Lors de la grande convergence de la troisième voix politique, le jeudi 18 octobre 2018, la Codem de Housseini Amion Guindo a occupé le peloton de tête. Aux côtés de composantes de l’opposition inflexibles avec lesquels il ne partage pas tout au sein du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie.
Après les manifestations de rues, l’opposition a décidé de voir les choses autrement en mettant sur orbite une puissante coalition nouvelle pour faire face à l’EPM et à la majorité. Si la nouvelle combinaison regroupe des noms familiers d’aventure – à l’instar d’Oumar Mariko ou Mountaga Tall – la position de l’ancien ministre de l’éducation est pour le moins surprenante.
Housseini Amion Guindo qui a fait l’essentiel du mandat écoulé avait claqué la porte avant d’effectuer un retour. Alors candidat contre son employeur des 3 dernières années, il a finalement rejoint IBK au second tour à travers un communiqué en date du 9 Août 2018.
Celui qui validait les résultats des «larges consultations ayant de conclure sur une décision majoritaire en faveur d’Ibrahim Boubacar KEITA” était même présent à la cérémonie d’investiture. Une présence qui laissait penser qu’il reviendrait au gouvernement avant que le remaniement ne vienne démentir les pronostics.
L’adhésion de la Codem au combat du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie fait figure en définitive de saut dans l’inconnue que le Président Housseini Amion Guindo estime justifier – du moins officiellement – par une violation de la constitution suite au report des législatives. S’il n’a jamais caché son rejet d’un éventuel changement de date des élections législatives, des échos de Sikasso donnaient une autre image de lui. Il nous revient que la CODEM négociait des sièges à l’Assemblée nationale par une liste qu’il partagerait avec le RPM.
Des indiscrétions au Kenedougou laissaient entendre que l’ex-ministre Guindo était plutôt chaud pour intégrer cette combinaison pour ses intérêts parlementaires. Finalement, son inscription au FSD où il va combattre le pouvoir auprès de Soumaila Cissé va certainement refroidir ses relations avec ses anciens camarades d’EPM.
D’ici-là, l’opinion pourra méditer sur son vécu retranscrit dans son roman «LE PEUL SANS TROUPEAU». Force est de constater par ailleurs qu’autant il partage des intérêts politique avec la majorité, autant des principes le séparent des composantes de son nouveau point de chute. Il nage en effet dans une mare où la légitimité d’IBK est contestée par principe alors que lui à cautionné sa réélection par sa présence physique à l’investiture du président réélu. Alors question : qui va abjurer son principe pour l’autre ?
Idrissa Keïta