Front pour la sauvegarde et la démocratie : Les deux tares congénitales du regroupement politique de Soumi

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Une vue du presidium

Refuser de reconnaitre les résultats des urnes, la légitimité d’un président démocratiquement élu, reconnu par la Cour Constitutionnelle, investi  par la Cour Suprême. Etse plaindre régulièrement du « manque de dialogue du pouvoir », malgré la main plusieurs fois tendue du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, aussitôt investi

Mis sur les fonts baptismaux le 6 octobre dernier, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), dirigée par le candidat malheureux à la présidentielle passée, Soumaila Cissé, comporte deux tares congénitales.

D’abord, le FSD dit être un regroupement politique créé pour sauver le Mali, sauvegarder la démocratie et la souveraineté du pays. Dans son manifeste, les membres de ce regroupement hétéroclite, avec des agendas différents, affirment constituer une large coalition, ouverte et indépendante pour « rétablir la vérité des urnes,  faire respecter le libre choix majoritaire du peuple malien, mettre en place un système électoral fiable, transparent, contrôlable et validé par l’ensemble des acteurs politiques, restaurer la confiance à nos institutions ».

La première tare congénitale du FSD réside à ce niveau. En effet, comment des leaders politiques, qui aspirent diriger un jour le Mali, refusent de reconnaitre les résultats des urnes, la légitimité d’un président démocratiquement élu, reconnu par la Cour Constitutionnelle, investi  par la Cour Suprême.

La sauvegarde de la démocratie, qu’ils prétendent défendre,  commence par là. Tous les citoyens, petits et grands, hommes et femmes, riches et pauvres, intellectuels et non lettrés, doivent respecter les décisions de Justice. Sans celle-là, il n’y a point de démocratie. La sauvegarde de cette dernière dépend du comportement de chacun de nous et surtout de la soumission des citoyens aux lois de la République.

Le FSD composé de plusieurs candidats malheureux à la présidentielle de juillet et aout dernier, a raté sa naissance, en poursuivant ses actions dans la contestation post-électorale. La présidentielle est terminée. Cette page-là est tournée, le monde entier reconnait que le Mali a un président bien élu. Les manœuvres politiques pour discréditer le scrutin et le président IBK lui-même, constituent manifestement le fondement de la création du FSD.

Cette tare congénitale handicapera ce regroupement politique. Il ne pourra donc pas évoluer vers de nouvelles perspectives, parce qu’il regarde toujours dans le rétroviseur. Il continue de cristalliser le débat politique autour des futilités, au lieu de reconnaitre son échec, de faire son introspection et de tracer de nouveaux horizons pour juguler la crise actuelle et projeter le Mali dans la voie de l’émergence, à travers des propositions concrètes, pertinentes réalisables.

La seconde tare congénitale de l’opposition est de se plaindre régulièrement du « manque de dialogue du pouvoir », malgré la main plusieurs fois tendue du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, aussitôt investi. Elle refuse cette main tendue, récuse IBK comme président de la République et crie haut et fort que le pouvoir ne veut pas discuter. Quelle contradiction ? Quelle aberration ?  Quelle duperie ? Voilà l’autre tare congénitale de l’opposition. Elle est aussi handicapante que la première.

La première condition du dialogue consiste à reconnaitre ton interlocuteur, à le respecter. Au lieu de cela, l’opposition, minoritaire dans le pays, entend imposer sa vision, ses vérités. C’est pourquoi, elle a multiplié les marches, espérant qu’elle culminerait vers un mouvement insurrectionnel. Ainsi, elle obtiendrait par la rue, ce que le peuple lui a refusé par la voie des urnes. Ce scénario a lamentablement échoué parce que l’opposition avait en face d’elle des gens intelligents, sinon plus.

Alors, comment le pouvoir en place pourrait discuter avec une telle opposition sur les conditions du report des législatives, l’avant-projet de découpage administratif, les réformes institutionnelles prévues par l’Accord issu du processus d’Alger ?

Le seul haut lieu indiqué, nous parait être, l’Hémicycle où siège une dizaine de formations politiques. Le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé lui-même, est député à l’Assemblée nationale. Tant que le FSD ne respecte pas le jeu institutionnel et les Lois de la République, il ne saurait y avoir un dialogue responsable entre le gouvernement et l’opposition. A bon entendeur salut.

El Hadj ChahanaTakiou

 

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