Dans une correspondance déposée à notre rédaction, un groupe d’agents actifs ou anciens de la Sécurité d’Etat (SE) affirme être l’auteur du livre « ATT-cratie : la promotion d’un homme et de son clan ». Patriote, il se dit décidé à étaler sur la place publique toutes les bassesses des réseaux mafieux qui gravitent autour du régime en place et qui mettent à terre l’Etat malien aux plans économique, social, culturel et humain.
Les pratiques de corruption, de clientélisme, de concussion… sous ATT seront, promet-il, largement évoquées. Les ministres, directeurs généraux, politiciens et notabilités qui ont les pantalons troués devront alors passer sous les fourches caudines d’hommes qui ont enquêté sur leurs services. Pour lier l’acte à la parole, le groupe aborde aujourd’hui le cas de la Cellule d’appui à l’informatisation du secteur financier (CAISF). Là-bas, le peuple, apparemment, est proprement trahi.
« Nous sommes « Le Sphinx » !!! Pas besoin de faire déplacer quelqu’un à Paris comme nos élites ont toujours l’habitude de le faire quand l’incertitude prend possession de la conscience. Nous sommes un groupe d’agents actifs et ex-agents de la Sécurité d’Etat (SE) opérant à Bamako et dans un réseau national bien implanté et équipé. Notre rôle n’est pas d’ausculter le caractère d’une personnalité mais de mettre en lumière ses faits et actions dans le contexte de son devoir et responsabilité.
Oui nous ne pouvons plus servir la médiocrité, mais nous continuerons à servir la sécurité de la nation.
La première menace imminente pour la nation malienne est l’implosion sociale avec tous ses aléas connus. Cette menace est en majeure partie engendrée par l’incompétence vénale des « élites » accompagnée d’une culture de corruption chronique, d’un clientélisme bien orchestré et d’un incivisme inquiétant.
Cependant, nous nous sommes donnés pour tâche de rendre publics les résultats de nos enquêtes que la classe dirigeante nationale met sous censure. Ainsi est scellé le destin de la nation pour et par la sécurité de l’Etat.
Pour aujourd’hui, l’affaire qui va être révélée concerne le ministère des Finances (MEF), la direction générale des marchés publics (DGMP), la Cellule d’appui à l’informatisation du secteur financier (CAISF).
Bien que la plupart des Maliens savent ce qu’est le MEF, la DGMP, très peu savent ce que fait exactement la CAISF. La CAISF est une de ces innombrables cellules dévoreuses de fonds publics que l’élite dirigeante a su mettre en place et de façon légale pour non seulement détourner les fonds des crédits (IDA, Banque mondiale, Fed…), mais surtout pour mettre le Trésor malien à mal.
La CAISF est une cellule qui a survécu à au moins 3 ministres des Finances mais personne au Mali ne sait exactement quel projet informatique a exactement été achevé par cette cellule. Il ne faut surtout pas avoir le malheur de demander après un bilan des activités de la cellule car il n’existe pas sous la forme standard connue.
Comment une telle structure administrative peut-elle survivre à tant de ministres sans être redevable de bilan d’activité ? Ainsi commence notre enquête sur cette structure et ses ramifications.
Depuis 2004 il existait un projet d’informatisation de la DGMP en général et plus particulièrement l’informatisation des procédures de passations des marchés publics. Le directeur de la DGMP était alors M. Binafou Touré. Selon les informations fiables dont nous disposons, les termes de références de ce projet avaient été élaborés à l’extérieur par un informaticien malien au Luxembourg qui, ensuite, les fournissait sans rémunération vérifiable au département informatique de la DGMP.
Un appel d’offre restreint national fut lancé et le marché semblait être accordé à la société de droit malien qui avait élaboré le CD-Rom sur les codes et actes de passations des marchés publics.
L’accord du ministre des Finances en la personne de M. Abou-Bakr Traoré était alors nécessaire pour un projet estimé à 120 000 000 de nos francs. C’est ainsi que le directeur de la CAISF en la personne de M. Chérif Mohamed Kéita sur demande d’avis du ministre ordonna une suite défavorable à l’octroi du marché avec l’argument qu’il n’était pas informé du projet et que le dossier d’un tel projet exige l’élaboration d’un cahier de charges bien « étoffé ».
