La gestion des affaires publiques au Mali : Gouvernance du Président IBK et la déception des Maliens

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Initié par la fondation FRIEDRICH-EBERT-STIFTUNG (FES) en 2012, Mali-mètre VII est un instrument de collecte et de présentation des données  relatives à l’opinion des citoyens, pour permettre non seulement de saisir les perceptions des gouvernés, mais de les porter à la connaissance du public. Les enquêtes d’opinion sont un outil important dans une démocratie. Elles nous permettent de nous interroger et comprendre les besoins et attentes de la population.  Elles constituent un indicateur essentiel pour la consolidation d’une démocratie participative et représentative des citoyens.

C’est dans se sens que  Mali-mètre VII  s’est fixé comme objectif, la résolution durable et effective des défis du Mali à travers une collecte de la perception des populations et sa disposition des décideurs politiques de la société civile ainsi que la communauté internationale pour un meilleur ciblage des cibles. Il a déjà été réalisé à 6 reprises dans notre pays. Cette édition de Mali-mètre VII à été réalisée du 21 au 30 Décembre 2015 sur un échantillon de 1.870 personnes, âgées de 18 ans et plus et reparties dans l’ensemble des capitales régionales, y compris et le District de Bamako.

Le représentant de la fondation FRIEDRICH-EBERT-STIFTUNG, Jean H.Fahlbusch, a indiqué que l’enquête a porté essentiellement sur la confiance dans l’institution en rapport avec la gestion du pays, la justice et la bonne gouvernance, la sécurité des biens et des personnes, la mise en œuvre de l’accord de paix et la réconciliation au Mali, les Famas, la Minusma, l’opération Barkhane, la réconciliation et les perspectives des élections communales et régionales.

Selon lui, les résultats de cette enquête interpellent les autorités à mieux prendre en compte les besoins fondamentaux, à lutter contre l’impunité et l’injustice, au respect de l’accord de paix par les différents signataires. Présentant les résultats de l’enquête, le chargé du programme de la fondation, Abdourhamane Dicko à indiqué, a indiqué que l’insécurité demeure aujourd’hui la préoccupation majeure pour 72% des sondés, suivie de la pauvreté et le chômage. En ce qui concerne la gouvernance, il a déclaré que 58% des Maliens ne sont pas satisfaits des actions du président de la république et 64% d’entre eux n’apprécient pas les actions entreprises par le gouvernement.

S’agissant des députés, 66% ne sont pas satisfait des actions des députés dans la gestion du pays. En ce concerne la justice, les resultats indiquent que 64,4% de Maliens pensent l’institution judiciaire est corrompue et qu’elle est au service des riches. Selon le rapport, 84% des personnes sondées estiment que la corruption est très élevée au Mali.  Les  principales causes de la corruption, selon l’avis des sondés, sont l’extrême pauvreté de la population, le mauvais exemple des dirigeants et le niveau bas des salaires et revenus.

Par ailleurs, la grande majorité des citoyens, près de 81,7% estiment ne pas être en sécurité. Cela, en faisant allusion aux nombreuses attaques terroristes perpétrées  récemment dans notre pays. Toutefois 75% des sondés font confiance aux Famas pour la sécurisation des personnes et des biens. Par contre, 51,8% de la population pensent que la Minusma ne protège pas les citoyens contre les violences des groupes armés et des terroristes. Au chapitre de l’accord de paix et la réconciliation, 81,8% déclarent ignorer le contenu de l’accord d’Alger.

Alors comment peut-on expliquer ce manque de confiance et les insatisfactions des Maliens ?

L’influence de la famille, mauvais choix des hommes, les scandales financiers et autres pratiques liées à la mauvaise gouvernance plongent le Mali dans un gouffre profond sous la présidence d’IBK. La démocratie étant le pouvoir du peuple, par le peuple, et pour le peuple. Mais malheureusement en Afrique, cette assertion paraît mitigée pour le citoyen lambda tant que la corruption et les sentiments d’injustices sont monnaie courante dans la gestion des affaires publiques. Le peuple Malien demeure en quête de leaders exemplaires soucieux du bien-être de la population et prônant la méritocratie et les valeurs de bonne gouvernance. Cela est possible pourvu que nos soient sérieux et fideles avec eux-mêmes.  Or, cela n’est pas le cas précis du Mali, me semble t-il.

En effet, notre Maliba est au centre des incertitudes voir même des inquiétudes depuis quelques mois faute de vision cohérente pour le Mali. Le ‘’seigneur aurait-il ignoré ou abandonner le Mali’’. Comme chante déjà certains artistes «  rappeurs » de Bamako.  Est-ce une ‘’malédiction divine qui vise le pays’’ c’est me semble t-il, les convictions exprimées par de nombreux concitoyens désœuvré par le sort qui s’abat sur le Mali, balloté entre une crise sécuritaire qui menace (toujours) sa souveraineté et sa stabilité, et les scandales financiers et autres pratiques dignes d’une République bananière. Le Malien lambda a l’impression que cette situation désastreuses et catastrophique du pays ne semble guère soucieux les tenants du pouvoir. A commencer par le Président de la République dont son mandat est terni par une série d’affaires politico-financières. Cette situation décriée par l’opposition depuis de son mandat est entrain de s’avérer vraie, car les faits et les pratiques  sont sans équivoques.

Au sortir d’une crise aussi profonde, le Mali avait besoin d’un homme a poigne, pour consolider, non seulement sa démocratie mise en mal par le putsch du 22 Mars 2012, mais aussi pérennisé les acquis d’un retour à la paix légué par la transition. Le pays avait besoin de quelqu’un qui pouvait « finir la rébellion », et faire du Mali un Etat Un et indivisible. Les regards des Maliens ont convergé vers le candidat IBK, élu avec plus de 77%.  L’homme justifie d’un passé où il avait convaincu plus d’un par sa méthode rigoureuse de gestion des affaires publiques. Mais ses compatriotes ne tarderont pas à réaliser qu’ils se sont lamentablement trompés. Le mythe qui le faisait passer pour « l’homme de la situation » n’a pas résisté à l’épreuve du pouvoir. Aujourd’hui, en plus de situation sécuritaire, toujours instable, l’économie malienne est en berne, le tissu social s’effrite (plainte du BIPPREM contre la mal gouvernance) sans qu’ils  ne se rendent compte, le front syndical mouvementé (la CSTM et le syndicat des banques projettent une grève), l’administration timide. Le choix judicieux des hommes pouvant conduire la destinée d’une nation est ignoré par les dirigeants actuels de l’Etat pour laisser place à la corruption, au népotisme et clientélisme des agents de l’Etat. Comment doit ou peut-on encore  espérer au changement pour le bonheur des démunis et les souffrants. En moins que le président IBK se réveille et voir le ver à moitié plein.  Afin que l’exemplarité ne soit pas un mot, mais un facteur clé de réussite dans la bonne gouvernance des affaires publiques au Mali. IBK doit, enfin,  se réveiller dans un élan de sursaut patriotique pour honorer le peuple Malien comme il l’a promis pour le bonheur des Maliens sans exception.

Seydou Diarra

 

 

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