du Sud, Maroc, Togo) et par l’Allemagne, l’Inde et le Royaume-Uni.

Cette résolution 2071, adoptée au titre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, appelle les autorités maliennes à engager un dialogue politique avec les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du Nord du Mali. Elle menace de sanctions les groupes armés au Nord-Mali qui ne se dissocieraient pas des mouvements terroristes.
Elle demande au Secrétaire général des Nations unies de présenter un rapport, en concertation notamment avec la Cedeao et l’Union africaine, sur la base duquel le Conseil de sécurité pourra autoriser dans 45 jours le déploiement d’une opération africaine au Mali, avec pour objectif de permettre aux Maliens de recouvrer leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire et de lutter contre le terrorisme international.

 

 

Le 19 octobre, une réunion internationale sur le Mali se tient à Bamako. Car la crise appelle des réponses urgentes dans les domaines politique, sécuritaire, humanitaire et de développement.
Le 24 octobre, le Mali réintègre l’Union africaine. La France salue cette décision, à laquelle elle n’est pas (totalement) étrangère.

 
Le 12 décembre, la France prend note de la nomination de Diango Cissoko au poste de Premier ministre ; attend des autorités maliennes qu’elles adoptent une feuille de route ; demande à celles-ci de mettre en place une commission chargée des négociations avec le Nord ; et rappelle enfin qu’il est impératif que la chaîne de commandement soit rétablie au Mali et que l’armée malienne soit subordonnée au pouvoir civil.

 

Le 21 décembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte le projet de résolution porté par la France sur le Mali : c’est la résolution 2085. Cette résolution autorise le déploiement d’une force africaine au Mali pour permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale par la reconquête du Nord, tombé aux mains des narcoterroristes et en proie à des fondamentalistes.

 

 

Le déploiement de la Misma étant autorisé, la préparation du déploiement (génération de force, entrainement, déploiement effectif sur le terrain) doit s’engager sans tarder, avait laissé entendre Fabius après l’adoption de cette résolution. A cette initiative, l’Union Européenne a décidé d’apporter son soutien, financier et en termes de formation, à la Misma.
« L’opération sera conduite avec des troupes combattantes exclusivement africaines et une forte mobilisation de l’Union européenne sur les plans financier et logistique. Cette résolution est aussi l’occasion pour le Conseil de sécurité de rappeler clairement la nécessité de progresser sur le volet politique, que ce soit dans la poursuite de la transition ou dans la mise en place d’un processus de dialogue et de réconciliation inter-maliens, y compris vis-à-vis du Nord. La résolution prend enfin pleinement en compte les aspects de lutte contre l’impunité et de respect des droits de l’Homme auxquels la France attache une grande importance et au suivi desquels nous resteront très attentifs dans les mois à venir », précisera le ministre français des affaires étrangères.

 

 

Le 21 décembre 2012 doit coller dans la mémoire des Maliens, car c’est la résolution 2085 qui permettra, comme nous le verrons plus bas, à la France d’intervenir au Mali pour éviter son annexion totale.

 

La décision qui sauve

Le 11 janvier 2013, après un appel à l’aide du président par intérim Dioncounda Traoré et en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, François Hollande décrète une intervention des forces armées françaises pour stopper l’avancée vers le sud du Mali des groupes terroristes qui venaient d’annexer la ville de Konna, située à 70 km de Sévaré qui abrite le 2è aéroport du Mali. Ségou et Bamako étaient dans le viseur des islamistes, prêts à proclamer la République islamique du Mali dans les heures ou jours qui suivent.

 

 

Cette décision du président français est saluée par l’ensemble du peuple et des autorités maliens et une grande partie de la classe politique française. François Hollande est également soutenu dans cette démarche par les pays d’Afrique de l’Ouest, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et la Russie, l’Italie, le Canada etc. Le Mali, l’Afrique, l’Europe…le monde ne remercieront jamais assez ce « Sauveur du Mali » venu de Rouen.

 

 

C’est le président de la République française lui-même qui a informé l’opinion internationale de cette décision dont l’importance et la portée historique pour le Mali n’ont d’égale et de repère dans la mémoire que la proclamation de l’indépendance du pays, le 22 septembre 1960. C’était à travers une déclaration qui restera à jamais gravée dans les annales de l’histoire contemporaine. Et dont voici la teneur : « …Le Mali fait face à une agression d’éléments terroristes, venant du Nord, dont le monde entier sait désormais la brutalité et le fanatisme.

