En moins de trois mois d’existence, le Front pour la Démocratie et la République, opposé au président Amadou Toumani Touré lors de la dernière présidentielle, est donné déjà pour mort par les observateurs de la scène politique nationale. Une mort prématurée qui serait provoquée par la crise de confiance et les divergences de vues entre les responsables des partis membres.
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Les premières dissensions sont nées le lendemain de l’élection présidentielle du 29 avril quand les uns appelaient à la violence alors que les autres optaient pour le respect du verdict des urnes. A l’occasion, le président du FDR, Ibrahim Boubacar Keïta, est allé jusqu’à interdire la tenue des réunions du regroupement à son domicile à Sébénikoro pour ne pas porter la responsabilité de la violence planifiée en son temps par certains de ses partenaires politiques. Pour convaincre ses militants de son attachement à la quiétude dans le pays, IBK n’a pas hésité à révéler à la télévision nationale que son parti, le Rassemblement pour le Mali, et lui se sont opposés à tous les actes de violence et de boycott que certains avaient envisagés. « Nous avions dit que nous aimons le pays et nous ne pouvons entreprendre aucun acte qui lui nuirait » a-t-il indiqué. Ces déclarations confirmaient les difficultés actuelles du FDR dont les réunions ne se tiennent presque plus depuis des mois. C’était chacun pour soi.
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C’est pourquoi, dans différentes sorties médiatiques, le Professeur Issa N’Diaye a fustigé les tares de ce regroupement de circonstances et les incohérences de ses chefs. De son côté, le président de la CDS, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise a vite décidé de prendre ses distances le lendemain de l’ élection présidentielle en tentant la main au président élu, à qui les Maliens ont confié leur destin. « Nous sommes prêts à travailler avec le président Amadou Toumani Touré pour l’intérêt des Maliens » a-t-il déclaré en marge de la cérémonie d’investiture d’ATT. Le fossé s’est creusé davantage entre les membres du FDR à l’occasion de la constitution des listes de candidatures pour les dernières élections législatives. Notamment entre le RPM et le Parena quand à Nioro, Tiébilé Dramé a préféré aller sur la liste de l’alliance rivale, l’ADP.
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Et le président du FDR, Ibrahim Boubacar Keïta, donna, à l’occasion de la formation du bureau de l’Assemblée nationale, le coup de grâce à son regroupement en entrant dans le bureau contrairement à ses déclarations dans la presse. En effet, dans différentes tribunes, son secrétaire général, Bocari Téréta, avait annoncé que son parti irait à l’opposition. Ce qui n’a pas été suivi dans les faits avec la participation de son parti au bureau du parlement. IBK a été obligé de faire une nouvelle volte-face en suspendant cette participation, prétextant une exclusion de l’opposition représentée par le duo Parena-Sadi. Il poussera le ridicule en faisant une déclaration au nom du FDR que lui et les autres leaders comme Tiébilé Dramé ainsi que Soumeylou Boubèye Maïga considèrent comme inexistante. Ce qui a fait dire à un dirigeant du Parena qu’IBK veut trôner sur une coquille vide. Ce qui est sûr, on pense qu’il veut chercher à rattraper sa bourde qui le condamne à ne plus être le chef de file de l’opposition qui, dans le cadre du futur statut de l’opposition, bénéficiera d’avantages. Pour un homme qui a toujours vécu aux crochets de l’Etat, c’était une belle opportunité à saisir.
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Abdoulaye Diakité
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