A l’instar de plusieurs autres responsables de partis présents au meeting du dimanche 7 août dernier, le président du Pids n’est pas allé avec le dos de la cuillère.
Le meeting d’évaluation de l’an I de l’investiture du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a été une occasion pour des partis de l’opposition, une dizaine, de dépeindre la gestion du régime en place.
Dans la salle Banzoumana Sissoko du Palais de la Culture, l’URD de Soumaïla Cissé, le Parena de Tiébilé Dramé, le Pdes d’Ahmadou Abdoulaye Diallo, la FCD de Djibril Tangara, le PS Yelen Kura d’Amadou Koïta, le PLA de Seydou Diawara, l’AFP-Bèjèfanga de Hamé Traoré, le Prvm de Mamadou Sidibé et le Pids de Daba Diawara de dresser un tableau très sombre des 12 premiers mois de règne d’IBK.
Ainsi, au delà de la déclaration commune qu’ils ont faite à cette occasion, les responsables des partis signataires sont allés, chacun de ses propos, pour porter un jugement sur la gestion des affaires publiques. Ils abordèrent ainsi, pêle-mêle, l’achat de l’avion présidentiel, le contrat d’armement, les événements de Kidal, l’affaire dite Tomi, entre autres, et plusieurs autres dysfonctionnements au sommet de l’Etat.
Pour sa part, le président du Pids, après avoir retenu plusieurs insuffisances dans la gestion du pouvoir par les autorités, a souhaité que celles-ci mettent en place une armée digne. Ce, dans le souci de mettre fin aux velléités de mise de «réinstallation d’une base militaire étrangère» sur le sol malien, tel que le régime a pris cette «lourde responsabilité devant l’histoire». Et Daba Diawara de souhaiter par ailleurs que l’argent public soit géré de manière efficiente et qu’il ne serve que l’intérêt public. Pour lui, l’évidence crève les yeux que dans maints domaines, les gouvernements issus des élections générales de 2013, pour avoir péché par le népotisme et la corruption, n’ont point satisfait à bien des exigences démocratiques et républicaines.
Sur le triple plan économique, social et éducatif, le président de l’ex-comité d’appui aux reformes institutionnelles s’est dit convaincu que les problèmes ont atteint une certaine ampleur et appelé le gouvernement à prendre en compte les préoccupations légitimes des Maliens. Ainsi, il a réclamé un changement de mode de gouvernance et de profondes reformes politiques et institutionnelles pour créer enfin les conditions d’un relèvement de l’Etat. Au sujet des négociations en cours, Daba Diawara dit avoir conscience de la complexité d’un tel exercice dont l’issue heureuse ne peut, dit-il, résulter que d’un dialogue inclusif inter-malien. «C’est pourquoi le Pids se réjouit de l’ouverture des pourparlers d’Alger et souhaite qu’ils aboutissent très rapidement à un accord de paix dans le respect de l’intégrité du territoire national et du caractère unitaire et laïc de notre pays », a-t-il souhaité. Toutefois, il a regretté le fait que beaucoup de ceux-là qui pouvaient contribuer à la réussite de ces négociations aient été mis à l’écart pour des « raisons inavouées ». Le président du Pids a conclu en appelant l’ensemble des Maliens à se donner la main pour la construction du nouveau Mali, qui, dit-il, est bien possible.
Bakary SOGODOGO