 

 

Il en va donc, aujourd’hui, de l’existence même de cet Etat ami, le Mali, de la sécurité de sa population, et celle également de nos ressortissants. Ils sont 6 000 là-bas.

 
J’ai, donc, au nom de la France, répondu à la demande d’aide du président du Mali appuyée par les pays africains de l’Ouest. En conséquence, les forces armées françaises ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes.

 
Cette opération durera le temps nécessaire. J’informerai régulièrement les Français sur son déroulement. Les ministres concernés, celui des Affaires étrangères en liaison avec les Nations unies, car nous intervenons dans le cadre de la légalité internationale, comme le ministre de la Défense, donneront également toutes les informations utiles à la population.

 
Enfin, le parlement sera saisi dès lundi.
Les terroristes doivent savoir que la France sera toujours là lorsqu’il s’agit non pas de ses intérêts fondamentaux mais des droits d’une population, celle du Mali, qui veut vivre libre et dans la démocratie ».

 

 

Cette réaction « hollandaise » venait juste couronner le combat d’un « nouveau » chef d’Etat qui a pris l’engagement de faire du dossier Mali son cheval de bataille dans sa politique africaine. Pendant que les terroristes occupaient intégralement les trois régions du nord du Mali après le coup d’Etat du 22 mars, Hollande s’activait dans sa campagne électorale. Brillamment élu président de la République française le 6 mai 2012, l’homme connaissait peu ou proue l’Afrique, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui s’est finalement avéré être le bourreau du continent.

Le nouveau locataire de l’Elysée a donc pris au bond « le cas Mali ». Aussitôt après sa prise de fonction, Hollande active sa diplomatie qu’il met au service du Mali pour trouver une solution définitive à la crise qui secoue le pays. Et la guerre diplomatique française commence dès juillet 2012 (sous la houlette du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius) pour aboutir au déclenchement des frappes le 11 janvier 2013.

 

10-11 janvier 2013: 24h chrono

L’année 2012 s’en va avec ses malheurs, mais aussi avec une décision salvatrice : la résolution 2085. Sans laquelle on se demanderait que serait devenu le Mali. Tout a basculé le jeudi 10 janvier 2013 quand à 11 heures, ­l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer appelle le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiéman Coulibaly, pour le prévenir que Hollande devrait donner son feu vert à l’engagement de la France au Mali. La veille, le président par intérim, Dioncounda Traoré, a envoyé un appel au secours à son homologue français. Car l’armée malienne est mise en déroute à Konna par les islamistes. « Pour la première fois, les terroristes entrent en pays bambara. S’ils s’éloignent de leur base, c’est qu’ils se sentent prêts à prendre Bamako. Un point de rupture », explique-t-on au ministère français de la Défense.

 

 

Les diplomates français s’activent. Le Conseil de sécurité de l’Onu adopte une déclaration demandant un « déploiement rapide » de la force internationale. En fin de journée, Hollande appelle Obama. Il lui faut être sûr de son appui. Les derniers renseignements sont alarmants : la ville de Mopti pourrait tomber entre les mains des groupes islamistes. Sa chute est la ligne rouge. Vendredi en fin de matinée, devant l’avancée des islamistes, le ministre français de la Défense, Le Drian, préconise une intervention lors d’un Conseil restreint de sécurité. Hollande, avec un grand sang-froid, valide l’opération ­Serval. Et prépare et publie la déclaration dont vous connaissez la teneur. La classe politique derrière Hollande, y compris Nadine Morano, l’ex ministre Ump, la plus farouche opposante au gouvernement Ayrault. De même que Marine Le Pen du Front national. Selon le dernier sondage, l’opinion française approuve à 73%.

 

 

C’était la «plus difficile décision que j’ai prise», confiera-t-il. En début d’après-midi de ce 11 janvier, l’intervention commence par l’attaque des hélicoptères français.

 

 

Au cours du deuxième Conseil de défense, samedi 12 janvier dans l’après-midi, sont décidées une intensification des frappes et l’attaque des bases arrière des terroristes.

