Une importante délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a séjourné à Bamako la semaine dernière. Objectif : décrisper le climat sociopolitique qui secoue la Mali depuis bientôt deux mois. Depuis son hôtel, la délégation a tout à tour rencontré les représentants du M5-RFP, de la majorité présidentielle, des délégués de la Société civile, ainsi que les députés recalés par la Cour constitutionnelle.
Après quatre séances de travail entre le mouvement du 5 Juin et la Mission de la Cedeao pour trouver une issue à la crise, les experts de l’institution sous-régionale ont proposé à la fronde conformément aux points de revendications de la contestation, qui se résument à la démission du président, la nomination d’un Premier ministre de pleins pouvoirs, la dissolution de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale. La Mission, après avoir écouté presque toutes les parties, a proposé le maintien d’IBK dans les fonctions de président de la République, la recomposition de la Cour constitutionnelle et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Et selon les explications de Choguel Kokala Maiga, la nouvelle Cour constitutionnelle composée de six membres (en raison de trois membres désignés par le Conseil supérieur de la Magistrature, trois choisis par le président de la République parmi cinq à sept personnes proposées par les forces vives), sous la présidence temporaire du doyen d’âge, statuera sur le règlement du contentieux né du deuxième tour des législatives. L’Assemblée nationale nouvellement reconstituée sera présidée par l’actuel président s’il est confirmé par la Cour constitutionnelle, ou désignera son nouveau président le cas échéant, qui alors choisira les trois membres restants de la Cour. Et la Cour Constitutionnelle désignera son président définitif.
Quant au nouveau gouvernement, il sera dirigé par un premier ministre consensuel. Et c’est ce gouvernement qui sera chargé de situer la responsabilité des tueries et engager les réformes administratives et institutionnelles nécessaires. Ces propositions, il faut le dire tout de suite, ont été rejetés par le M5-RFP.
En effet, dans un communiqué, le M5-RFP qui dit avoir priorisé l’ouverture immédiate d’enquêtes judiciaires en vue de poursuites contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries du 10 juillet ainsi que la libération de l’honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition, a rejeté en bloc les propositions de sortie de crise qui, à leurs yeux, «sont des arrangements qui ne tiennent pas compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs de la gouvernance d’IBK… et ne correspondent pas aux aspirations et attentes portées par le peuple malien»
Une autre cause de rejet est que ces propositions, ajoutent le mouvement dans son communiqué, sont les mêmes que celles antérieurement formulées par IBK. Par conséquent, tout en restant campé sur sa position initiale qui est la démission du président et de son régime, le M5-RFP a appelé ses militants à demeurer mobilisés et déterminés, sans préciser la démarche à suivre. « Ces propositions ont réduit tout notre combat à des questions électorales », déplore ainsi Choguel Maïga.
Comme quoi, les hostilités vont reprendre malgré l’optimise de l’imam Mahmoud Dicko qui jugeait les discussions fructueuses pour donner l’espoir que quelque chose «sortira de qui va redonner encore au Mali sa grandeur». Et quid des assurances du principal médiateur, Goodluck Jonathan, qui avait rassuré en ces termes : « J’aimerais rassurer le bon peuple malien, celui de la Cédéao, de l’UA et l’ensemble de la Communauté internationale que les discussions n’ont pas échoué. Nous continuons à travailler » ?
Amidou KEITA
Le M5 nous montre encore qu’ils sont anti démocratiques et cherchent juste la prise du pouvoir
LE M5 Sont des islamistes il ne faut surtout pas les avoir au pouvoir
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