Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) : Fait le pont de la situation sociopolitique et sécuritaire 6 mois après le Coup d’Etat

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Si les putschistes savaient l’étendue du tort qu’ils allaient causer à leur pays, se seraient-ils abstenus? C’est la question qu’on peut se poser au vu de l’immense champ de ruines résultant de l’aventure du 22 mars.

Six mois après: – les deux tiers du pays sont aux mains de groupes armés jihadistes, qui infligent à notre peuple humiliation quotidienne et exactions criminelles et barbares ; trois aéroports pouvant recevoir de gros porteurs sont ainsi tombés sous le contrôle de groupes armés étrangers ; l’Etat est effondré ; l’armée est décapitée, la chaîne de commandement rompue,

– la dignité nationale et l’honneur de notre peuple sont atteints. Le Mali et les Maliens sont l’objet de compassion, de curiosité à travers le monde.

– plus de 445.000 Maliens ont quitté leurs foyers pour vivre dans des conditions précaires comme Déplacés internes ou comme réfugiés,

– le Mali a perdu 1 milliard d’euros (655 milliards de francs CFA) de financements ; le taux de croissance prévisionnel du PIB qui était de 4% sera de -4% à la fin de l’année ; l’industrie malienne est dans « le coma » selon l’Essor, pourtant connu pour sa mesure ; « les salariés du secteur industriel assistent impuissants à la fermeture des usines, aux mises en chômage et aux licenciements massifs » (L’Essor du 19 septembre) ; le secteur de l’hôtellerie et du tourisme traverse un marasme sans précédent: fermetures d’hôtel, de restaurants, licenciements de travailleurs, et faillite des promoteurs ; la situation financière de l’Etat est des plus critiques: le Ministre de l’Economie et des Finances qui ne veut pas rester dans l’Histoire comme le Ministre des retards de salaires serre sans cesse les vis: l’Etat qui a fonctionné au 2è trimestre avec 1/8è du budget prévu tourne au 3è trimestre avec 1/13è.

Un projet de collectif budgétaire a été adopté par le gouvernement, le 19 septembre, nous amenant à nous interroger sur la légalité des opérations financières effectuées au nom de l’Etat depuis cinq mois ; la situation économique et sociale est plus que préoccupante. Le peuple souffre. La misère s’étend malgré l’occupation des régions de Kidal, Gao, Tombouctou et une bonne partie de la région de Mopti, le Premier ministre et son gouvernement ne semblent avoir aucune vision, aucun plan ni pour faire la guerre ni pour faire la paix.

Sur la question du Nord, l’immobilisme du Gouvernement s’est plus que jamais accentué pendant que les occupants renforcent leur emprise sur la partie septentrionale du pays.

Dans les régions occupées, notre peuple souffre du manque ou de l’insuffisance des services sociaux. Il souffre de l’oppression et de la violence d’une occupation barbare: lapidation à mort, amputation des mains et de pieds, châtiments corporels, viols et agressions contre les femmes.

Au plan politique, les forces militaires, politiques et sociales qui ont perpétré et ou soutenu, d’une manière ou d’une autre, le coup d’Etat du 22 mars ont imposé la reconduction du Premier ministre C. M. Diarra et renforcé leur emprise sur l’Etat à la faveur du remaniement ministériel du 20 août dernier.

Tout se passe comme si, certaines de ces forces veulent prendre une revanche historique sur les 20 années de conquêtes et de construction démocratiques.

Tout se passe comme si, à la faveur du coup d’Etat du 22 mars, ces forces veulent restaurer un ordre que l’on croyait à jamais révolu.

Le retour de l’armée dans les casernes et au front reste une exigence démocratique et républicaine non réalisée. La junte militaire est plus que jamais présente sur la scène politique.

Au plan de la justice et des droits de l’homme, l’impunité reste la marque principale des six premiers mois du coup d’Etat. Les graves violations des droits de l’homme commises à Bamako et à Kati (exécutions sommaires, tortures, arrestations/détentions illégales, agressions contre les journalistes) n’ont fait l’objet, à ce jour, d’aucune enquête.

Quatre mois après, les auteurs et complices de la tentative d’assassinat du Président, le 21 mai, courent toujours sans être inquiétés.

En conclusion,

Six mois après le coup d’Etat et l’occupation des deux tiers du territoire national, le Mali n’est malheureusement ni à la veille d’une offensive militaire de l’armée nationale ni à la veille d’une intervention étrangère pour libérer le Nord.

Les tergiversations des pouvoirs publics consécutives à celles de la junte retardent la mise au point d’un plan pour la libération du pays.

Pour le FDR le retour effectif à l’ordre constitutionnel reste un objectif à réaliser.

Le retour effectif et vérifiable de l’armée dans les casernes reste un objectif non réalisé.

Le FDR rappelle que la principale tâche de la Transition est la libération du territoire national de l’occupation.

Il invite les autorités de la Transition à coopérer sincèrement avec la CEDEAO et à satisfaire ses demandes afin que la communauté internationale puisse aider notre armée et notre pays à libérer le Nord.

Le FDR invite toutes les forces démocratiques, patriotiques et républicaines à se mobiliser et à se rassembler en vue de la résistance contre:- l’occupation ; le coup d’Etat et la restauration.

 

 

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