 

 

Le président est pendu au téléphone : appels pour mobiliser les partenaires et messages de soutien. David Cameron, le Premier ministre britannique, promet de mettre à sa disposition des avions de transport, des C-17 pouvant contenir jusqu’à six blindés. Les Américains, les Belges, les Danois et les Canadiens se disent prêts à l’aider. Cette nuit-là, François Hollande dort dans les appartements privés de l’Elysée. Il s’y est installé pour la durée des opérations. Quelle détermination

 

 

Dimanche 13 janvier dans la matinée, le président Hollande reçoit les représentants d’associations de la communauté malienne. François Hollande leur demande des précisions. Et les rassure. Vers 12 heures, quatre Rafale décollent de leur base de Saint-Dizier, en Haute-Marne. Quatre heures de vol avant de tirer sur les arrières des islamistes, dans le nord du Mali, notamment un camp d’entraînement et les installations des djihadistes. Hollande suit minute par minute les frappes. En temps réel, le ministère de l’intérieur lui communique les chiffres. Au Mali, tout le dispositif français est désormais opérationnel, avec la présence de milliers de militaires français sur le sol malien. Et d’autres attendus. Les partenaires (Etats) africains aussi ont entendu l’appel de Hollande. Les soldats nigérians, les togolais, béninois, tchadiens, guinéens, sénégalais, nigériens, ghanéens…sont au Mali. La France et Hollande sont décidés à en finir avec ces terroristes islamistes. Et pressés de rétablir un Etat malien libre et démocratique.

 

 

Pour revenir sur le fil de la chronologie des événements, dans la nuit du 11 au 12 janvier, des frappes de Mirage 2000 et d’hélicoptères Gazelles détruisent une demi-douzaine de véhicules ainsi qu’un centre de commandement, stoppant une colonne islamiste qui se dirigeait vers Mopti. Un pilote de Gazelle français, le lieutenant Damien Boiteux est tué pendant l’opération. Les autorités maliennes ont rendu un hommage mérité à cette première victime étrangère en l’élevant au grade d’Officier de l’ordre national du Mali.

 

Le 12 janvier, les troupes maliennes reprennent la ville de Konna.

Le 13 janvier, les moyens aériens français bombardent les environs de Konna, Léré et Douentza. Des Mirages attaquent également les éléments islamistes à Gao, provoquant le départ des troupes du Mujao de la ville.

 

 

Le 14 janvier, les troupes islamistes contre-attaquent et prennent la ville de Diabali, à 400 km de Bamako, en passant par la Mauritanie pour éviter les attaques françaises. Le chef d’Aqmi à Tombouctou, Abou Zeid, dirige l’opération.

Au 16 janvier, la ville de Konna n’était pas totalement sous contrôle, avec la présence de quelques éléments islamistes. Dans le même temps, les troupes françaises et maliennes engagent directement le combat au sol à Diabali pour tenter de reprendre la ville aux rebelles.

 

 

Le 17 janvier au soir, l’armée malienne reprend aux terroristes la ville de Konna, tuant des djihadistes, détruisant quelques véhicules et prenant possession de 8 autres véhicules.

 

Le 21 janvier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonce la reprise par les armées malienne et française des villes de Diabali et Douentza.

 

 

Le 25, après des bombardements, les Français reprennent l’aéroport de Gao (au nord-est), important centre de logistique pour les islamistes, avant de s’emparer de toute la ville le 26 janvier.

 

 

 

Le 27 janvier, l’aviation française bombarde des positions stratégiques islamistes sur Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, détruisant notamment la maison de Iyad Ag Ghaly, chef du groupe armé Ançardine.

 

 

Le 28 janvier, les forces franco-maliennes reprennent Tombouctou, à l’issue d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit pour contrôler les différents accès de la ville, et empêcher ainsi des exfiltrations ennemies.

Le 29 janvier, le Mnla annonce que les villes de Kidal, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt sont sous son contrôle.

 

 

Dans la nuit du 29 au 30 janvier, au cours d’une opération aéroportée, l’armée française prend position sur l’aérodrome de Kidal, situé au sud-est de la ville.

 

 

Le 30 janvier, la France appelle au dialogue avec la population du Nord du Mali.