Quel gâchis pour les membres de la DAF (comité de dépouillement) du MEF qui voyaient impuissamment le gâteau fondre sous leurs yeux.
Alors dans la foulée, la société élaboratrice des CD-Rom fut mise de côté pour des raisons d’usage de faux document.
C’est alors que les démons de l’affairisme orchestré ont commencé leur besogne selon la tradition connue. Ainsi sous l’impulsion de la CAISF et du DG de la DGMP, un nouvel appel d’offre restreint fut lancé.
A la différence du premier, celui-ci semblait être international. Sur la liste des entreprises présélectionnées se trouvaient 2 sociétés sénégalaises (bien sûr sans aucune référence au Mali) une société luxembourgeoise (qui avait élaboré les termes de références et en réalité réalisé les CD-Rom de la DGMP) et le reste était des sociétés maliennes.
Mais comment se sont retrouvées des sociétés sénégalaises n’ayant aucune référence dans le domaine sur cette liste d’appel d’offres ?
Nous avons après 2 jours d’enquête décelé que ces sociétés avaient été choisies par le DG de la DGMP en personne avec l’appui du directeur de la CAISF. En fait, l’appel d’offre avait été organisé pour fournir une légitimité à la magouille. Les autres sociétés ayant senti très tôt l’odeur du soufre malien n’ont pas jugé nécessaire de postuler pour ce marché de dupe.
On n’a pas besoin d’être un initié pour comprendre qu’il s’agit d’un cas plausible de clientélisme. Il fait noter que le directeur de la CAISF avait servi à la BCEAO à Dakar et qu’il était détaché auprès de l’Etat malien et cela lorsque son ami M. Soumaïla Cissé était devenu ministre des Finances.
Ainsi le marché fut attribué avec l’aval du MEF à une société sénégalaise, comme convenu entre le directeur de la CAISF et le DG de la DGMP.
A l’occasion, le neveu du directeur de la CAISF en la personne de M. Mamadou Koné qui était également l’ami du DG de la DGMP fut nommé en qualité de détaché technique auprès de la DGMP bien qu’il n’avait pas en tant qu’informaticien la compétence requise pour ce projet. Ce neveu n’étant pas mentionné dans le registre des fonctionnaires ne pouvait être qu’un employé de la CAISF, mais sur la base de quels critères est-il devenu employé de la CAISF ? Tout compte fait, confier un projet de plus de 100 000 000 F CFA à une personne qui avait une formation de bac+2 et sans expérience professionnelle est un acte normal au Mali. Finalement bouffer de l’argent ne nécessite pas d’expérience professionnelle.
Bien évidemment le projet fut un échec et comme toujours aucun bilan n’existe à ce jour et les différents acteurs se sont bien chamaillés, chacun accusant l’autre d’être responsable de l’échec du projet.
Entre-temps le DG de la DGMP a été remplacé par un autre et est devenu conseiller du ministre des Finances.
La CAISF continue d’exister et son directeur peut continuer de savourer l’existence en attendant le projet à dévorer. Finalement il n’a pas de compte à rendre à personne. Vive l’Etat !!!
Les enquêtes n’ont jamais conduit à une prise de décision, le pillage de deniers publics et la délinquance financière étant institutionnalisés au Mali. A bas le peuple !
Ainsi se perpétue la médiocrité de l’appareil administratif, de ce qui reste encore d’un Etat malien et ainsi nos enfants seront contraints de partir loin et très loin et cela même au prix des noyades, de l’humiliation de l’immigration clandestine.
La nation est en péril si l’Etat devient médiocre.
Mais « Le Sphinx » est là maintenant pas pour sauver la nation car seul il ne pourra jamais mais il peut contribuer à choquer l’Etat car les secrets et les censures seront mis sur la place publique et chaque citoyen devra prendre et assumer sa responsabilité. Chaque mois verra son lot de révélations. Inch Allah !
Aucun politicien, politicienne de l’arène nationale n’est actuellement à l’abri de nos révélations avec des preuves à l’appui. Que Dieu nous donne encore le privilège de vivre encore l’après ramadan.
« Le Sphinx » ! Pour le salut de la patrie et au nom de la sécurité de la nation ».
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