Samedi 7 septembre soir à Nice, François Hollande a ouvert la septième édition des jeux de la Francophonie, en présence de plusieurs chefs d’Etat. Le président français en a profité pour glisser quelques messages politiques.
La longue procession des délégations, fournies ou modestes, a rappelé que la Francophonie est en forme. La place Massena, un des endroits les plus courus de Nice, a vu défiler les acteurs de ces Jeux qui s’étireront jusqu’au dimanche 15 septembre prochain, dans un ballet bien orchestré, sous les yeux d’un public venu en nombre, encouragé par la douceur de la température et pas rebuté par un dispositif de sécurité conséquent mais discret.
Cette grand-messe de la Francophonie, qui mélange compétitions sportives et culturelles, concerne 56 pays, dont tous ne sont pas vraiment francophones. Voire seulement partiellement, comme la Belgique, où l’usage du français est interdit dans certaines administrations flamandes, et est représentée sur la Côte d’Azur par la Wallonie-Bruxelles.
Le Canada et le Québec ont défilé chacun de leur côté, un peu avant le Qatar, dont on ignorait jusqu’à samedi la francophilie, et qui a intégré l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) il y a moins d’un an en tant que membre associé sans même passer par le statut d’observateur – un privilège exceptionnel pour un petit pays très influent.
Hollande : “Protéger le Liban”
Le public niçois a vu les participants défiler, entendu Grand Corps Malade, Manu Dibango ou Patricia Kaas, écouté la Marseillaise revisitée par la soprane Elise Vidal, et assisté à un beau spectacle pyrotechnique. Il a aussi prêté une oreille attentive aux discours de certaines personnalités présentes, accueillies par Christian Estrosi, le député-maire (UMP) de Nice.
Il y eut notamment celui d’Abdou Diouf, l’ancien président du Sénégal et aujourd’hui secrétaire général de l’OIF, qui a évoqué cette jeunesse justement « inquiète face à la marche du monde et à la crise économique. » Ou celui de François Hollande, qui s’est attardé quelques instants sur le Liban, en s’adressant à son président, Michel Sleimane, installé dans le parterre des chefs d’Etats, avec entre autres Macky Sall (Sénégal) et Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire).
“Nous devons protéger, préserver, sauvegarder ce pays, dans cette région du monde”, a-t-il déclaré, faisant clairement allusion à la situation de la Syrie dont le pays du Cèdre subit les secousses. François Hollande s’est également inquiété du sort des populations francophones dont les libertés fondamentales sont bafouées et la sécurité menacée. Le Mali hier, et aujourd’hui, peut-être la RDC ou la Centrafrique. Et les francophones doivent être les premiers à les soutenir…”
8 septembre 2013 | Jeune Afrique