Le 02 février, le président français, François Hollande effectue au Mali une visite de 24 heures qui l’a mené à Tombouctou (via Mopti-Sévaré) et à Bamako.

 

Kidal et ses secrets

Quelques jours plus tôt, le 27 janvier 2013, le gouvernement avait adopté une feuille de route pour la transition, qui comprend un calendrier électoral et prévoit l’ouverture de négociations avec les représentants légitimes des populations du Nord (élus locaux, société civile) et les groupes armés non terroristes qui reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali. Prévue par le Conseil de sécurité des Nations unies dans ses résolutions 2056, 2071 et 2085, la feuille de route conditionne la reprise de la coopération civile bilatérale entre le Mali et plusieurs pays ainsi que celle de l’Union européenne.

 

 

Cette feuille de route, validée plus tard par l’Assemblée nationale s’articule autour de deux points essentiels : la restauration de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections transparentes et libres. Son coût était estimé à 112 milliards de Francs CFA.

 

Comme on le constate, à l’adoption du document, la restauration de l’intégrité territoriale était quasiment réalisée à près de 100%, avec toutes les régions du nord libérées, à l’exception de la ville de Kidal où les groupes armées du Mnla et Hcua, « protégés » par les forces étrangères, continuent à faire leur loi.

Justement, c’est le cas particulier de Kidal qui a nécessité d’engager les négociations avec les rebelles afin de pouvoir tenir les élections sur toute l’étendue du territoire national.

 

 

Le président Dioncounda nomme un émissaire spécial, en la personne de Tiébilé Dramé, pour mener les discussions sous l’égide du médiateur Blaise Compaoré.

 

 

Après onze jours de négociations (6-18 juin), les autorités de transition et les groupes rebelles paraphent « l’Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». L’accord a été signé, pour le gouvernement, par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, le général Moussa Sinko Coulibaly, et par Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intallah au nom des deux mouvements touaregs, en présence du président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne. Cela n’a pas été facile pour parvenir à l’accord. Les négociations ont débuté dans un climat de grande méfiance. Le 6 juin, à la veille de l’ouverture des discussions entre les deux camps l’armée malienne prend Anéfis verrou stratégique tenu par les combattants touaregs à une centaine de kilomètres de Kidal. Le lendemain, l’émissaire du président malien Tiébilé Dramé demande que deux autres groupes armés du Nord, le mouvement arabe de l’Azawad et les milices Gandakoye participent aux négociations. Refus des touaregs et de la médiation burkinabè.

 

 

La négociation démarre avec trois jours de retard et très vite, les questions sécuritaires suscitent des frictions. Le gouvernement veut un désarmement du Mnla dès l’entrée des troupes à Kidal. Les rebelles touaregs exigent la suspension des poursuites judicaires à l’encontre de certains de leurs membres. Bras de fer, blocage. Djibril Bassolé, le ministre des Affaires étrangères burkinabè vient à Bamako le 12 juin, accompagné des représentants de la communauté internationale pour convaincre le président Dioncounda que le désarmement est un processus de longue haleine.

 

 

Après une série de versions corrigées, les deux délégations finissent par s’entendre sur un texte. Dioncounda exige encore de nouvelles modifications. C’est alors que les présidents François Hollande et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire s’entretiennent par téléphone avec Dioncounda Traoré. L’épilogue est intervenue avec la signature de l’accord intérimaire qui n’est qu’une première étape sur le chemin de la réconciliation et de la paix.

Cet accord contient deux parties, deux phases distinctes. La première, gérer l’urgence et permettre la tenue de l’élection présidentielle à Kidal mais aussi dans toutes les régions du Nord dans un environnement sécuritaire stable.

Pour y arriver, il est prévu qu’une commission mixte, comprenant quatre membres de l’armée et quatre autres des groupes du Nord, se mette au travail pour définir les conditions et le calendrier d’un retour de l’armée et de l’administration dès la signature de l’accord. Les Nations unies, l’armée française et la Minusma sont également représentées dans cette commission. Leur rôle : encadrer le processus sécuritaire qui s’engage pour éviter toute reprise des hostilités.

 

 

Ce processus prévoit un cessez-le-feu immédiat, un cantonnement des combattants du Nord et un redéploiement en parallèle des forces de sécurité du Mali et des agents de l’administration capables d’organiser le scrutin présidentiel.

