Ils ont réussi là où le grand COPPO (Collectif des Partis Politiques de l’Opposition ) lui-même a échoué : faire de Bamako une ville morte. Une réussite qui ne manque pas de non-dits.
Au plus fort de la crise politique au milieu des années 90 au Mali, le collectif des Partis Politiques de l’opposition (COPPO) a tenté sans succès de mobiliser foule en vue, non seulement de prouver sa popularité, mais aussi de donner la meilleure leçon qui vaille au régime Alpha Oumar Konaré, au moment des faits. L’échec fut patent.
Décembre 2011 : des associations de la société civile en l’occurrence, commerçants, transporteurs, artisans et autres, décrètent, en quelques jours, une journée ville morte de 48 heures. Le résultat est tout simplement stupéfiant ! Bamako mourut en effet pendant les premières 24 heures. Son enterrement était initialement prévu dans les 24 autres qui suivraient.
Les autorités, comme se réveillant d’une longue léthargie se rendirent compte du danger des obsèques annoncées. Il nous revient même que le président de la République en personne s’est personnellement rendu en ville pour constater les dégâts.
Les négociations qui étaient jusque là laissées aux bons soins de trois pelés et un tondu, furent vite confiées à de hauts dignitaires de la République. C’est en effet le ministre de l’Administration territoriale en personne qui prit langue avec une soixantaine de protagonistes les lundi et mardi derniers. Le mot d’ordre fut alors suspendu avec la promesse d’un accord. Et 13 des 15 doléances des grévistes furent acceptées. Chose promise, chose faite! Affaire conclue ! Bamako put ressusciter. Elle ressuscita ! Mais l’alerte a été chaude.
Les leçons d’un mouvement : d’abord l’échec des services de renseignements
Selon toute évidence, les autorités nationales n’ont pas vu le coup venir. Elles ont, au début, fait engager des négociations d’abord timides et avec de mauvaises personnes nullement représentatives et crédibles. Et elles se contenteront par la suite d’un communiqué laconique et mensonger à la télévision nationale comme si cela suffisait à faire taire les velléités des grévistes. Le mal était tout simplement plus profond qu’elles ne pouvaient l’imaginer. Ne l’est-elle d’ailleurs encore pour longtemps ?
Le message du secteur informel
Les grévistes, pour leur écrasante majorité, évoluent dans le secteur informel. Autrement dit, de petits débrouillards condamnés à vivre au jour le jour. Parmi eux, des vendeuses de condiments, des marchands à la sauvette, des cireurs de chaussures, des colporteurs, des travailleurs journaliers… En clair, de braves gens qui vivent des revenus directs de leurs activités journalières.
Sous ce prisme, l’on comprend mieux le sacrifice d’une grève de 48 heures pour eux. Il faut en a voir véritablement sur le cœur pour concéder deux jours d’inactivités et mettre ainsi en péril le minimum vital. Ils l’ont fait. Même le COPPO, disions-nous, ne put les départir de leurs soucis quotidiens. Mais les organisateurs de cette grève, si ! C’est dire que le malaise social est vraiment profond !
Les moins nantis : victimes expiatoires d’un système
Corruption, spéculations foncières, trafic d’influence, népotisme, copinage… Les victimes expiatoires de ces drames sociaux n’est autre que le petit peuple. Le maire Adama Sangaré n’a fait que remuer davantage le couteau dans la plaie à travers des actes de spéculation foncière et autres pratiques préjudiciables à la paix et à la justice sociales.
