Fraudes et surfacturations : Quand IBK établit son implication !

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En recevant l’opposition en son palais de Koulouba, la semaine dernière, le Président IBK ne s’attendait sans doute pas à des éloges de la part de ceux qu’ils a toujours pris et continue de prendre pour des ‘’hassidis’’, jaloux de sa victoire à la soviétique, acquise grâce à Allah !  Ces patriotes courageux de l’opposition sont allés jusqu’à le mettre sur la sellette. Aucun piège, aucune intrigue. Que de la pure vérité qui, sans doute a rougi des yeux, sans pour autant les crever.

Nord, Sud, avion, surfacturations, justice…Au début de ses interventions, l’opposition déplore le fait d’avoir été invitée sans être informée, au préalable, de l’ordre du jour. Par la voix d’un de ses leaders, l’opposition a invité le chef de l’Etat à bien vouloir changer de méthode. « Il aurait juste fallu un ‘’non’’ de l’opposition pour que le pouvoir prenne le peuple en témoin. Mais c’est en mettant l’intérêt de la nation au dessus que nous avons répondu à l’appel du Président de la République », nous a confié un leader de l’opposition.

Si pour Soumaïla Cissé de l’URD, le souci de l’heure repose sur une fermeture temporelle des frontières avec la Guinée, pour Amadou Abdoulaye Diallo du PDES, l’imposture des groupes armés qui s’érigent en représentants des populations du nord, cautionnée par l’Etat, est un fait qui doit être revu dans son contexte.

En outre, le plus bavard dont le ton a fait perdre le sang froid du premier des maliens, c’est bien Tiébilé Dramé.

Sans complaisance, c’est à cette même occasion, où les leaders de l’opposition semblaient s’être méthodiquement partagé les thèmes que Tiébilé Dramé tente avec son franc-parler, de pousser le Président à parler à son peuple.

En rappel, notons qu’IBK a pris le pouvoir il y a plus d’un an. Au cours de cette première année, dans tous les secteurs, les dégâts enregistrés, de par leur honteuse ampleur, ont négativement ému le monde. « Jamais, de tels types de scandales n’ont vu le jour au Mali, avant ce régime », a laissé entendre un analyste.

Les critiques aussi vives de la part de l’opposition et des observateurs déçus, auraient pu être jetées dans la poubelle, si et seulement si les Institutions financières internationales n’avaient pas suspendu leurs appuis budgétaires pendant des mois.

Irrité par l’acquisition de l’aéronef, le Fmi avait sur le champ conditionné son retour par un audit sur les procédures d’acquisition dudit aéronef et celui des marchés des armements.

Tel un voleur pris la main dans le sac, le régime a été audité par des institutions nationales, qui, en toute indépendance, ont présenté le régime comme une bande de termites qui rongent sans souci, le bois en lequel ils habitent.

Pour l’avion des polémiques dont le prix d’achat varie selon qui l’on interroge entre le Président, le Premier ministre, la ministre de l’économie et des finances puis, en fin l’ancien ministre de la défense, l’incohérence laisse croire qu’il y a bel et bien eu arnaque.

Coupant court aux rumeurs de la rue, tout en rabattant le caquet à ceux qui le prennent désormais pour la brebis galeuse, Soumeylou Boubeye Maïga, celui-là même qui a créé une société de toutes pièces pour passer le contrat d’achat de l’avion, affirme au vérificateur que l’avion n’a coûté que 7 milliards FCFA.

Que dire du marché des armements (69 milliards), émaillé des irrégularités surpassant l’imaginaire. Ce fut l’arbre secondaire de découvrir que la fraude a été le maître-mot dans les procédures de passation des deux contrats. Les vérificateurs ont constaté une marge de plus de 30 milliards FCFA. Ce qu’il est convenu d’appeler surfacturation dès la fin des audits. Avant que la ministre de l’économie reconnaisse le bien fondé de la marge et revienne, selon certains journaux, dire que la somme (marge) a servi à acheter des armes encore en route vers le Mali. N’est-il pas flou tout ce cirque-là, au point que le peuple du Mali puisse mériter des explications claires et nettes, de la part de celui qu’il a élu il y a un an ?

Mais, à son entendement, ce jour, IBK considère l’effort d’éclairer la lanterne des maliens comme une auto flagellation.

 

Que s’est-il réellement passé ?

Après ses amis, Soumaïla Cissé, et d’autres de l’opposition, Tiébilé Dramé étale point par point, les tares du régime. Il invite le Président IBK à parler au peuple tout en insistant sur l’avion dont il fut le premier à s’imprégner de la manœuvre en cours pour son acquisition.