Le gouvernement a dû renoncer cependant à son exigence d’un désarmement immédiat des combattants touaregs à Kidal. Le Mnla a dû, lui, accepter le déploiement de l’armée malienne dans son fief. Cette controverse a sans doute été l’obstacle le plus difficile à franchir.

Autre point de friction, le gouvernement malien s’opposait à ce que le mot Azawad, terme utilisé par les autonomistes touaregs pour désigner la région du nord malien, figure dans l’accord. Il n’a pas eu gain de cause. La délégation touarègue du Mnla et du Hcua qui réclamait que les poursuites judiciaires contre certains de ses membres soient suspendues n’a pas de son côté obtenu satisfaction.

 

 

La seconde phase viendra 60 jours après l’élection présidentielle, le nouveau chef d’Etat, donc IBK, devra organiser des pourparlers plus consistants, notamment pour définir le statut administratif de l’Azawad et les stratégies de développement de la zone. Pour garantir le suivi et le respect de son application, les Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne sont signataires de l’accord.

 

Un président démocratiquement élu

La seconde mission de la transition est sans conteste la plus réussie et fera date dans les annales de l’histoire démocratique du Mali, d’Afrique et du monde tant par l’ampleur du défi que par l’engouement autour de l’élection présidentielle et le pari relevé de main de maître. Avant d’y revenir, rappelons certains éléments fondamentaux. Tout d’abord, c’est le ministère de l’Administration territoriale qui est chargé de l’organisation du scrutin ; la bonne tenue du fichier électoral est confiée à la Délégation générale aux élections ; la Commission nationale électorale indépendante (Céni) veille au bon déroulement du scrutin.

 

 

Ensuite, le fichier électoral biométrique est constitué à partir des données du recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) effectué en 2010. Sur ce fichier figurent les données d’état civil ainsi que la photo et l’empreinte digitale de chaque électeur. Ce sont les cartes Nina confectionnées sur la base de ces données qui ont servi de carte d’électeur.

 

 

Quand en fin janvier 2013, après l’adoption de l’ultime feuille de route de la transition, le président par intérim Dioncounda Traoré annonçait la tenue du 1er tour de l’élection présidentielle pour le 7 juillet, le plus optimiste des Maliens n’y croyait pas. Personne d’ailleurs. Même les autorités françaises avaient dû lâcher cette date à titre de repère. Personne donc, à l’exception notoire de son ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, général Moussa Sinko Coulibaly. Qui n’a plus raté aucune occasion, s’il n’en créait pas, pour réaffirmer que la date est tenable. Le duo Dioncounda-Sinko a pris alors la chose à bras le corps. Le ministre a engagé la surmultipliée dans la réalisation de cette ultime mission qui se dressait en défi personnel. Il multiplie les rencontres et campagnes d’information avec la classe et les acteurs politiques et fouette les autres structures en charge des élections afin que tous soient au même niveau d’information, prennent les décisions ensemble et fassent chemin ensemble.

 

 

Dans cette dynamique, le Ceni évoque des soucis qui nécessitaient pour elle une rallonge de quelques semaines pour qu’elle soit prête. La nouvelle date de l’élection présidentielle est alors fixée au 28 juillet.

 

 

Aux termes du décret enregistré sous le numéro 2013-478/P-RM du 27 mai 2013, le collège électoral est convoqué le dimanche 28 juillet 2013, sur toute l’étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali à l’effet de procéder à l’élection du président de la République. Le conseil des ministre extraordinaire du lundi 27 mai 2013 qui précise qu’un second tour du scrutin aura lieu le dimanche 11 août 2013 si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour.
La campagne électorale à l’occasion du premier tour est ouverte le dimanche 7 juillet 2013 à zéro heure. Elle est close le vendredi 26 juillet 2013 à minuit. La campagne électorale, à l’occasion du second tour s’il y a lieu, est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Elle est close le vendredi 9 août 2013 à minuit.

36 candidats postulent, mais 28 candidats sont retenus par la Cour constitutionnelle le vendredi 5 juillet.

Huit candidats, dont une femme, ont vu leurs candidatures rejetées pour faute de paiement de caution et/ou parrainage insuffisant, a expliqué la Cour.

