Fronde contre le Président IBK : Le sursaut militant du RPM

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Bocary Tréta

Face à la violente fronde dont fait l’objet le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, le principal parti politique de la mouvance présidentielle est sortie de sa réserve. A l’occasion des conférences de sections qui se sont tenues au courant de la semaine passée, Bocary Tréta donne le ton et très fermement. « Ceux qui veulent déstabiliser le régime nous trouverons sur leur chemin ».

Même tardive, cette sortie des responsables du RPM a eu deux à trois avantages.

Le premier avantage est à son propre compte. Nombreux étaient les observateurs de la classe politique qui croyaient que les cadres du RPM avaient perdu de l’initiative et même l’usage de leur langue. Engouffré dans un mutisme inédit, le RPM avait abandonné le président Ibrahim Boubacar à ses affres avec une opposition devenue désormais agressive et d’ailleurs très agressive. A travers les medias, le président et son gouvernement ont encaissé des attaques en règle digne d’un mélodrame. IBK et ses hommes n’ont du leur salut à leur morale de fer pour tenir en jambe. Malmenés entre les devoirs quotidiens de la gouvernance classique et les affres de la politique politicienne, IBK a failli craquer lorsqu’il s’est obligé de manifester publiquement sa déception vis-à-vis du parti qui l’a porté au pouvoir. On pensait que la sortie de son lieutenant le plus inoxydable Bocary Treta faisait suite à une crise de confiance au sein de l’appareil politique de la gouvernance. Les commentaires qui s’en ont suivi ne laissaient rien entrevoir de conciliable entre IBK et Tréta. Aujourd’hui, en rompant le silence et en réaffirmant devant ses militants qu’il n’ya pas de rupture entre lui et le Président, Treta a contribué à rassurer et les militants, et les cadres de son parti, provoquant une certaine anxiété chez ceux qui estimaient que le président IBK n’avait plus « d’hommes ». Cette action, remet le parti en scelle et rassure d’abord les plus sceptiques des militants.

Le second avantage va à l’endroit du président de la République qui, même s’il ne l’a pas laissé percevoir, devrait se construire un nouvel attelage politique sans ses amis, toute chose qui aurait été non seulement laborieux mais aussi périlleux.

Quoi qu’il soit désorganisé et déstructuré, le RPM aujourd’hui est le seul appareil autour duquel IBK peut construire une machine électorale fiable. Aussi, ce parti peut bien servir de bouclier pour lui, pour peu que lui-même s’investisse à mettre les pions qu’il faut aux endroits et postes qu’il faut avec les moyens appropriés.

La difficile situation que traverse ce parti est née d’un relâchement précoce et de trop d’assurance prise par le président la République. Qu’il comprenne que rien n’est gagné, et que tout est à refaire.

Aujourd’hui, il faut craindre la force dévastatrice de l’opposition sur la stabilité du régime. Déjà fragilisé par les contre performances de certains ministres, acculés par des dossiers qui puent le roussi, IBK doit réaliser que son salut réside dans les forces politiques qui l’ont accompagné jusqu’au pouvoir dont la stabilité dépend du niveau de résistance des socles.

Le troisième avantage pour le gouvernement s’est qu’il peut se glorifier d’avoir un bouclier supplémentaire face aux assauts persistants de l’opposition.

En clair, ce sursaut soudain du parti au pouvoir nous permet de croire que le président IBK n’est désormais pas seul. Il a désormais de véritables fantassins.

Abdoulaye Niangaly

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