Amusons-non juste à inventorier le nombre d’affrontements entre populations et présumés propriétaires terriens dans le district de Bamako, au cours de ces cinq dernières années. Nous avons dit affrontements directs entre populations et présumés propriétaires terriens, pas les conflits fonciers désormais classiques: Maffa Haïdara et la coopérative de Boulkassombougou en commune I ; Nimaga N° 1 et les jeunes de Bozola ; Jeammil Bittar et sa nouvelle autogare à Sogonoko ; Dramera à Sogoniko à propos de « Buka terrain »; Babou Yara à Sénou ; San Zou à Missira et en commune VI ; Bazoumana Fofana à Sotuba …
Au delà du district, ce sont entre autres Cheicknêh Welle Diallo à Balendougou ; Modibo Keïta du GDCM dans la zone office du Niger…
Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué : les victimes sont en général des communautés entières pendant que de l’autre côté, on trouve de richissimes opérateurs économiques. Et le scénario est toujours le même : notre riche opérateur économique se présente toujours avec des documents administratifs en bonne et due forme lui permettant d’exproprier toute une communauté ou des groupes de personnes. La justice statue et, au mépris de l’intérêt communautaire, de la paix sociale et de la justice tout court, prend faits et cause pour notre Ali-Baba. Et la police vient ensuite gazer les récalcitrants. Les têtes brûlés sont arrêtées et condamnées par la suite.
Et tout cela survint au moment où c’est un opérateur économique qui se trouve à la tête et à la fois de la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) et du Haut Conseil Economique Social et Culturel (HCESC)…
Naturellement, les états généraux sur la corruption encore moins sur la spéculation foncière n’ont strictement rien changé à la pratique. C’est comme cela. Et la situation est devenue insupportable avec Adama Sangaré.
L’on comprend maintenant mieux pourquoi le mouvement a été bien suivi et surtout, pourquoi la majorité silencieuse et opprimée du district l’a approuvé avec, bien entendu, cette pensée pour le moins fataliste : s’il faut mourir, autant l’être maintenant ! En clair, ces victimes n’ont plus grand-chose à perdre. C’est bien ce qui les rends redoutables !
B.S. Diarra
Quelques décisions issues des négociations
La quasi-totalité des revendications des grévistes ont été prises en compte par le Gouvernement à l’issue des négociations menées par le Ministre Kafougouna Koné le 19 décembre dernier.
En plus du ministre de l’administration territoriale, d’autres membres du gouvernement ont pris part aux travaux. Il s’agit du Général Sadio Gassama, Ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection Civile, Mme Niamoto Bah Ministre de l’Industrie de l’Investissement et du Commerce, le Directeur National des Routes ; le Maire du District Adama Sangaré, le Président de l’Association des Commerçants détaillants, le Président Hama Cissé ; le Président de l’Association Benso, entre autres. Voici le point de la situation. Il faudra cependant noter que les négociations continuent toujours, mais sans le Maire Adama Sangaré.
Point1 : le projet d’aménagement sans concertation de la Gare Routière de Sogoniko et du marché « Dossolo Traoré » de Médina Coura a été un acquis.
La commission propose que toutes décisions devant être prises dans le cadre de la rénovation de la Gare Routière de Sorokino et du Marché « Dossolo Traoré » de Médina Coura doivent tenir compte de l’avis de tous les partenaires. A cet effet, elle recommande la mise en place d’une commission de suivi comprenant tous les partenaires.
Point N° 02 : la spéculation autour du Marché légumes et certains espaces « Dossolo Traoré ».
Pour l’attribution des espaces à rénover dans les marchés, il faut instruire au Promoteur de tenir compte de la bourse des occupants et de leur accorder la priorité.
Spécifiquement, pour le cas du Marché Légumes, les commerçants demandent l’annulation du contrat ce bail de l’espace concerné, chose qui a été rejetée par la Mairie (DESACCORD).
Point N°03 : la situation des taxes et loyers des magasins des Halles de Bamako
La commission propose la mise en place d’une commission spéciale dont les membres seront choisis au sein de la présente Commission de conciliation.
Point N°10 : la non-application de la loi du 18 juin 2001 régissant les sociétés et coopératives.
La commission, après avoir entendu un conseiller Technique du Ministère de le l‘économie et des Finances, a souhaité que les partis approchent son département dans le cadre de l’achat de nouveaux véhicules
Point N° 11 : l’insécurité et la tracasserie routière.
La commission recommence de s’en référer Aux Autorités compétentes