FSD-COFOP- ADEMA Association face à la presse : Vent debout contre la «répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime»

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Soumaila Cissé

Suite à la répression de leur manifestation pacifique du 16 novembre 2018, le Front de sauvegarde de la démocratie (Fsd), la Coalition des forces patriotiques (Cofop) et  l’Adéma  Association ont animé lundi 19 novembre une conférence de presse à la Maison de la presse. Au cours de laquelle, ils ont affiché leur volonté de porter plainte contre certaines personnalités du régime pour violation de la Constitution.   

Devant la presse nationale et internationale, les responsables du Fsd, de la Cofop et de l’Adéma Association ont fustigé le régime en place pour violation grave de la loi fondamentale du pays.

Dans une déclaration, leur porte-parole, Dr. Oumar Mariko,
a affirmé que l’intention des forces de l’ordre était de tuer ou blesser pour l’exemple, faire peur et dissuader l’opposition à organiser d’autres manifestations. Soulignant plus loin que des dizaines d’agents se sont acharnés, entre autres, sur Amadou Araba Doumbia, député à l’Assemblée nationale et membre du Bureau politique du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance).

«Il a été violemment frappé à coup de bâtons et de matraques.
Admis à la Polyclinique Pasteur après un passage aux urgences du CHU Gabriel Touré, le sang coulait de son nez et de sa bouche suite aux coups de matraques et de pieds qui lui ont été assénés… Il saignait abondamment», déplore Dr. Mariko. Avant de relever que d’autres participants au rassemblement ont été blessés et que quelques-uns ont été interpellés et au moins deux militants sont détenus au commissariat du premier arrondissement de Bamako. Il s’agit de Sadou Touré, 38 ans, et de Bassidi Haïdara, 28 ans.

La déclaration relève que, «dans son obsession à étouffer par la violence toute contestation même pacifique, le régime n’a pas hésité à ordonner à sa police de gazer des personnalités de dimension nationale et internationale comme Ali Nouhoun Diallo, Soumaïla Cissé, Mme Sy Kadiatou Sow, Djibril Tangara, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga, Housseinou Amion Guindo, Maître Mountaga Tall et Hassane Barry, Djiguiba Keïta, Oumar Mariko ou Coulibaly Kadiatou Samaké.»

En plus de condamner la «répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime», les responsables des organisations signataires de la déclaration «tiennent Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubèye Maïga et le général Salif Traoré (ministre de la Sécurité du régime) pour responsables de cette violence que rien ne justifie.»

 

Et de constater : «en s’en prenant au droit de manifestation pacifique garanti par la constitution, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta veut intimider et terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien. Ce faisant, il espère faire passer par la terreur ses réformes dont la finalité est la déstabilisation du Mali.

Face à l’arrogance d’État et aux velléités autocratiques du régime, nous lançons un vibrant appel à toutes les forces démocratiques de l’intérieur et de l’extérieur afin qu’elles se mobilisent pour mettre en échec le fascisme rampant et les plans machiavéliques du régime.»

 

Les signataires de la déclaration entendent initier, au plan judiciaire, des plaintes, avec constitution de parties civiles, contre Soumeylou Boubèye Maïga, le général Salif Traoré, le commissaire divisionnaire Siaka D. Sidibé, directeur de la Police du District et le commissaire principal Siriman dit Bah Tangara, commissaire du 1er arrondissement de Bamako, pour violations de la constitution et de la loi, coups et blessures volontaires ayant entraîné de graves lésions.

 

Au plan politique, ils affirment boycotter les séances d’écoute programmées par l’Assemblée nationale sur le projet de loi organique relatif à la prolongation du mandat des députés et des députés des deux regroupements d’opposition interpelleront devant l’Assemblée nationale le gouvernement de fait et, notamment, les ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Santé.

Au plan de la mobilisation, une grande marche populaire de protestation et de résistance contre la répression, la violation de la constitution, les dérives anti-démocratiques et autocratiques, les projets de découpage territorial et de déstabilisation du Mali et l’insécurité, sera organisée après la semaine du Maouloud, précisément le mardi 4 décembre prochain.

Ousmane DIAKITE

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