Agacé par les propos de celui qu’il finit par appeler « mon frère », IBK, l’air mecontent, voire excité, réplique qu’il ne répondra pas aux questions de son frère.

Il ajoute qu’en matière d’acquisition d’avion de commandement, la phase d’appel d’offres n’existe pas. Il oublie par ailleurs, de rappeler que l’avion n’a été rebaptisé ‘’avion de commandement’’ que lorsque le Fmi s’est intéressé de l’affaire. Sinon, c’était l’avion du Président de la République. Le flou artistique démasqué a fini par transformer l’avion du Président en avion de commandement. Ce qui a permis au gouvernement d’abolir le crime de n’avoir pas émis d’appel d’offres, en se couvrant du fameux article 8 du CMP.

Rappelons aussi que, c’est le fait d’avoir mis cet avion dans le lot d’appareils militaires qui l’empêche même de pouvoir être immatriculé.  La raison en est qu’au Mali, il n’existe pas de règle militaire pouvant immatriculer un avion pour être reconnu dans les espaces aériens à l’étranger. Ce Boeing va devoir continuer à voler au nom de la Société Jet Magic, faute de quoi, il va falloir l’immatriculer en avion civile pour qu’il puisse appartenir au Mali tout au moins. Que diantre, le gouvernement croit-il pouvoir tromper la vigilance des bailleurs de fonds en opérant des achats extrabudgétaires et au nom du secret-défense pour en un clin d’œil, les ramener au nom de la partie civile ? Qui est fou ! Passons !

Répondant enfin, vivement à Tiébilé, IBK dit : « Voulez-vous que je m’adonne à un exercice public d’auto-flagellation ? Je ne le ferai pas ! Je ne parlerai pas ! Je sais quand je dois m’adresser à mon peuple ! » Est-il suffisant pour comprendre qu’IBK banalise cette affaire qui ressemble à du vol ?

Est-il assez clair que le chef de l’Etat, s’il ne se reproche rien, n’a point besoin de considérer une adresse à sa nation sur de sujets capitaux comme une action de se soumettre au supplice du fouet ? Par contre, cela s’apparente à un éclaircissement.

Et, son refus catégorique de parler, pourrait-il  le placer au delà de tout soupçon, comme le prétendent les thuriféraires de son régime louvoyant ?

Pire, dépassé par les événements, ou insoucieux de la souffrance de son peuple, il le dit haut et fort : « Je sais quand je dois parler à mon peuple ! » Mais, de quel peuple s’agit-il Monsieur le Président ?

Est-ce de celui qui crie aux scandales, et entend Soumeylou Boubeye dire qu’IBK est informé de tout sur le processus des contrats sulfureux ?

Est-ce de celui  qui, représenté par la majorité présidentielle et l’opposition, a vu les dirigeants de cette majorité crier « au voleur ! », tout en traitant vos ministres comme étant des « traîtres » ?

Ou bien, s’agit-il de ce peuple constitué, par la minorité intellectuelle (honnêtes fonctionnaires, chômeurs, internautes et maliens de la diaspora), qui condamne ces actes et attend pour entendre votre voix ?

Ou encore, s’agit-il de ces braves paysans, éleveurs, et chasseurs qui manquent d’eau potable, frappés cette année par une mauvaise récolte, pendant que des milliards à eux destinés sont bradés ?

Non, son excellence, l’heure est grave et c’est le moment de parler, pas par humeur ou pour plaire. Mais pour s’assumer et rassurer !

Gageons enfin que le refus par le Président IBK d’objecter sur ces scandales, est un élément non négligeable qui le laisse, par autoflagellation en vérité, établir lui-même, son implication. Ne dit-on pas souvent que « qui ne dit mot consent » ?

Haby Sankoré                                                                

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Qui ne dit rien consent… IBK est silencieux…. Il consent il est coupable de vol et de complicité de vol…. Poiint Barre…

  2. Depuis le début de cette affaire je me demande comment l’on peut croire que IBK soit étranger à toutes ces magouilles. D’abord il a commencé par louer les talents d’ingénieur financier de Kagnassy, puis il a nié tout lien avec Tomi pour aprés le reconnaitre comme un frère. Enfin malgré toutes les preuves émises il n’arrive pas à prendre la moindre sanction contre qui que ce soit. Parce qu’il craint qu’en santionnant ces complices, ceux-ci, pour chercher à se disculper n’en viennent à le mouiller comme à commencer à faire Soumeilou B. Maïga.

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