François Hollande :«Nous payons notre dette au Mali»

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Le samedi passé, sur la Place de l’Indépendance à Bamako, le Président François Hollande a affirmé qu’avec l’intervention des forces militaires françaises et africaines, le terrorisme a été repoussé et chassé, mais pas encore vaincu au Mali. «Nous nous battons en fraternité, Maliens, Français, Africains, parce que moi, je n’oublie pas que quand la France avait été elle-même attaquée, qui est venu alors ? C’est l’Afrique, c’est le Mali. Merci, merci ! Nous payons aujourd’hui notre dette à votre égard », a lancé le Chef de l’Etat français, sous des ovations nourries.

«Les groupes terroristes sont affaiblis, mais ils n’ont pas disparu», a-t-il ajouté avant de réaffirmer que la France resterait au Mali «le temps qu’il faudra». François Hollande a appelé toutes les forces militaires engagées au Mali à être exemplaires et à respecter les droits de l’homme. Il a souligné qu’on ne répare pas une injustice par une autre injustice. «Vous devez être exemplaires. Vous êtes regardés par toute la communauté internationale. Oui, nous devons châtier les criminels, les terroristes, mais nous devons le faire, vous devez le faire, avec le respect des droits de l’homme, ceux-là même qui ont été bafoués et floués par les terroristes», a indiqué Hollande devant une foule en liesse et acquise à sa cause. Quant au Président Dioncounda Traoré, il a promis aux Maliens et à son homologue français qu’il n’y aurait aucune exaction, aucun règlement de compte ni aucune vengeance après la reconquête du Nord. «Dans l’euphorie de la liberté retrouvée, ne vous laissez jamais aller aux excès et à la vengeance. Je sais que je peux compter sur vous pour qu’il n’y ait aucune exaction, aucun règlement de compte», a déclaré le Chef de l’Etat malien.

Et d’ajouter : «Je demande à tous ceux qui ont fui leurs maisons par peur des représailles de revenir chez eux et de reprendre une vie normale. Jusqu’à présent, le comportement de nos troupes est quasi-exemplaire. Nous serons intransigeants envers ceux qui transgresseront les règles de la guerre et le droit humain». Après avoir « zéro dérapage, zéro vengeance et zéro exaction », le Chef de l’Etat malien a remercié la France pour son aide, surtout  à un moment où l’existence même du Mali était en jeu. Il a également promis une réconciliation nationale dans le cadre d’un dialogue inter-malien ouvert à toutes les sensibilités. Il a enfin réitéré son souhait d’organiser des élections générales avant le 31 juillet.

«Je ne doute pas un seul instant que vous nous aiderez aussi à gagner le pari de la démocratie malienne», a-t-il assuré avant de prendre la main de François Hollande et de lever leurs deux bras vers le ciel en signe de victoire et d’unité.
Les déclarations des deux Chefs de l’Etat sont des invites à l’endroit de leurs soldats respectifs afin que ces derniers  sachent qu’ils ont une mission précise à accomplir sur le terrain. Le fait que le Président français ait affirmé «payer la dette de la France» est certes louable et courageux de sa part. Mais la France doit penser à revoir la situation des «tirailleurs», c’est-à-dire des anciens combattants africains qui sont aujourd’hui laissés pour compte par l’ancienne métropole.
Paul N’Guessan

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