 

 

Les candidats retenus sont : Cheick Modibo Diarra (Rpdm), Soumana Sako (Cnas-Faso Hèrè), Modibo Sidibé (Fare), Dramane Dembélé (Adema), Soumaïla Cissé (Urd), Ibrahim Boubacar Keïta (Rpm), Koninba Sidibé (Modec), Oumar Mariko (Sadi), Choguel Kokalla Maïga (Mpr), Yeah Samaké (Pacp), Haïdara Aïssata Cissé ( Chatto 2013), Jeamille Bittar (Umam), Moussa Mara ( Yelema ), Mountaga Tall (Cnid Fyt), Racine Thiam (Cap), Hamed Sow (Rtd), Cheick Keïta (Uda), Sibiri Koumaré (Sira), Cheick Boucadary Traoré (Care), Ousmane Ben Fana Traoré (Pcr), Alhousseiny dit Abba Maïga (Panafrik), Housséini Amion Guindo (Codem), Mamadou Bakary Sangaré ( Cds), Siaka Diarra (Ufd), Oumar Boury Touré (Gadm), Youssouf Cissé (Cic) et Oumar Ibrahim Touré (Apr).

 

Premier tour : affluence des électeurs, bonne note des observateurs

Le 8 juillet, Tiébilé Dramé demande un report du scrutin à la Cour constitutionnelle, considérant qu’il y a violation de la loi électorale, le collège électoral ne pouvant être convoqué tant que les listes électorales ne sont pas établies sur l’ensemble du territoire national, ce qui serait le cas dans les 13 communes de la région de Kidal. Le 17 juillet, au cours d’une conférence de presse, il déclare retirer sa candidature « parce que les conditions d’une élection régulière ne sont pas réunies ».

 

 

Le premier tour se déroule le 28 juillet dans le calme malgré de nombreux cafouillages, des électeurs cherchant désespérément leur bureau de vote.

 

 

Les observateurs de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) se déclarent satisfait du déroulement du premier tour remarquant cependant la difficulté pour les électeurs à trouver leur bureau de vote ainsi que des dysfonctionnements comme le manque d’isoloirs dans certains bureaux de vote.

 

 

La mission d’observation de l’Union africaine, conduite par Edem Kodjo, ancien Premier ministre togolais a constaté « un scrutin homogène malgré quelques petites imperfections, qui cependant n’entachent pas la bonne tenue du scrutin ».

 

 

Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne, « malgré des conditions difficiles, l’administration malienne a fait preuve de détermination pour garantir la transparence et la crédibilité des élections ».

Le président français François Hollande s’est félicité du « bon déroulement du scrutin présidentiel malien, marqué par une mobilisation importante et une absence d’incident majeur ».

 

 

Le 30 juillet, le ministre Moussa Sinko Coulibaly annonce que les premiers résultats officiels portant sur un tiers du dépouillement donne une avance importante au candidat Ibrahim Boubacar Keïta et affirme que « si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour ». Ces résultats partiels sont immédiatement contestés par l’Urd de Soumaïla Cissé et décriés par une grande partie de la classe politique, et l’attitude de Sinko dénoncée par l’opinion nationale.

 

 

Le 2 août, il annonce les résultats complets provisoires. Ibrahim Boubacar Keïta arrive largement en tête avec 39,24% des voix devant Soumaïla Cissé qui obtient 19,44% des suffrages exprimés. Le candidat de l’Adéma-Pasj Dramane Dembélé arrive en troisième position avec 9,59% des voix

Aussitôt après, prenant acte des résultats provisoires le plaçant deuxième, Soumaïla Cissé déplore la mauvaise organisation du premier tour en déclarant que « l’arbre de la grande mobilisation du peuple malien, le 28 juillet, ne doit pas cacher la forêt de l’impréparation, de la mauvaise organisation de la fraude qui ont caractérisé le premier tour de l’élection présidentielle » et demande que « ces ratés, ces dysfonctionnements, cette mauvaise organisation dont la responsabilité incombe au seul gouvernement, soient corrigés avant le second tour ».

 

 

Le 7 août 2013, la Cour Constitutionnelle proclame les résultats définitifs donnant 39,79% à IBK et 19,70% à Soumaïla Cissé. Taux de participation : 51,54% (record absolu sous l’ère démocratique).

 

 

11 août: plébiscite pour IBK

L’annonce des résultats définitifs du premier tour le 7 août 2013 déclenche le début de la campagne officiel le lendemain, une campagne très courte de 48 heures alors que les Maliens, très majoritairement musulmans, célèbrent la fin du ramadan. Soumaïla Cissé propose à son adversaire l’organisation d’un débat télévisé, mais Ibrahim Boubacar Keïta décline la proposition, son état-major évoquant un problème de temps pour le préparer.

La plupart des candidats éliminés au premier tour ont rallié l’un de deux finalistes.

 

 

Le 3 août, Dramane Dembélé, candidat arrivé en troisième position, appelle à voter pour Ibrahim Boubacar Keïta, contredisant la consigne donnée par son parti l’Adéma-Pasj. Il justifie ce ralliement par l’appartenance commune de l’Adéma-Pasj et du Rpm à l’Internationale socialiste et le partage des « mêmes valeurs de gauche ».

Le 5 août, la Convergence pour le développement du Mali et son candidat Housseini Amion Guindo, apporte leur soutien à IBK. Le même jour, six candidats, Moussa Mara du parti Yelema, Racine Thiam de la Cap, Ousmane Ben Fana Traoré du Pcr, Sibiri Koumaré de Sira, Siaka Diarra de l’Ufd et Alhousseiny Maïga de Panafrik, forment un collectif appelant à voter pour IBK.

 

 

Oumar Mariko et son parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Mamadou Blaise Sangaré, (Cds), Oumar Bouri Touré (Gadm), Mme Haïdara Aïchata Alassane Cissé (Chatto 2013), Mountaga Tall (Cnid-Fyt), Choguel Kokalla Maiga (Mpr), Cheick Keita (Uda), Hamed Sow (Rtd), Oumar Ibrahim Touré (Apr), Konimba Sidibé (Modec) ont également appelé à voter pour le candidat du Rassemblement pour le Mali.

Le même jour, se conformant à l’accord signé en mai, la plate-forme de l’Alliance pour la République et la Démocratie (Ard) qui lie les partis membres pour le soutien au candidat du Front pour la défense de la république (Fdr) le mieux placé pour le second tour, Modibo Sidibé apporte son soutien à Soumaïla Cissé pour le second tour. Jeamille Bittar et la direction de l’Adéma-Pasj, également membre du Fdr, apportent leur soutien à Soumaïla Cissé ; tout comme Tiébilé Dramé.

 

Niankoro Yeah Samaké, candidat du Parti pour l’action civique et patriotique (Pacp) et Cheick Boucadary Traoré, candidat de la Convergence africaine pour le renouveau (Care) ont déclaré ne pas donner de consigne de vote pour le second tour.

 

 

La Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas-Faso Hèrè) dont le candidat était Soumana Sako, déclare invite, le 9 août, « tous ses militants et sympathisants ainsi que l’ensemble de l’électorat à exercer leur libre choix pour le second tour en n’ayant à l’esprit que l’intérêt supérieur du Peuple (…) ».

Le dimanche 11 août, les Malien sortent (moins massivement) et offrent un plébiscite historique à Ibrahim Boubacar Kéïta.

 

 

Le lundi 12 août, Soumaïla Cissé reconnaît sa défaite avant la fin même des dépouillements et va nuitamment chez voir IBK pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance pour le Mali.

 

 

Les résultats officiels sont proclamés le 15 août 2013 : Ibrahim Boubacar Keïta est élu avec 77,6 % des voix contre 22,4 % pour Soumaïla Cissé.

Sékou Tamboura

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5 COMMENTAIRES

  1. Excellent article! Non…Documentaire meme avec dates et circonstances a l’appui. Merci Mr. Tamboura vous etes un example a suivre dans ce metier! 😆

  2. Salut Koudis!

    Ce papier interminable est aussi passionnant que l’annuaire téléphonique! 😀 😀 😀 😀 😀 😀

    Ce Tamboura a dû faire la même école de journalisme que dame Koumba Sacko! 😀 😀 😀 😀

  3. Trop long et trop confus fais une synthèse.C’est ce que tu as appris au CESTI à DAKAR?

  4. sanogo et jonkiss sont de la merde rien que la merde ils sont deux vampirs sans dignite…….

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